Benoîte était notamment attachée de manière excessive à une petite chèvre. Marie lui demandera de la lui donner, mais Elle saura patienter jusqu’à ce que Benoîte ait muri.
Le rapprochement ne s’arrête pas là ! Le Laus est un lieu de miséricorde et Marie y est invoquée comme « Refuge des pécheurs » ! Ainsi, lorsque la sœur bénédictine de Montmartre nous a fait entrer dans l’intimité de la petite bergère visitée durant plusieurs décennies par Notre Dame, nous nous sommes réjouis de voir tant d’affinités entre Jean-Édouard et Benoîte !
Le sanctuaire est superbe, blotti dans une montagne sauvage que sillonnent des sentiers de randonnées. Nous les avons arpentés, cheminant en pèlerinage sur les traces de Benoîte.
Les pèlerins, fin août étaient nombreux au sanctuaire : nous sommes arrivés à la fin d’un festival marial, rassemblant plusieurs centaines de personnes venues écouter notamment les enseignements pétris de miséricorde, tant dans la forme que dans le fond, de l’évêque émérite de Malines Bruxelles, Monseigneur Léonard, qui réside plusieurs mois par an en ce lieu.
La suite de notre périple nous a conduit à Embrun, capitale in illo tempore des Alpes maritimes et doté d’une magnifique cathédrale, où l’on trouve un orgue offert par Louis XI !
Les paysages sont admirables. Embrun domine le Lac de Serre Ponçons : lac artificiel créé dans les années 1950 à la suite de l’édification d’un barrage en terre de 600 m de large à la base ! Une prouesse humaine magnifiquement relatée dans le musée du barrage, (objet de notre visite) qui a permis de réguler le cours de la Durance, un des trois fléaux de la Provence (avec le Mistral et le Parlement aux dires de Giono !) mais au prix de l’ensevelissement de trois villages dont la disparition reste malgré tout un regret pour les habitants de la région.
L’abbaye de Boscodon nous a aussi révélé ses charmes austères. Quelques religieux et une association font vivre le site, et nous avons particulièrement apprécié une visite par un guide passionnant qui possédait parfaitement son sujet !
Les échanges fraternels, l’entraide autour de frère Gérard avec son fauteuil roulant 18 chevaux, un repas détendu à la terrasse d’un restaurant, ont permis de vérifier que, contrairement à ce que voudraient affirmer quelques esprits chagrins, ce psaume dit bien la vérité :
« Ah, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble !… »