Pourtant, on peut lire chez Romano Guardini :
Sans parler du premier pas essentiel que l’Église requiert pour canoniser quelqu’un : l’héroïcité des vertus ! Les miracles qui suivront ne seront que des confirmations venant du Ciel.
Il est intéressant de voir qu’aujourd’hui la vertu est redécouverte, non seulement en philosophie ou théologie mais par les sciences humaines. Par exemple, un certain nombre de courants psychothérapeutiques actuels, notamment les thérapies cognitivistes et comportementales parlent le langage de la morale des vertus, sans même le savoir. En effet, cette approche a valorisé la liberté, contre le double déterminisme, intérieur de l’inconscient (la psychanalyse) et extérieur du milieu (behaviorisme). C’est une approche beaucoup plus pragmatique. Elles ne prétendent pas qu’on n’ait pas eu de traumatismes dans notre histoire mais elles se disent : qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Elles ne regardent pas derrière mais devant.
Ce qui est intéressant, c’est que ces sciences ne se contentent pas de retrouver les acquis antérieurs de l’éthique des vertus mais ils s’intéressent aux moyens de développement de la vertu, c’est-à-dire ce qui l’habilite et ce qui, inversement, l’inhibe.