« Célibataires, vivez votre vocation à l’amour ! »

Enseignement du week-end solos (Février 2023 - Ourscamp)

Répondre à sa vocation d’homme et de femme dans son état de vie de célibataire, c’est déjà contempler Dieu. Nous sommes faits à l’image et à la ressemblance d’un Dieu qui, loin d’être un Dieu solitaire, est un Dieu de communion et d’amour.

« Dieu a inscrit en chaque personne humaine la capacité de communion car Il est Lui-même communion. » (Jean-Paul II)

Notre vocation est donc de répondre à l’amour de Dieu pour nous. Chaque personne humaine est aimée et est capable d’aimer par cette image et cette ressemblance à Dieu. C’est inscrit dans nos cœurs et cela se travaille.

Père Pierre-Marie

C’est très encourageant : nous sommes appelés à l’amour même si parfois, nos actes n’ont pas correspondu à ce sceau d’amour que Dieu a mis en nous. Il faut donc avoir recours au sacrement de la miséricorde aussi souvent que possible, cela renforce la ressemblance avec Dieu.

« La vocation humaine à l’amour est la réponse de l’homme à l’amour premier de Dieu qui l’a créé et appelé à l’existence. » (Saint Jean-Paul II)

Pendant le temps de célibat - qui n’est pas un temps inactif et "sans" quelque chose, sans amour - reprenons conscience que cet appel à l’amour est notre appel premier. Vivons ce temps comme un temps de préparation pour expérimenter l’amour de Dieu.

« Nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Nous avons donc cru à l’amour car Dieu nous a aimés le Premier. » (Jn 4)
Dès lors l’amour n’est pas un commandement sinon la réponse au don de Dieu Lui-même avec lequel je fais une rencontre. (Benoît XVI)

Ainsi, loin d’être un face à face de psychologies blessées, l’amour demande une transcendance. D’où l’importance de nous interroger sur notre réponse à l’amour, même en tant que célibataire. Le contact avec le Seigneur va nous aider à revisiter toute forme de relation autour de nous.

Avec Lui, j’apprends ce qu’est l’autre, Lui qui est le Tout-Autre. Apprendre cette altérité peut nous prémunir de l’esprit de fusion et nous permet de savoir aimer sans dévorer. Renoncer à un amour possessif nous éloigne cette volonté de vouloir absorber l’autre qui nous vient du péché originel.

Entrer dans cette vocation à l’amour, c’est renoncer au désir de la toute puissance qui nous est dicté par la volonté d’être comblé par l’autre.
Il nous faut accepter le manque et la limite car l’amour humain, si fort qu’il soit, ne pourra jamais combler notre cœur. Il est nécessaire d’accueillir la solitude, inhérente à notre condition humaine, dans une relation de confiance avec le Seigneur. Lui seul peut nous combler.

Restons modestes dans nos réconciliations. Bien sûr, il faut ré-entamer une relation blessée pour ne pas que le mal mais ait le dernier mot, mais il faut avoir conscience que ce ne sont que des pas avant coureur de la communion parfaite, quand Dieu sera tout en tous.
Le fait de savoir que Dieu seul est capable de nous combler revisite nos relations.

Accepter l’autre comme différent est une des difficultés de la vie de couple : il y a la fois ce désir de communion et ces natures spécifiques à accueillir. On le vit également en communauté, avec nos différences de sensibilités et de charismes. Notre règle de vie propose la communauté comme un signe de communion dans la différence.

Dans le temps du célibat, il est aussi nécessaire de revisiter nos amitiés. Savoir identifier son cercle restreint et de connaître quelles sont les amitiés qui nous font grandir, si la réciprocité y est active et l’entraide vécue. L’amitié est comme un apprentissage de cette réponse à la vocation à l’amour, la base de la vie de couple. Si quelque chose bloque sous un de ces aspects, il est nécessaire de s’interroger.

Pendant ce temps du célibat, il est aussi important de s’accueillir soi-même, en faisant l’analyse des échecs qui ont pu être vécus, de ce que l’on a retiré d’éventuelles ruptures, de prendre le temps de la miséricorde. En effet, c’est un temps de travail sur vous-même, seul ou avec des professionnels, de visiter et soigner vos blessures pour qu’elles deviennent fécondes.

La question de la fécondité au cœur du célibat est fondamentale, car il ne s’agit pas d’y renoncer, mais plutôt de trouver sa voie, son talent. Ce travail peut procurer une forme d’apaisement. En effet, il est important de revisiter ses colères et faire le point à ce sujet.
La vie chrétienne est d’abord une expérience, ce n’est pas une morale. La morale concerne la réponse que l’on apporte par les actes que l’on pose.

Le célibat est aussi un moment propice pour découvrir ses charismes. Un charisme est ce qui vous permet de faire facilement ce que d’autres font difficilement, c’est synonyme de don : mettre des personnes en lien, faciliter les liens entre les autres, avoir le sens du détail et de l’observation, savoir bricoler… Un des signes est que cela nous rend heureux.

Il y a également la question du don : vous qui avez beaucoup reçu, vous pouvez vous demander où vous rendez service. La beauté d’une personne est sa capacité à se donner. C’est différent de la beauté à la manière du monde. Bien souvent, c’est la peur de souffrir qui est un frein. Il faut arriver à renoncer à plaire car on ne vit pas bien par procuration, dans le regard de l’autre.
Attention à ce que l’on recherche quand on cherche à plaire : est-ce la validation ? sommes-nous capables de rentrer avec humilité dans l’amour inconditionnel ?

Le temps de la découverte est également le temps du désir. Il est nécessaire de se mettre à l’écoute de l’autre.

« Les dons les plus parfaits ne sont rien sans l’amour. La charité est la voie excellente qui conduit sûrement à Dieu.
J’ai trouvé ma place dans l’Église : dans le cœur de l’Église ma mère, je serai l’amour ! » (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus)

Soyez des hommes et des femmes de désir, faisant le bien autour de vous.
C’est ainsi que vous répondrez à votre vocation et que vous ferez du bien autour de vous.