(Durée totale : 117 minutes)
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I. L’ORAISON
L’oraison est l’acte le plus important et le plus fondamental de notre vie spirituelle. Le projet de Dieu sur nous est que, déjà sur cette terre, nous vivions en Lui dans l’Esprit Saint. St Paul (Galates V 16-24) nous dit :
Laissez-vous mener par l’Esprit… on sait bien ce que produit la chair… mais le fruit de l’Esprit est : charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi…"
S’arrêter pour Dieu
Chaque jour nous devrions consacrer un temps à l’oraison (cf. Thérèse d’Avila). St François de Sales dans « La vie spirituelle dans le monde » (ou « Introduction à la vie dévote ») nous parle de la nécessité de faire oraison ! Un temps défini chaque jour, en s’y tenant : je m’arrête complètement, je me mets en présence de Dieu et je me laisse aimer par Lui. Il est important de s’arrêter exclusivement pour Jésus !
Persévérer dans la prière
La deuxième chose importante après s’être arrêté est de persévérer ! Et cela, même si on ne ressent rien, car notre vie chrétienne n’est pas juste une sagesse ou une doctrine ou une science : c’est la rencontre avec une personne que l’on aime !
En effet, le chrétien vit avec Jésus et l’oraison ne peut donc pas être une technique de méditation…
Rappelons-nous les paroles de Jean Paul II dans sa lettre aux jeunes : « Faites l’expérience de l’Amour de Dieu. »
Il s’agit de faire l’expérience que Jésus nous regarde avec amour et faire cette expérience jusqu’au bout.
La plus grande grâce que Jésus peut nous faire : « Si tu savais le don de Dieu ! » (à la samaritaine en Jean IV 10).
"La merveille de la prière se révèle justement là, au bord des puits où nous venons chercher de l’eau : là, le Christ vient à la rencontre de tout être humain, Il est le premier à nous chercher et c’est lui qui demande à boire. Jésus a soif, sa demande vient des profondeurs de Dieu qui nous désire.
La prière, que nous le sachions ou non, est la rencontre de la soif de Dieu et de la nôtre."
Dieu a soif que nous ayons soif de Lui." (cf. catéchisme de l’Eglise Catholique n°2560).
Nous devons prendre conscience que Jésus est là et qu’il est content de nous voir, qu’Il a soif de nous.
Appeler par les noms propres que Jésus nous a révélés !
Cette relation personnelle avec Jésus est pour tous. Jésus aime qu’on l’appelle par son nom et nous a révélé le nom du Père dans sa paternité, dans le sens de celui qui m’engendre à la vie éternellement.
« Tu es l’enfant bien-aimé du Père » : laissons-le descendre, entrer dans notre cœur, ce Père qui nous donne la vie surnaturelle.
- Au nom du Père, la première Personne de la Trinité
Notre Père du ciel n’a pas de défauts et nous sommes le but de la création. Dieu a voulu répandre son Amour dans les êtres semblables à lui. C’est pour cela qu’il a créé l’univers et tout ce qu’il contient : un milieu de beauté qui nous est donné pour nous faire deviner que l’auteur de tout cela est un Dieu d’Amour. Dieu a fait cela pour nous, et pour nous dire qu’il nous aime. Il nous invite à nous préparer à le retrouver dans l’éternité.
Sur la terre la vie est encore imparfaite alors qu’au Ciel ce sera la plénitude. Et c’est pour cela que nous faisons oraison, pour dire à Jésus « je suis à toi, à ta disposition ».
- Au nom de l’Esprit Saint, la troisième Personne de la Trinité
Le Saint Esprit n’est pas n’importe quel esprit ! C’est l’Esprit de Sainteté, cet Esprit qui peut venir en notre cœur et réveiller l’Amour inscrit le jour de notre baptême (cf. le Renouveau charismatique). Nous sommes à l’image de Dieu parce que nous avons un cœur, une capacité d’aimer et d’être aimés.
Le langage de Dieu
C’est un langage d’amour : comme le petit enfant capable d’une seule chose qui est de se laisser aimer (en sachant que sans amour, il mourra), de même, tout adulte doit garder un cœur d’enfant.
Par l’oraison, nous ouvrons notre cœur et nous essayons d’aimer Jésus. Là est notre conscience d’Amour. Ne perdons jamais cela de vue ni dans nos activités, ni dans nos idées. Ce n’est pas une conscience cosmique qui s’unit aux forces de la nature. Non, notre cœur n’est pas cela !
Jésus, dans l’Evangile, prie ainsi : « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et de l’avoir révélé aux tous petits » (Luc X 21) ou alors « Venez à moi vous tous qui ployez sous le poids du fardeau » (Matthieu XI 28).
Jésus se donne davantage aux tous petits, à ceux qui se laissent aimer par leur père. Nous devons faire attention à ne pas nous laisser emprisonner par nos tâches quotidiennes.
