Marie n’a rien d’un être superficiel. Elle nous enseigne l’écoute profonde et la réceptivité. Elle va à l’encontre de la civilisation moderne telle que la critique Georges Bernanos :
« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure… »
À l’annonciation d’abord, Saint Luc nous donne sa réaction en entendant la parole de l’ange Gabriel :
« Elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. » (Lc 1, 29)
À deux reprises, après la naissance de Jésus et après avoir retrouvé Jésus dans le Temple, Saint Luc nous dit :
« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Lc 2, 19)
« Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. » (Lc 2, 51)
Voici le commentaire qu’en faisait Benoît XVI :
« Marie réfléchit, elle s’interroge sur la signification de cette salutation (cf. Lc 1, 29). Le terme grec utilisé dans l’évangile pour définir cette ‘réflexion’, dielogizeto, rappelle la racine du mot ‘dialogue’. Cela signifie que Marie entre dans un dialogue intime avec la Parole de Dieu qui lui a été annoncée, elle ne la considère pas de manière superficielle, mais elle s’arrête, elle la laisse pénétrer dans son esprit et dans son cœur pour comprendre ce que le Seigneur veut d’elle, la signification de l’annonce. » (Benoît XVI, 19 déc 2012). On retrouvera cette même attitude de Marie au moment de la naissance de Jésus : Marie « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2, 19). « Le terme grec est symballon : nous pourrions dire qu’elle ‘gardait ensemble’, ‘mettait ensemble’ dans son cœur tous les événements qui lui arrivaient ; elle plaçait chaque élément, chaque parole, chaque fait à l’intérieur d’un tout et le confrontait, le conservait, reconnaissant que tout vient de la volonté de Dieu. Marie ne s’arrête pas à une première compréhension superficielle de ce qui arrive dans sa vie, mais elle sait regarder en profondeur, elle se laisse interpeller par les événements, elle les élabore, les discerne. » (Benoît XVI, 19 déc 2012)
L’enseignement de cette halte aura trois parties :
- Qu’est-ce que s’intérioriser ?
- Les dispositions générales pour accéder à cette intériorité
- Comment faire très concrètement pour accéder à cette intériorité ?