Les incohérences de l’écologie

Conférence donnée aux jeunes pros (18-35 ans)

Si la vision judéo-chrétienne de l’écologie est anthropocentriste, c’est à dire qu’elle place l’homme au centre de la Création, elle ne lui donne cependant pas un rôle de toute puissance. L’homme aura des comptes à rendre et doit se placer dans une situation d’humilité face à ce qui lui a été confié. Or, le courant de pensée dominant actuellement part de ce postulat et le considère comme une menace, allant jusqu’à le rabaisser au niveau de l’animal.
Comment faire pour permettre à l’Évangile d’éclairer notre rapport à la nature et que nous agissions comme dépositaires d’un trésor ?

Père Pierre-Marie

L’encyclique Laudato Si apporte une notion très intéressante car elle nous redit que tout est lié : nous sommes des êtres spirituels, appelés à être en relation avec Dieu, et notre relation à la nature a à voir avec nos relations les uns avec les autres. C’est tout à fait nouveau car l’écologie telle qu’elle nous est présentée est bien souvent technique : bain versus douche, escalier versus ascenseur.

« Le cri des pauvres, c’est le cri de la nature, le cri de la nature c’est le cri des pauvres. »

On ne peut pas envisager une démarche de la protection de la maison commune sans envisager une solidarité entre les hommes. Et il y a un lien direct avec le péché originel : cette séparation avec Dieu, ce manque d’obéissance et de confiance a entraîné une séparation des hommes les uns avec les autres - à commencer par le meurtre d’Abel par Caïn - le fait que la terre soit maudite, le travail difficile et une difficulté par rapport au lien avec la nature. Il y a quelque chose de cassé à restaurer pour éviter que l’homme ne tombe dans l’idolâtrie en mettant d’autres dieux - l’argent, le confort - à la place du Dieu véritable. Ce culte de l’argent et du confort résulte de la non-reconnaissance de la transcendance de Dieu et font que nous tombons dans un rapport à la création qui n’est pas équilibré, un rapport avec les autres qui n’est pas ajusté.

Un exemple d’incohérence parmi d’autres : le fait de protéger plus les animaux et prôner l’avortement, comme c’est le cas avec la verbalisation en cas de destruction des nids d’hirondelle mais d’agir à l’inverse avec l’embryon, la vie humaine la plus petite qui soit. Ma liberté est-elle vraiment au dessus de tout ?

Dans son texte, le pape François nous questionne également sur la manière dont nous envisageons le manque dans notre vie. La recherche du confort est-elle devenue un absolu dans notre vie, ou pouvons-nous admettre d’adopter une certaine sobriété ? Ne pouvons-nous pas vivre dans cet esprit de gratitude qui nous permet de nous réjouit de peu ?