« Renouvelés dans l’Esprit » à Notre-Dame des Bois

Le récit de Frère Charles de Jésus

Cette année, nous avons commencé notre pèlerinage en célébrant la messe dans la petite église de Peigney.
Ce passage dans cette commune des environs de Langres résume bien l’ambition de notre pèlerinage dans le pays du Père Lamy.
A l’entrée de l’église est apposée une plaque faisant mémoire du père Nicolas Blanchard, guillotiné en 1793. La grand-mère de Père Lamy le tenait en grande vénération car elle l’avait caché pendant la Terreur ; elle avait aussi reçu de lui la bénédiction alors qu’on le conduisait à l’échafaud à Langres.
La foi vive, l’esprit de résistance des fidèles et ici le don que les pasteurs ont fait de leur vie ont été source de vocations nombreuses dans la région de Langres.
Cette même paroisse a donné à la génération suivante un prêtre missionaire qui a fondé une paroisse en Corée !
Le père Lamy, et donc notre congrégation, s’inscrit dans cet héritage de foi.
Si nous nous rendons chaque année en pèlerinage sur les pas du père Lamy à Notre-Dame des Bois, c’est pour continuer de puiser à cette source de grâces.

Frère Charles de Jésus

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Le récit de Frère Charles

Cette année, notre pèlerinage a débuté au camping 4 étoiles de la Liez où certaines familles avaient réservé un chalet. De là nous sommes partis vers l’église de Peigney (2 km du camping) où avons célébré la messe d’ouverture.

Lors de son homélie, un des frères nous a rappelé que nous nous trouvions dans l’église du prêtre réfractaire qui avait été caché par la famille du Père Lamy lors de la Révolution française, prêtre qui fut finalement exécuté sur la place de Langres.

« En descendant vers l’église, j’interroge mon hôte sur la fin de l’abbé Blanchard durant la Terreur. « Si je ne me trompe pas, me répond-il, il était des moines de Grosse-sauve. C’était un saint prêtre et zélé. Il portait les sacrements dans toutes les paroisses voisines. Une fois, ma grand-mère l’a caché dans notre vieille maison, derrière des fagots, et il a échappé ce jour là. Mais, on l’a pris dans les bois. On l’a guillotiné à Langres. Ma grand-mère allait avec d’autres femmes au marché, portant leurs hottes. Elles se sont agenouillées sur le passage du condamné et ont reçu sa bénédiction. »
Comte Biver et Père Lamy

C’est entre soleil et nuage que nous nous sommes retrouvés au bord du lac de la Liez pour un pique-nique tiré du sac. De là nous avons rejoint le village de St-Broingt-les-Bois à travers les milles et unes petites routes de la région. Notre charrette, tirée par deux beaux percherons, nous attendait pour véhiculer « l’équipe 4 », celle de Père Hubert-Marie et de ceux qui étaient empêchés de pouvoir parcourir les 9 kilomètres de marche jusqu’à la ferme de Grosse-sauve (c’est-à-dire les enfants et les plus âgés). Chacune des trois autres équipes (P Élie, P Christian, P Éric) étaient composées d’un frère et de membres de notre famille spirituelle (Famille du Père Lamy, Oblats, fraternité du Serviteur.) Le frère devait donner un enseignement sur l’un des dons du Saint-Esprit tandis que les autres membres de l’équipe devaient répéter une saynète de la vie du Père Lamy illustrant ce don.

Pourquoi Grosse-sauve ? parce que c’est un ancien prieuré où des moines ont vécu et où ils recevaient beaucoup de pèlerins allant à Rome, et surtout parce que c’est là que le Père Lamy voulait y voir la maison mère des Serviteurs de Jésus et de Marie, à tout juste 2 km de la chapelle de Notre Dame des Bois.

Fr Diego, Julien et Sébastien nous avaient préparé là un bon barbecue avec des bières fraîches ! De quoi requinquer tous le monde pour la dernière étape du jour à Notre-Dame-des-Bois où nous avons beaucoup ri lors des saynètes illustrant les dons de l’Esprit-Saint. Pour conclure notre journée nous avons fait une procession aux flambeaux avec la Reine du lieu sous un soleil couchant et en parcourant les sentiers bien verts du sanctuaire. Après la bénédiction du Saint Sacrement qui couronna notre procession, chacun s’en alla vers son lieu de couchage, qui dans les chalets du camping, qui chez l’habitant, qui au gîte rural de Culmont, qui à Grosse-sauve en camping sauvage.

Pour ce dimanche de Pentecôte nous nous étions donné rendez-vous à 10h00 au bas de la colline pour méditer avec Fr Raphaël un chemin de croix de John Newman.

Puis dans un climat de recueillement respectant les trois notes du pèlerinage : « prière, pureté, silence, » nous avons proposés plusieurs démarches aux participants.

Quatre prêtres se sont tenus à disposition pour confesser paisiblement ceux qui le voulaient. Pendant ce temps là Père Samuel exposéait le Saint Sacrement dans la chapelle, Frère Arnauld-Marie et un admirateur du curé de la Courneuve faisaient une évocation en chair et en os du P Lamy (Rôle dans lequel notre frère excelle) et Frère Charles, quant à lui, proposait une démarche de Lavement des pieds à la source en famille ou par famille spirituelle.

La cloche de Notre-Dame-des-Bois sonna pour l’office des sextes qui fut dit dans la chapelle, avant de passer à table où nous attendait un délicieux repas préparé par le traiteur de Chalindrey. Finalement nous avons médité et prié le chapelet pour nous préparer à la messe de Pentecôte et de couronnement de notre pèlerinage. Monseigneur Gueneley, l’évêque de Langres, nous a fait l’honneur de présider notre célébration.

Frère Charles de Jésus