Une vie consacrée
Ayant été saisis nous-mêmes par le Christ Jésus, et pour tâcher de saisir toute notre mission de coopérateurs des desseins de Dieu, nous mettons notre vie à la disposition du Christ Jésus pour son service qui est un salut.
Quelqu’un nous précède en cette voie : c’est Marie. Elle-même s’est faite « Servante du Seigneur ». Aussi, prenant à la foi exemple et appui sur elle, nous nous vouons « intégralement à la personne et à l’œuvre de Jésus pour servir dans sa dépendance et avec Lui au mystère de la Rédemption ». Voilà pourquoi nous portons le nom de « Serviteur de Jésus » et de « Serviteur de Marie ».
Sur le conseil de notre fondateur, le Père Lamy, pour être fidèles à nos vœux, nous faisons choix de vivre en communauté la foi, l’espérance et l’amour chrétiens ; de consacrer du temps chaque jour à la louange de Dieu par la prière liturgique ; de prendre pour apostolat l’éveil et le développement de la vie chrétienne spécialement auprès des jeunes.
Notre vie de prière
« Religieux, nous avons souvent besoin de nous retrouver seul avec Dieu, car toute notre force est dans le secours de Dieu et Dieu ne l’accorde qu’à ceux qui prient. » (Père Lamy)
« Père, l’heure est venue : glorifie ton Fils pour que ton Fils te glorifie et que, par le pouvoir sur toute chair que tu lui as conféré, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. La vie éternelle, c’est qu’il te connaissent, toi, le seul véritable Dieu et ton envoyé Jésus-Christ. Je t’ai glorifié sur la terre ; j’ai achevé l’œuvre que tu m’avais donné à faire ».
Telle est l’Eucharistie, source et sommet de toute notre vie et de toute notre action. Chaque jour, autant que possible, prêtres nous la célébrons, laïcs, nous y prenons part en y recevant le très Saint Corps du Christ étroitement associés aux dispositions d’amour de Marie au Calvaire et à sa volonté de collaboration à l’œuvre du salut. A partir de notre communion eucharistique et par la force que nous y puisons, nous voulons faire de nos journées une glorification du Père, une annonce de son Nom, une communion fraternelle.
Notre foi en la présence réelle, nous la manifestons notamment par une heure d’adoration hebdomadaire de toute la communauté, mais aussi par des moments de prière personnelle de chaque religieux.
« Le religieux a souvent besoin de se retrouver seul avec Dieu, car toute notre force est dans le secours de Dieu et Dieu ne l’accorde qu’à ceux qui prient : par conséquent, il faut le lui demander et le lui demander avec insistance. Celui qui ne fait pas oraison ne connaît guère ses défauts, les dangers de perdre la grâce, les moyens de surmonter les tentations… Ne jamais se dispenser de l’oraison, quels que soient les motifs que l’on invoque. Dans l’oraison, Dieu nous découvre les secrets de son cœur et se laisse aller à l’effusion de son amour pour nous… On apprend beaucoup de beaucoup de choses durant l’oraison - des choses de Dieu… En Dieu vous trouverez la science de l’amour des âmes : l’un ne va guère sans l’autre » (P. Lamy).
Les étapes pour devenir frère
Le Postulat
La formation débute par le postulat. L’admission à ce postulat est décidée par le Supérieur Général selon l’avis de son Conseil. Cette étape a pour but de procurer au candidat à notre vie religieuse assez d’informations et d’expériences de vie pour le rendre capable de choisir librement l’état religieux.
Le noviciat
Au terme du postulat, l’admission au noviciat est décidée par le Supérieur Général et son Conseil, si le candidat donne l’assurance :
- de pouvoir un jour s’engager dans la vie consacrée par des vœux perpétuels ; c’est-à-dire, notamment, s’il remplit les conditions de validité et de licéité* canoniques et présente les informations et certificats favorables exigés par le droit universel ;
- de vouloir vivre en fraternité et travailler en équipe ;
- de prendre part activement à notre vie liturgique avec ses actes spécifiques du culte eucharistique et de la dévotion mariale ;
- de posséder le minimum d’aptitudes à nos activités pastorales, notamment au service des jeunes.