Notre fardeau est notre péché, notre travail, notre passé, nos blessures… C’est Jésus qui guérit avec son amour. Quand on fait oraison il nous faut remettre tout cela et Jésus vient nous soulager
Pour entrer dans la prière :
– Se mettre en présence de Dieu et l’adorer ; s’arrêter et laisser à la porte toute notre histoire et savoir que Jésus est content de nous voir. Nous pouvons nous aider de la Bible : des psaumes ou de l’Evangile, de quelque chose qui nous aide à rencontrer Jésus.
Faire passer en revue toutes les personnes aimées et fréquentées. Grâce à notre imagination il est facile de représenter Jésus, de penser à lui qui est là ! Se mettre devant un crucifix, dans un coin prière peut mieux disposer à cette rencontre.
- Parler à Jésus, lui dire qu’on l’aime : dans le catéchisme de l’Eglise Catholique sur la prière chrétienne (n°2666) il est dit que : « Le nom qui contient tout est celui que le fils de Dieu reçoit dans son Incarnation : JESUS. Le nom divin est indicible par les lèvres humaines, mais en assumant notre humanité le Verbe de Dieu nous le livre et nous pouvons l’invoquer : Jésus, YHWH sauve. Le nom de Jésus contient tout : Dieu et l’homme et toute l’économie de la création et du salut. Prier Jésus, c’est l’invoquer et l’appeler en nous ; son nom est le seul qui contient la Présence qu’il signifie. Jésus est ressuscité, et quiconque invoque son nom accueille le Fils de Dieu qui L’a aimé et S’est livré pour Lui. »
Prononcer le nom de Jésus le rend présent et c’est donc le chemin le plus simple !
– Prononcer le nom du Père : « N’ayez pas peur de dire Père » Jean-Paul II
– Réciter la prière la plus simple et la plus traditionnelle : « Viens Esprit Saint »
Les difficultés de la prière du cœur :
- La distraction : pour y remédier il suffit de revenir à notre cœur, de revenir à Jésus, mais revenir doucement ! Il est important de se prendre comme on est et une seule personne peut nous empêcher de divaguer : l’Esprit Saint ! Et c’est une grâce ; on ne doit pas se fâcher si cette grâce ne vient pas. Prier avec notre bouche est souvent plus facile car avec notre tête cela se mélange avec notre distraction. Mais parler avec la bouche est aussi nécessaire parce que c’est notre corps et on fait ce que l’on veut avec notre corps alors que nos pensées nous échappent.
A Jeanne de Chantal le démon lui souffle : « Arrête-toi de faire oraison et j’arrêterai de te tenter ». Il est important de ne pas avoir peur de ses pensées ; le mieux étant de s’habituer au bruit de nos pensées et de continuer en paix, ignorer plutôt que combattre nos pensées et alors nous resterons avec Jésus et nous appliquerons notre attention à Jésus.
Saint François de Sales disait : « Si on se connaissait mieux, on ne s’étonnerait pas de tomber ; on s’étonnerait de ne pas tomber plus souvent. »
- La sécheresse : on ne sent rien, on n’a envie de ne rien dire, ne rien lire…. C’est le moment de la Foi pure : « Seigneur, je crois que tu m’aimes même si je ne sens rien ! » On se tient avec Jésus dans son agonie et au tombeau. Rappelons-nous la prière de Jésus au moment de son agonie : « Père, si c’est possible que cette coupe… mais que ta volonté soit faite ! » Quelque fois nous ressentons la sécheresse parce que nous n’avons pas pardonné et notre cœur est lourd. Il est bon alors de recourir au sacrement du pardon.
La sécheresse dans Saint François de Sales :
Une once de prière dans la sécheresse porte plus de fruit que cent livres dans la consolation".
La preuve d’amour se trouve dans la persévérance. Et si on fait cela tous les jours, notre vie se transformera.
Nous devons choisir les choses importantes et non les choses urgentes. En présence de Dieu on voit mieux ce qui est important.
II. LA CONFIANCE, L’ESPERANCE
La vie dans l’esprit signifie que toute notre vie se vit dans l’Esprit Saint.
(Cf. Lumen Gentium n°34.) : « …C’est pourquoi les laïcs reçoivent, en vertu de leur consécration au Christ et de l’onction de l’Esprit Saint, la vocation admirable et les moyens qui permettent à l’Esprit de produire en eux des fruits toujours plus abondants. En effet, toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient »offrandes spirituelles, agréables à dieu par Jésus-Christ« (1 Pierre II 5) ; et dans la célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l’oblation du Corps du Seigneur pour être offertes en toute piété au Père. C’est ainsi que les laïcs consacrent à dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un culte d’adoration. »
Le Concile Vatican II rappelle que nous sommes un peuple de prêtres, celui qui fait le lien entre Dieu et la terre, celui qui est fait pour consacrer le monde à Dieu et cela se fait par toute notre vie ! Ces sacrifices offerts à Dieu avec amour… (Toute notre vie offerte à Dieu à la messe). Etre un bon chrétien c’est faire de toute notre vie une offrande agréable à Dieu ; « offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu : c’est là le culte que vous avez à rendre » (cf. Romain XII1).
