Après avoir été ordonné à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, le Père Roger Caffray a commencé son ministère à Compiègne. C’est à l’Institut Guynemer que nous l’avons connu cette même année. Il a fait sienne la devise de cet établissement tout au long de sa vie, jusqu’à ses dernières heures : « Faire Face ! »
Le Père Roger Caffray et les Serviteurs de Jésus et de Marie, une amitié depuis toujours
« Il a donc découvert la Congrégation au tout début de son sacerdoce et s’y est lié rapidement en amitié fraternelle. Cela l’a amené à faire partie de la première fondation SJM à Chassigny en Haute Marne, en 1953. Il s’agissait d’un prieuré tenu par trois frères SJM qui a fonctionné comme un grand centre de formation catéchétique et spirituel pour les jeunes. Le prieuré Saint Joseph a perduré 7 ans.
Suite à une période difficile dans la congrégation et à un manque de direction, les trois religieux se sont tournés vers le diocèse de Langres et ils ont été incardinés comme prêtres diocésain. Nonobstant ce choix, le Père Caffray restera toute sa vie très attaché à la figure du Père Lamy, au pèlerinage de Notre-Dame des Bois et à la Congrégation.
Je crois pouvoir dire qu’il était plus SJM que les SJM ! Chaque lundi lors du groupe de prière qui se réunissait à Notre-Dame des Bois il priait et faisait prier pour les SJM et les vocations.
Si aujourd’hui notre lien avec Notre Dame des Bois est bien vivant, nous le devons entre autres à cet humble et lumineux serviteur.
Sa confiance et sa ferveur envers Notre Dame était contagieuse et les « Alléluia » qu’il chantait dès qu’une occasion se présentait vous communiquaient joie et espérance…
Adieu père Caffray, vous resterez à jamais dans nos cœurs, jusqu’au jour où nous chanterons avec vous des "Alléluia" perpétuels en présence de Notre Dame des Bois, du Bon Père Lamy et des amis de Dieu. »
Témoignage donné par Frère Charles de Jésus
Retour sur les années de sacerdoce du Père Roger Caffray
« J’entendis la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? Qui sera mon message ? »
Je répondis : « Moi, je serait ton messager, envoie-moi ». »
Le 1er mai 1953, Mgr Evrard, ancien évêque de Meaux, a conféré le sacrement de l’ordre à Rorger Caffray dans la chapelle du collège de Saint-Omer (Pas de Calais). Il exercé son ministère à Andelot, où il a laissé un excellent souvenir.
Le Père Caffray a fêté son jubilé de diamant en 2013 à la chapelle de Notre-Dame-des-Bois - ce lieu qu’il affectionnait tant - à Violot, près de Challindrey.
Voici les dates du parcours du Père Caffray dans le diocèse de Haute-Marne :
- 1953-1961 : Prieuré de Chassigny
- 1961-1968 : Ecole de Malroy
- 1968-1975 : Dommartin-le-Saint-Pierre
- 1975-1994 : Andelot
- 1991-2001 : Fayl-Billot
A partir de 2001 ; Prêtre auxiliaire à Chassigny
Pour autant, il n’a jamais oublié son Pas-de-Clais natal, notamment Saint-Omer où vit sa famille. Durant son séjour à Andelot, au club des Roses blanches, il ne manquait pas d’entonner son « P’tit Quiquin ».
Témoignage d’une ancienne paroissienne
Ne sachant à qui dire ce que je ressens et pense à l’annonce du décès du père Roger Caffray c’est à vous, en tant que supérieur des prêtres de votre diocèse, que je m’adresse. Originaire du Pailly, lieu de naissance et de résidence d’été du père Lamy, fondateur de la congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie, j’ai vu arriver à Chassigny les moines de cette institution en Haute Marne en 1953 je crois. J’avais 8 ans. La Haute Marne a eu une grande chance de les accueillir et de les garder. Je me rappelle surtout du père Roger (abbé Caffray) et du père Pierre (abbé Henry), un peu moins du père Christian, mort prématurément. Ils ont apporté leur jeunesse, leur enthousiasme. Le père Pierre, dynamique, entreprenant, joyeux et le père Roger plus timide, plus intérieur, d’une grande écoute et serviabilité.
Ils venaient souvent à la maison, ma famille étant très attachée à Notre Dame des bois, comme mes grands parents auparavant.
Que de souvenirs d’enfance et d’adolescence se rattachent à eux, très investis dans l’attention et à la promotion des jeunes dans le milieu rural de l’époque : colonies et camps de vacances, coupes de la joie… Beaucoup de points communs avec mes parents et surtout mon père très investi dans les maisons familiales rurales et la promotion du monde agricole.
J’ai quitté la région en 1972 mais j’ai eu épisodiquement de leurs nouvelles.
À mon retour plus fréquent en Haute Marne avec la retraite, mon mari, originaire d’Andelot, et moi avons revu plus fréquemment le père Roger. Toujours aussi accueillant et écoute, non dénué d’humour aussi.
J’allais de temps à autre au chapelet et à la messe du lundi à Notre Dame des Bois où il officiait dans les années 2000 – 2010 et plus même. Il était pour moi une sorte de caution nécessaire, la personne qui empêchait la dérive des habitués de cette chapelle vers un traditionalisme assez rebutant pour moi qui ai vécu avec enthousiasme Vatican II. Il a su faire le lien avec beaucoup de patience et d’accueil entre tous ces courants si opposés parfois de l’Église.
J’entends encore dans ses sermons ses interpellations vibrantes, nerveuses, pour un approfondissement de notre foi, pour la mission. Il était si affecté par la baisse des vocations sacerdotales ! Ce n’était pas un grand prêcheur mais on ne pouvait pas être insensible à sa foi profonde et à son attachement à l’Église.
Pour moi il fut toute sa vie un grand Serviteur de Jésus et de Marie et je ne doute pas qu’il fut aidé à mourir par Marie qu’il priait si souvent et à sa mort accueilli par « Viens serviteur fidèle, entre dans la joie de ton Maitre ».
Je vous prie de croire à mon profond respect. » GG
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