Texte de la conférence :
L’intégration sociale des pauvres : n°186 à 216
Le cri des pauvres
Le cri du pauvre en particulier
Le Pape François nous invite à écouter le cri du pauvre, c’est ce qu’on trouve d’abord dans la Parole de Dieu :
- Moïse : il essaye de faire quelque chose pour ses frères hébreux, mais en vain. Au buisson ardent, « j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, j’ai entendu son cri devant les oppresseurs, oui je connais ses angoisses, je suis descendu pour le délivrer. Maintenant va, je t’envoie. »
- dans les Psaumes il est souvent question du « cri des pauvres ». Le Pape François nous dit que si l’on n’écoute pas, quelque chose ne va pas dans notre relation avec Dieu.
- Siracide 4, 1-10 : « Si quelqu’un te maudit dans sa détresse, son Créateur exaucera son imprécation »
- Saint Jean : "Si quelqu’un jouissant des biens de ce monde voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-t-il en lui ?
L’Église a reconnu que l’exigence d’écouter ce cri vient de l’œuvre libératrice de la grâce elle-même en chacun de nous. »
Pape François
C’est la grâce qui nous permet d’entendre le cri du pauvre, de le laisser résonner en nous.
Le cri des pauvres « collectif » (n°190) :
Parfois il s’agit d’écouter le cri de peuples entiers, des peuples les plus pauvres de la terre. Il faut répéter que les plus favorisés doivent renoncer à certains de leurs droits pour mettre avec une plus grande libéralité leurs biens au service des autres. »
L’écoute du cri des pauvres est importante. Dans la parabole du Bon samaritain, tout change au moment où il est saisi de pitié.
Cela suppose de surmonter des bonnes raisons qu’on peut se donner qui viennent inhiber notre pitié, dans le bon sens.
Il y a quelque chose de beau dans la pitié, ce n’est pas simplement de la sensiblerie, c’est ne pas être indifférent au mal de l’autre. Dieu est riche en pitié.
Le Pape revient souvent sur cette question d’écouter le cri des pauvres, il aime bien aller dans des lieux de souffrance.
Il a aussi accueilli au Vatican les mouvements populaires. Les pauvres savent qu’ils ont une écoute auprès de lui et qu’il sait répercuter leur cri.
L’aumône (n°193 à 196)
L’impératif d’écouter le cri des pauvres prend chair en nous quand nous sommes bouleversés au plus profond devant la souffrance d’autrui. »
Dans la Bible, il y a beaucoup de textes à propos de l’aumône :
- « L’aumône sauve de la mort et elle purifie de tous péchés » (Tb 12, 9).
- « L’eau éteint les flammes, l’aumône remet les péchés » (3, 30).
- « Conservez entre vous une grande charité, car la charité couvre une multitude de péchés » (1P 4, 8)
- Saint Augustin : « Comme en danger d’incendie nous courons chercher de l’eau pour 160 l’éteindre, […] de la même manière, si surgit de notre paille la flamme du péché et que pour cela nous en sommes troublés, une fois que nous est donnée l’occasion d’une œuvre de miséricorde, réjouissons-nous d’une telle œuvre comme si elle était une source qui nous est offerte pour que nous puissions étouffer l’incendie. »
« Ne nous préoccupons pas seulement de ne pas tomber dans des erreurs doctrinales, mais aussi d’être fidèles à ce chemin lumineux de vie et de sagesse, car aux défenseurs de l’orthodoxie, on adresse parfois le reproche de passivité, d’indulgence ou de complicité coupables à l’égard de situations d’injustice intolérables et de régimes politiques qui entretiennent ces situations »
(n°194)
Pour le message de carême 2008, le Pape avait parlé de l’aumône dans le sens de la destination universelle des biens :
Nous ne sommes pas propriétaires, mais administrateurs des bien que nous possédons. »
Il souligne plusieurs effets de l’aumône :
- venir en aide à ce qui sont dans le besoin
- nous aider à nous libérer de l’attachement aux biens de la terre
Il y a un danger de se valoriser en aidant les pauvres. Le pauvre a toujours besoin de recevoir, mais notre intention a besoin d’être rectifiée.
L’option préférentielle pour les pauvres (n°197-201)
Expression née en Amérique latine, liée au courant de la théologie de la libération qui consistait à relire la Bible à partir de la situation des pauvres. Option reprise dans tout l’enseignement de l’Église, mais avec quelques bémols, en la recadrant.
