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Plan des enseignements
(sur la base du catéchisme de l’Église catholique 1998)
La foi est une grâce
153 : Lorsque S. Pierre confesse que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, Jésus lui déclare que cette révélation ne lui est pas venue « de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16,17 cf. Ga 1,15 Mt 11,25). La foi est un don de Dieu, une vertu surnaturelle infuse par Lui. « Pour prêter cette foi, l’homme a besoin de la grâce prévenante et aidante de Dieu, ainsi que des secours intérieurs du Saint-Esprit. Celui-ci touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de l’esprit et donne ’à tous la douceur de consentir et de croire à la vérité’ » (DV 5).
La foi est un acte humain
154 : Croire n’est possible que par la grâce et les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire est un acte authentiquement humain. Il n’est contraire ni à la liberté ni à l’intelligence de l’homme de faire confiance à Dieu et d’adhérer aux vérités par lui révélées. Déjà dans les relations humaines il n’est pas contraire à notre propre dignité de croire ce que d’autres personnes nous disent sur elles-mêmes et sur leurs intentions, et de faire confiance à leurs promesses (comme, par exemple, lorsqu’un homme et une femme se marient), pour entrer ainsi en communion mutuelle. Dès lors, il est encore moins contraire à notre dignité de « présenter par la foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté au Dieu qui révèle » (Cc. Vatican I : DS 3008) et d’entrer ainsi en communion intime avec Lui.
La foi et l’intelligence
158 : « La foi cherche à comprendre » (S. Anselme, prosl. prooem.) : il est inhérent à la foi que le croyant désire mieux connaître Celui en qui il a mis sa foi, et mieux comprendre ce qu’Il a révélé ; une connaissance plus pénétrante appelera à son tour une foi plus grande, de plus en plus embrasée d’amour. La grâce de la foi ouvre « les yeux du cœur » (Ep 1,18) pour une intelligence vive des contenus de la Révélation, c’est-à-dire de l’ensemble du dessein de Dieu et des mystères de la foi, de leur lien entre eux et avec le Christ, centre du Mystère révélé Or, pour « rendre toujours plus profonde l’intelligence de la Révélation, l’Esprit Saint ne cesse, par ses dons, de rendre la foi plus parfaite » (DV 5). Ainsi, selon l’adage de S. Augustin (serm. 43,7, 9), « je crois pour comprendre et je comprends pour mieux croire ».
La liberté de la foi
160 : Pour être humaine, « la réponse de la foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire ; en conséquence, personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré soi. Par sa nature même, en effet, l’acte de foi a un caractère volontaire » (DH 10 cf. CIC 748 p2). « Dieu, certes, appelle l’homme à le servir en esprit et vérité ; si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint pas … Cela est apparu au plus haut point dans le Christ Jésus » (DH 11). En effet, le Christ a invité à la foi et à la conversion, il n’y a nullement contraint. « Il a rendu témoignage à la vérité, mais il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son royaume … s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la croix, attire à lui tous les hommes » (DH 11).
La persévérance dans la foi
162 : La foi est un don gratuit que Dieu fait à l’homme. Ce don inestimable, nous pouvons le perdre ; S. Paul en avertit Timothée : « Combats le bon combat, possédant foi et bonne conscience ; pour s’en être affranchis, certains ont fait naufrage dans la foi » (1Tm 1,18-19). Pour vivre, croître et persévérer jusqu’à la fin dans la foi nous devons la nourrir par la Parole de Dieu ; nous devons implorer le Seigneur de l’augmenter (cf. Mc 9,24 Lc 17,5 22,32)] ; elle doit « agir par la charité » (Ga 5,6 cf. Jc 2,14-26), être portée par l’espérance (cf. Rm 15,13) et être enracinée dans la foi de l’Église.
La foi - commencement de la vie éternelle
163 : La foi nous fait goûter comme à l’ avance, la joie et la lumière de la vision béatifique, but de notre cheminement ici-bas. Nous verrons alors Dieu « face à face » (1Co 13,12), « tel qu’Il est » (1Jn 3,2). La foi est donc déjà le commencement de la vie éternelle :
Tandis que dès maintenant nous contemplons les bénédictions de la foi, comme un reflet dans un miroir, c’est comme si nous possédions déjà les choses merveilleuses dont notre foi nous assure qu’un jour nous en jouirons (S. Basile, Spir. 15,36 cf. S. Thomas d’A., II-II 4,1).
164 : Maintenant, cependant, « nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision » (2Co 5,7), et nous connaissons Dieu « comme dans un miroir, d’une manière confuse, …, imparfaite » (1Co 13,12). Lumineuse par Celui en qui elle croit, la foi est vécue souvent dans l’obscurité. La foi peut être mise à l’épreuve. Le monde en lequel nous vivons semble souvent bien loin de ce que la foi nous assure ; les expériences du mal et de la souffrance, des injustices et de la mort paraissent contredire la Bonne Nouvelle, elles peuvent ébranler la foi et devenir pour elle une tentation.
165 : C’est alors que nous devons nous tourner vers les témoins de la foi : Abraham, qui crut, « espérant contre toute espérance » (Rm 4,18) ; la Vierge Marie qui, dans « le pèlerinage de la foi » (LG 58), est allée jusque dans la « nuit de la foi » (Jean-Paul II, RMa 18) en communiant à la souffrance de son Fils et à la nuit de son tombeau ; et tant d’autres témoins de la foi : « Enveloppés d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter tout fardeau et le péché qui nous assiège et courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée, fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la perfection, Jésus » (He 12,1-2).