*licéité : caractère de ce qui est permis (par le droit canon)
Le Noviciat est alors ouvert à ceux qui ont fait un premier choix de notre vie consacrée et non pas à ceux qui restent encore en recherche. L’acte officiel est la cérémonie privée, au sein d’une fraternité, de la prise de l’habit et s’exprime par la formule :
Par mon choix et librement, je demande d’entrer dans la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie, afin de travailler avec le plus d’efficacité possible à la sanctification des âmes conformément aux Constitutions de l’Institut et, ainsi, de me sanctifier moi-même plus facilement et plus sûrement « . (P. Lamy)
C’est le Supérieur Général ou son délégué qui impose l’habit. Il est constitué d’une robe marron, d’un scapulaire et d’un capuchon de même teinte (noir pour la durée du noviciat), d’une ceinture de cuir et du chapelet.
Les vœux temporaires
Au terme du Noviciat, l’admission à la profession des vœux temporaires est décidée par le Supérieur Général, après consentement de son conseil, si, de l’avis du Père Maître, le candidat est prêt à :
- observer la continence parfaite ayant atteint la maturité psychologique et affective nécessaire ;
- renoncer à l’usage indépendant des biens matériels et donc à en céder l’administration, l’usage et l’usufruit à la personne de son choix pour toute la durée de ses vœux ; et à faire enfin son testament, conformément au droit civil. (Toute modification ultérieure exige la permission du Supérieur Général) ;
- obéir au Supérieur de l’Institut et aux supérieurs locaux en tout ce qu’ils commandent selon les Constitutions, en accord avec la fin de la Congrégation, afin de mieux découvrir et réaliser la volonté de Dieu ;
- pratiquer le commandement de l’amour mutuel dans le cadre concret d’une vie de communauté continuellement partagée ;
- se conformer aux Constitutions. Même si elles n’obligent pas sous peine de péché (sauf les points s’imposant à la conscience de par la loi naturelle, divine ou ecclésiastique ou en vertu des vœux), il est évident qu’elles sont le moyen le plus sûr d’avancer sur la route de la charité parfaite.
Si le novice n’est pas admis à la profession temporaire, qu’il soit renvoyé, ou, si un doute demeure sur sa vocation, le temps de sa probation peut encore être prolongé mais pas plus d’un semestre.
La profession perpétuelle
Cette profession est l’acte par lequel le religieux voue entièrement sa vie à Dieu et s’agrège définitivement à la Congrégation.
La consécration particulière qui en résulte approfondit celle du baptême et livre à Dieu pour toute la durée de la vie, l’esprit, le cœur, toutes les forces du religieux et engage toute son activité dans l’Église au service des âmes.
Acte d’oblation, la profession perpétuelle comporte, mais cette fois à titre définitif, les trois vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, l’engagement dans la charité communautaire, dans la prière et dans les activités apostoliques de l’Institut.
Le religieux qui désire faire profession perpétuelle adresse sa demande au Supérieur Général, six mois avant l’expiration de ses derniers vœux temporaires.
L’admission à la profession perpétuelle est prononcée par le Supérieur Général, avec le consentement de son Conseil et le religieux chargé des frères à vœux temporaires, les communautés où le candidat a vécu ses années de vœux temporaires ayant été consultées. Le dernier mois qui précède sa profession, le religieux quitte ses activités habituelles pour se consacrer à une ultime préparation spirituelle.
La profession de vœux perpétuels a lieu avec solennité au cours du Sacrifice Eucharistique : elle est reçue par le Supérieur Général ou exceptionnellement par son délégué. La cérémonie se déroule suivant le rituel fixé par l’Église.
Vous pourrez ainsi mener une vie digne du Seigneur et qui lui plaise en tout : vous produirez toutes sortes de bonnes œuvres, vous grandirez dans la connaissance de Dieu, vous acquerrez une parfaite constance et endurance »