La chasuble mauve que porte le prêtre rappelle l’aspect pénitentiel du temps de l’Avent, c’est la même que pour le Carême. Mais il s’agit d’une tonalité spirituelle différente : si le travail sur soi-même est à faire, il aboutit sur un événement joyeux avec la naissance du Christ.
Ainsi, ce temps joyeux de l’Avent qui se termine à Noël est la préparation de la fécondité et il nous invite à réfléchir de quelle manière nous portons du fruit, et du fruit qui demeure, mais cela nécessite de la préparation. De même que Marie nous a donné le fruit de vie en Jésus, cette préparation que nous symbolisons dans le temps de l’Avent nous aide à nous interroger sur ce que nous mettons en place pour souligner ce qui peut être source de fécondité dans notre vie, et à l’inverse, ce qui peut être un blocage à porter du fruit.
La fécondité de ce temps de l’Avent vient en grande partie au désir, et il est intéressant de voir que dans l’Évangile, Jésus réveille le désir : on le voit avec la Samaritaine, avec Zachée… A l’inverse, les sagesses asiatiques voient le désir comme une souffrance car elle est l’expérience d’un manque. Au contraire, nous Chrétiens voyons le désir comme l’anticipation du bonheur.
Et le Seigneur vient réveiller notre désir de Lui à travers les deux grandes figures de l’Avent : Jean-Baptiste et la Vierge-Marie que nous retrouvons au cours des quatre dimanches.
L’Avent, c’est un temps de la contemplation et d’humilité. C’est le moment de souligner dans nos vies ce qui pourrait faire obstacle au désir de Dieu.
L’humilité est le lieu de rencontre avec Dieu autour de trois dimensions :
- Le temps :
- ralentir et faire preuve de patience,
- ne pas forcer les choses,
- accueillir l’autre et son rythme
- Le corps :
- respecter son propre corps
- prendre soin de sa santé et ne pas « tirer sur la corde »
- rechercher la chasteté
- La volonté :
- humilité contre le désir d’avoir raison et la volonté de puissance
- dompter le « trop » et le « pas assez »
- mettre de l’intelligence au milieu de nos désirs humains à la lumière de la Foi
Pendant l’Avent, on fait l’expérience qu’on ne naît pas humble, on le devient !