Les JMJ de Rio : après la théorie, la pratique !

Une semaine humanitaire dans le Volcadero après la grande rencontre de Rio

Avant la rencontre avec le Saint-Père, les JMJ de Rio furent l’occasion de prendre contact des Argentins, tous plus chaleureux les uns que les autres. Sans barrière, sans complexe, accolades amicales pour un accueil naturel et sincère, l’accueil pré-JMJ s’est déroulé dans la joie, avant le grande montée vers Rio.

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Les JMJ de Rio, pour la partie « théorique »

Des JMJ sous le signe du sourire

Le départ pour les JMJ étant prévu le 19 juillet dans la nuit, une messe d’envoi a eu lieu à la cathédrale de Paraná, marquée par une grande joie avant les trois nuits et trois jours en bus qui nous attendent. Nous partagerons le bus avec les jeunes de la paroisse de Notre Dame de Guadalupe et les séminaristes du diocèse. En route, nous traversons Sao Paulo, en profitons pour faire un arrêt aux sanctuaires de Notre Dame d’Aparecida, et enfin, c’est l’arrivée à Rio le 22 juillet dans l’après-midi.

Santa Cruz sera notre point d’attache pour cette semaine. Dans notre gymnase, Argentins et Brésiliens partagent le sol pour dormir. Certes, nous sommes à plus de deux heures de transport en commun du centre, sans compter les incidents techniques qui nous ralentissent, mais ce ne fut pas du temps de perdu : à chaque trajet, l’occasion de faire de nouvelles rencontres s’offrait à nous : essentiellement Chiliens, Colombiens, Péruviens, Brésiliens, et bien sûr Argentins ! De quoi nous fondre encore plus dans cet univers latino-américain. Notre camouflage Argentin, dont nous n’étions pas peu fiers (bannière et T-shirt), créait la surprise chez nos interlocuteurs et marquait le point de départ d’une nouvelle discussion. Le trajet se terminait alors par quelques photos et adresses échangées.

Aux JMJ, une journée type se passe comme suit :
Le réveil (6h30-7h) effectué par les volontaires brésiliens qui prennent soin de nous en nous préparant les cartons pour le petit-déjeuner. Chaque matin, un point de rendez-vous dans Rio nous est assigné pour la catéchèse.
Nous mangeons où nous voulons dans Rio le midi comme le soir, grâce à une carte de crédit spéciale fournie par l’organisation.
L’après-midi de nombreuses activités nous sont proposées : festival de la jeunesse, concerts, expositions… ou tout simplement du temps pour visiter la ville. La journée se concluait sur la plage de Copacabana avec animation et messe, et bien sûr, enseignements du Pape !

Quand le pape François s’invite en Amérique Latine

Un Pape qui insuffle la vocation de suivre les pas de Zachée. Pas un seul arbre du bord du circuit ne fut pas escaladé ! De même pour les toits des infrastructures et les barrières aux alentours.

Un Pape qui prend son temps, spontané, attentif à toute cette foule qui l’entoure. Des images touchantes. Euphorie à son apogée et ferveur mélangée à son bref passage.

Des mots simples, clairs, compréhensibles. Nos amis Argentins sont agréablement surpris de constater qu’il ait gardé ses habitudes de parler dans un langage courant accessible aux classes sociales les plus basses malgré sa position.

Que d’émotions et de prières partagées.

Un bel envoi pour la mission qui suit

Maintenant nous avons du travail. Un travail spirituel , à commencer par nous changer nous-mêmes, et quitter cet esprit râleur et blasé si commun chez les Français. Remplir notre vie, oui, mais la nourrir avant tout de notre foi et de l’Espérance.

Mais aussi, un travail humain : la suite du voyage se passera pour nous de nouveau en Argentine dans le bidonville de Paraná où nous allons aider à l’installation de sanitaire et de canalisation dans la maison d’un couple de personnes âgées. Durant ce temps nous aurons aussi l’occasion d’entrer en contact avec les enfants du quartier et de partager leur quotidien. Mais ceci est une autre histoire.

