« Fierté !!! C’est le premier mot jailli des cœurs argentins à l’annonce de la canonisation de « Mama Antula » !
Certes, la fierté, propre aux Argentins, a grandi au cours des dernières années, tout particulièrement au sein de l’Église, avec l’élection du premier pape argentin, la canonisation du Père José Gabriel Brochero et maintenant avec la canonisation de Mama Antula, une laïque missionnaire.
Le laïcat est le grand soutien visible de l’église en Argentine, et la canonisation de notre première sainte est sans nul doute une force d’envoi missionnaire pour les laïcs, pour les paroisses, comme l’a été pour le clergé la canonisation du Père Brochero.
La canonisation a été soigneusement préparée depuis quelques années à travers la présentation dans les paroisses de la figure du Mama Antula comme exemple de mission, surtout à Buenos Aires où se trouve le Centre des exercices spirituels. Le dimanche 11 février, elle a été massivement suivie grâce aux moyens de communication, de Santiago del Estero à Santa Fé, en passant par Cordoba, renouvelant ainsi la ferveur populaire et l’orientant vers le cœur de la mission du laïc.
Cette sainte n’était pas connue partout en Argentine, mais beaucoup d’écrits ont permis la diffusion de sa vie à travers les autres continents. Pour ma part, c’est un médecin de Colmar qui m’en a parlé pour la première fois en 2018, me disant qu’il confiait chacun de ses patients à Mama Antula.
Tout comme notre cher maté, Mama Antula représente l’Argentine à travers le monde. Cependant, cette sainte n’appartient pas seulement aux Argentins, car c’est chaque laïc de l’Eglise universelle qui peut s’identifier à cette missionnaire laïque. »
Frère Jean-Paul
Biographie de Mama Antula par Père Stéphane Joubert :
Née en 1730, dans la province de Santiago de l’Estero, au nord du pays, Maria Antonia de Paz y Figueroa appartient à une famille aisée où elle reçoit une bonne éducation. À 15 ans elle quitte le domicile familial pour accompagner les Jésuites comme « laïque associée » pour se consacrer à la prière et à l’apostolat. Rapidement, elle commence à assister aux exercices spirituels et à les organiser.
Elle participe à l’évangélisation des peuples natifs et leur enseigne la Parole de Dieu, à lire, à écrire, à l’élevage et à l’agriculture. Ce sont eux qui l’appelleront « Mama Ant(o)ula » (Maman Antonia en Quechua). Elle défend aussi la dignité des Afro-américains venus d’Afrique et vendus comme esclaves.
Quand les Jésuites furent expulsés d’Amérique en 1767, elle eu à cœur de continuer à faire pratiquer les exercices de Saint Ignace qu’ils prodiguaient pour le salut des âmes. C’est alors qu’elle se joint un groupe de jeunes femmes pour mener la vie commune, priant et faisant la charité tout en aidant les pères jésuites de façon clandestine par courrier et en continuant leur tâche évangélisatrice dans les paroisses.
Avec l’accord de l’évêque de Tucuman, sœur Maria Antonia de San José entreprend une grande marche évangélisatrice, dans les provinces actuelles de Santiago de l’Estero, Tucuman, Salta Jujuy, Catamarca et la Rioja, immense territoire dans les Andes du Nord de l’Argentine.
A partir 1777 elle descendra vers le Sud, Cordoba et jusqu’à Buenos Aires en septembre 1779 où elle obtiendra de l’évêque de pouvoir solliciter l’aumône afin de pouvoir fonder des maisons de retraites où donner les Exercices de Saint Ignace.
Dans chaque lieu qu’elle traversait elle adoptait un style de vie simple et austère s’adaptant à la situation des lieux qu’elle visitait. Au bout d’un certain temps, elle obtint même que les gens de la noblesse et les dirigeants n’aient plus à se cacher pour suivre ou faire des dons pour la construction d’une Maison des Exercices spirituels (car ils étaient d’origine jésuite), maison qui existe toujours à Buenos Aires. C’est dans cette maison qu’elle s’éteint le 7 mars 1799.
Crédit photo Antoine Mekary / Alétiéa _. Revivez les moments forts de la canonisation de Mama Antula sur le site d’Aletéia.
Pour en savoir plus sur la vie de Mama Antula, rendez-vous sur le site de Vatican News.