(6) L’amitié et charité fraternelle à l’école de Saint François de Sales

Enseignement de la halte spirituelle pour femmes (Avril 2024 - Ourscamp)

François de Sales a été qualifié de « docteur de l’Amour » par le Pape Pie IX. Cela se réfère notamment à son traité de l’amour de Dieu. Dans ses réflexions sur l’amitié, il y a l’homme d’expérience, qui a vécu intensément des relations d’amitié. Ainsi, Il écrit à Antoine Favre :
« L’amitié est le sentiment le plus exquis de tous. » (L.2 - E.A. XIII)

Père Éric

Elle lui est très importante personnellement :

« Il n’y a point d’âmes au monde, comme je pense, qui chérissent plus cordialement, tendrement et, pour le dire à la bonne foi, plus amoureusement que moi ; car il a plu à Dieu de faire mon cœur ainsi. » (Lettre à Mère de Chantal, 1620 ou 1621, LS 323)

L’amitié est si importante aux yeux de François de Sales qu’il y consacre six chapitres dans la troisième partie de l’introduction à la vie dévote (ch. 17 à 22).
Ces chapitres nous aident à trouver une juste place pour l’affectivité. Cela nous permet d’enrichir la réflexion sur les points suivants :

  • Comment distinguer la véritable amitié de ses contrefaçons
  • Quelles sont les vertus à développer pour cultiver la vie fraternelle
  • Les difficultés à surmonter pour aimer les autres.

L’important de l’amitié transparaît aussi dans l’accent qu’il met pour la vie fraternelle dans la communauté de la Visitation. Au Carmel, on préfère l’austérité ; à la Visitation, on préfère la vie fraternelle à l’austérité. Par exemple, on préfère arriver un quart d’heure plus tard mais tous ensemble…

En effet, il ne s’agit pas d’une affectivité mal placée :

« J’aime les âmes indépendantes, vigoureuses et qui ne sont points femelles ; car cette si grande tendreté brouille le cœur, l’inquiète et le distrait de l’oraison amoureuse envers Dieu, empêche l’entière résignation et la parfaite mort de l’amour-propre. Ce qui n’est point Dieu, n’est rien pour nous. Comment se peut-il faire que je sente ces choses, moi qui suis le plus affectif du monde, comme vous savez, ma très chère Mère ? En vérité, je les sens pourtant ; mais c’est merveille comme j’accommode tout cela ensemble, car il m’est avis que je n’aime rien du tout que Dieu. »
(Lettre à Mère de Chantal, 1620 ou 1621, LS 323)