L’économie et la distribution des revenus (n°202 à 208)
La disparité sociale est la racine des maux de la société :
Beaucoup de paroles dérangent dans ce système ! C’est gênant de parler d’éthique, c’est gênant de parler de solidarité mondiale, c’est gênant de parler de distribution des biens, c’est gênant de parler de défendre les emplois, c’est gênant de parler de la dignité des faibles, c’est gênant de parler d’un Dieu qui exige un engagement pour la justice.
(n°203)
La politique est quelque chose de bon, c’est bien que des chrétiens s’engagent en politique, elle cherche le bien commun.
Le Pape invite à s’attaquer aux structures qui sont mauvaises, pas seulement aux problèmes individuels des gens.
Avoir soin de la fragilité (n°209 à 216)
La paix n°217 à 220
Le bien commun et la paix sociale
La paix n’est pas simplement l’absence de guerre, la tranquillité, c’est bien plus. Jean XXIII a écrit une Encyclique Pacem in terris, publiée le 11 avril 1963, dans le contexte de la crise de Cuba.
Les 4 piliers de la paix que nous donne le pape Jean XXIII
- La vérité : « La vérité constitue le fondement de la paix si tout homme prend conscience avec honnêteté qu’en plus de ses droits il aussi des devoirs » Jean-Paul II
- La justice : « La justice édifiera la paix si chacun respecte concrètement les droits d’autrui et s’efforce d’accomplir pleinement ses devoirs envers les autres ». Les papes reviennent très souvent sur ce lien entre la paix et la justice. S’il y a injustice, la paix n’est pas durable.
- L’amour : « L’amour sera ferment de paix si les personnes considèrent les besoins des autres comme les leurs propres et partagent avec les autres ce qu’elles possèdent, à commencer par les valeurs de l’esprit ». On n’est pas uniquement dans le registre des droits et des devoirs, l’amour va plus loin.
- 4. La liberté « La liberté nourrira la paix et lui fera porter du fruit si dans le choix des moyens pris pour y parvenir les individus suivent la raison et assument avec courage la responsabilité de leurs actes. »
Les choses ne sont pas imposées de force, cela suppose le dialogue qui permet un terrain d’entente.
La liberté est une composante de fraternité dans la paix, une qualité relationnelle à respecter. Il n’y a pas de paix sans pardon selon Jean-Paul II, au niveau personnel mais aussi au niveau des nations.
Les 4 principes reliés à des tensions bipolaires propres à toute réalité sociale (n°217-237)
Il faut mettre une priorité entre 2 pôles existants :
- Le temps est supérieur à l’espace : n° 222-225
« Le temps fait référence à la plénitude, le moment est une expression de la limite qui se vit dans un espace déterminé » (la finitude).
Peut se traduire par une vision à long terme, supérieure à une vision à court terme.
Exemple : perspective pédagogique pour nos enfants, avoir une vision en paroisse sur plusieurs années, une perspective en entreprise.
- L’unité prévaut sur le conflit : n°226 à 230
On peut soit se laver les mains d’un conflit et rester extérieur, soit entrer dans le conflit et en rester prisonnier.
Pour sortir du conflit il faut pardonner et accepter que ce soit différent de ce qu’on aurait aimé. Il faut accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus.
La tentation est de tout mettre au même niveau.
- La réalité est plus importante que l’idée n°232 Dans l’économie actuelle, beaucoup de choses se passent au niveau virtuel. On travaille actuellement beaucoup sur le virtuel, on a une certaine déconnexion de la réalité. Il faut se laisser guider par la réalité, mais l’écoute de la réalité n’est pas toujours facile.
- Le tout est supérieur à la partie Ne pas ’enfermer dans un point de vue trop réducteur, mais ouvrir son esprit. Voyager peut aider à cela. Ne pas tout réduire à ce qu’on est.
Le dialogue social comme contribution à la paix (n°238 à 258)
Pape Paul VI : Encyclique Ecclesiam suam 1964, n°83
Les 4 composantes du dialogue :
- la clarté : veiller à ce que notre langage soit compris de tous
- la douceur : le dialogue n’est pas offensant, commandement, violent
- la confiance : attitude de confiance en soi et confiance en l’autre
- la prudence pédagogique : tient compte des conditions morales et psychologiques, de la sensibilité de l’auditeur
Le Pape parle de la paix sociale dans 3 lieux, 3 champs de dialogue : avec les états, avec la société, avec les autres religions : n°238 N°242 et 243 : le dialogue entre la foi, la raison et les sciences.