Or le monde d’aujourd’hui n’est pas construit sur la confiance mais plutôt sur la compétition. L’Esprit Saint veut donc renouveler notre jugement. La famille est une invention merveilleuse de Dieu qui apprend à vivre dans un milieu de confiance : chacun a quelque chose d’unique à apporter à la construction de la vie fraternelle.
Jean Paul II « L’un des signes d’Espérance se révèle dans le nombre de chrétiens morts martyrs au long du XXe siècle » ; un autre signe est de voir combien de personnes aujourd’hui descendent au fond du trou et alors crient vers Dieu !
Notre confiance est à mettre en Dieu. Aujourd’hui les gens sont beaucoup plus conscients de leurs blessures (cf. prières de guérison), beaucoup de gens ont une confiance ébranlée qui procure des fragilités. L’Esprit Saint peut s’en servir.
Plus on sent notre fragilité et notre faiblesse, plus on s’appuie sur la seule force véritable qui est l’Esprit Saint, notre Espérance". Jean Paul II
C’est Dieu qui donne un sens à ma vie ; c’est Lui qui est ma force ! Jésus veut nous conduire au Ciel : là est ma confiance, là est mon Espérance.
Le but de ma vie n’est pas sur terre mais bien au ciel. Il est important de remettre Dieu à sa place qui est la première « viens Esprit Saint » !
La confiance est le grand combat de toute notre vie. Nous ne devons pas nous étonner des tentations de découragement.
La vie dans l’Esprit, c’est la Foi, l’Espérance et la Charité, les vertus théologales.
- La charité : Jésus a dit « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits… » C’est Dieu que nous aimons par-dessus tout ; c’est Dieu qui me donne l’Amour pour aimer mon mari, mes enfants. Les pensées mauvaises ne font jamais de bien ni à moi, ni au prochain mais par contre on peut « prier pour ceux qui nous persécutent » !
Personne ne peut tuer notre cœur car il appartient à l’Esprit Saint. Dieu nous a fait pour l’amour dans nos pensées, nos paroles et nos actions.
Aimer le prochain et soi-même comme nous sommes.
- La Foi : « Je crois » et cette Foi ne changera jamais ! (Cf. le Credo) 1 Jean : « Ne vous fiez pas à tout esprit… beaucoup de faux prophètes sont venus dans le monde. »
La résurrection de la chair : même notre corps ressuscitera. En effet, il participera aussi à la joie de Dieu car nous sommes des esprits incarnés !
Le magistère : Jésus a donné à ses apôtres la mission d’enseigner et le Pape confirme ses frères dans la Foi. Notre Foi est notre devoir d’état : je suis épouse d’abord et mère ensuite… Je dois être là où est ma place en priorité. Apprendre à dire « non » par Amour pour Jésus qui nous préfère à notre tâche essentielle et faire toute chose dans la prière.
- L’Espérance : la confiance Action de grâce et louange : nous remercions Dieu pour les dons qu’Il nous a fait et alors on s’aperçoit que Dieu nous fait pas mal de dons et en premier celui de la vie pour l’Eternité. Ensuite Jésus est venu pour nous racheter… Ainsi que pour les dons faits aux membres de notre famille. Il faut se reconnaître pauvre pour avoir besoin de Dieu. Pour grandir dans la confiance on doit faire un acte de confiance en le disant à Jésus « j’ai confiance en toi et je veux que mon cœur t’appartienne ».
Des attitudes de confiance :
– Positiver ce qui va mal. Jésus veut que vous fassiez par amour pour lui non seulement les choses pénibles mais aussi les choses agréables comme manger et dormir…
– Des actes à poser pour montrer ma bonne volonté.
– Se décentrer de soi-même pour se centrer sur Jésus ! Ne pas analyser ni soi-même, ni les autres. Ne pas trop se regarder, ni comparer… Tous nos états d’âme sont faits pour être donnés à Jésus ! et non pour s’y enfoncer : le démon peut nous faire interpréter tout ce qu’il veut.
– Vivre dans le présent nous aide à vivre dans la confiance. Car Jésus m’aime et Jésus veut nous apprendre à vivre dans le présent car c’est dans ce présent qu’il veut se donner à nous.
– Jésus nous a donné sa mère pour nourrir notre Espérance : « consolatrice des affligés », « refuge des pécheurs », « secours des chrétiens ». Marie nous aime comme une mère sans défauts ; on peut lui faire confiance.
– Ce qui nous donne d’Espérance encore ce sont les sacrements. La confession est une rencontre d’amour avec le Seigneur qui nous fait grandir en confiance. Un directeur spirituel est une expérience des voies du Seigneur.
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