(4) Jubilé - Demande de pardon

Enseignement de la halte spirituelle pour femmes (Janvier 2025 - Ourscamp)

Le jubilé a commencé le 24 décembre 2024 et s’achèvera le 6 janvier 2026.
C’est dans l’Ancien Testament, et plus particulièrement dans le Lévitique (Lv 25, 10) que se trouve l’origine de la tradition catholique des jubilés.
« Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé. »
Le terme lui-même provient de l’hébreu yôbel, qui renvoie à la corne de bélier dans laquelle on soufflait pour annoncer l’ouverture de l’Année sainte. Déjà dans l’Israël antique, les jubilés étaient l’occasion de remettre à plat nombre de situations, de repartir de zéro. On préconisait par exemple de libérer les esclaves, ou bien de remettre leurs dettes aux pauvres. À partir de l’an 1300, l’Église a repris cela en l’appliquant aux peines liées au péché. C’est l’occasion de remettre les compteurs à zéro !

Père Éric

Le terme de « dette » est très intéressant. C’est le mot employé par saint Matthieu dans le Notre-Père lorsqu’il veut parler du pardon des offenses :

« Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. » (Mt 6, 12)

Le terme de « dette » indique une forme de déséquilibre dans une relation.

Si on est l’offenseur, nous contractons en quelque sorte une dette à l’égard de la personne offensée. Elle ressent que quelque chose lui est dû : la reconnaissance du mal que nous lui avons fait, des excuses, une demande de pardon, une réparation.
Tant que cette dette n’est pas remise, la relation demeure marquée par cette asymétrie, comme un compte en suspens.

Si on est l’offensé, le pardon consiste à libérer l’autre de la dette morale ou émotionnelle qu’il a contractée en nous blessant. La remise de la dette vient rétablir une relation où on renonce à notre droit de « faire payer » quelque chose à l’autre, ne serait-ce que par le ressentiment, la rancune ou le silence.
Avec le pardon, la relation peut retrouver une forme de fluidité.

Cette halte sera plus particulièrement consacrée à la demande de pardon ; la halte prochaine sera consacrée au pardon lui-même. Une troisième halte viendra compléter cette réflexion de l’année jubilaire concernant notre passé par une présentation de la résilience : comment rebondir après des échecs, des traumatismes divers et variés, même s’il n’y a pas de coupable identifiable ?