La semaine dans le Volcadero avec les frères, pour la partie pratique

Comme prévu, le groupe des 14 jeunes français se sont occupé d’un projet humanitaire dans un des quartiers les plus pauvres de Paraná, du jeudi 1er août au mercredi 7 août.
Un des jeunes nous livre son journal tenu quotidiennement :

Le premier contact avec la population et la paroisse s’occupant de ce bidonville a été plutôt marquant pour nous : voir autant de misère, des hommes vivant aux milieu des déchets avec quasiment rien pour vivre, des jeunes déjà touchés par la drogue… Il est difficile en effet d’imaginer ça à travers nos sociétés où la plus grande misère qu’on puisse trouver est le mieux que ces personnes peuvent espérer avoir tout au long de leur vie !
Et pourtant, j’ai ont tout de suite été touché par la grandeur d’âme et de cœur des personnes résidant dans ces quartiers, toujours prêts à accueillir, à partager…

Le travail a donc commencé dès le vendredi. L’objectif : rebâtir et aménager au mieux la maison de deux « abuelitos » (signifie « petits vieux » : en Amérique latine, cette expression est utilisée de manière affectueuse).
La première étape consiste à enlever toutes les ordures recouvrant le sol du jardin : du verre cassé, du fer rouillé, du bois, du plastique en décomposition… il y a vraiment de tout mais les jeunes n’hésitent pas à se sortir les mains des poches pour nettoyer tout ça, et en seulement une matinée, le jardin est dégagé et un tas de bois et papier est prêt à être bruler !!!

Après-midi, après une pause pour le repas, nous reprenons de plus belle : le tas de bois est complètement brûlé. Malheureusement, faute d’outillage, nous sommes un peu ralentis dans nos travaux.
De plus, au milieu du jardin nettoyé, nous voyons un plat de pâtes fraichement jeté, nous invitant à ne pas nous faire d’illusion quand à la pérennité de l’aide que nous pourrons apporter…

Frère Juan Pablo est à l’intendance et nous prépare de succulents repas pour nous redonner des forces après nos journées de travail !

Le lendemain, le travail peut reprendre avec deux précieuses aides : la première, celle du maçon Raimondo qui nous est très précieuse, la deuxième, la présence d’outils et de gants qui vont enfin permettre d’attaquer le plus sérieux du travail ! Il s’agit tout d’abord de dégager le tuyau jusqu’à la fosse sceptique. Cette étape n’est pas des plus ragoutantes, mais bon, pas question de reculer devant les contraintes. La majeure partie du tuyau est dégagée en seulement une matinée !

Il s’agit ensuite de creuser une tranchée qui accueillera un tuyau pour l’apport et l’évacuation d’eau. L’après-midi est beaucoup plus tranquille.

Nous nous divisons en deux groupes de sept et allons avec des argentins dans des quartiers différents faire des activités avec les enfants entre 2 et 10 ans.
Le bonheur est à son comble avec toute la joie dégagée par ses animations. Hormis quelques traces de violence dans l’un des deux groupes, l’après-midi se passe pour le mieux.
Le soir, Père Éric nous donne un enseignement sur le discernement.

Le dimanche est le jour du Seigneur, jour de repos dont nous profitons. C’est aussi l’anniversaire du Padre Gustavo qui s’occupe de la paroisse. L’Église est bondée pour la messe et nous avons même la possibilité de voir certains argentins qui étaient aux JMJ avec nous.
L’ambiance est à la fête ! Après la messe où se présentent également 4 français, une petite visite et un petit temps de rencontre avec des gens du quartier se fait dans le Vocadero. Un repas d’anniversaire gigantesque est fait en l’honneur du Padre Gustavo où se retrouvent plus de 60 personnes !
Une brève rétrospective des JMJ suit le repas avec le témoignage de plusieurs personnes dont celui d’un de notre groupe.
L’après-midi se termine avec une balade au Parque Nuevo avec un bon nombre d’Argentins.
Outre la vue superbe sur le fleuve Paranà, nous avons l’occasion de faire un petit temps d’évangélisation. Le soir, Père Eric donne encore un petit enseignement.

Le lundi, le repos est terminé et les travaux reprennent de plus belle. Certains d’entre nous vont à la petite école s’occuper d’enfants, pendant que d’autres préparent la cuisine et que d’autres encore s’occupent d’avancer les travaux de la maison.
Ainsi, la canalisation jusqu’à la fosse sceptique est remplacée, le mur de la salle de bain est en partie restauré, la canalisation d’eau est posée et le grillage est également terminé !

Le lendemain est l’occasion d’une dernière grande journée de travail. On procède au montage de la fenêtre des sanitaires à l’aide des deux maçons qui sont avec nous.
Federico, le plus jeune, a un bon contact avec nous. Certains terminent la terrasse qui permettra au couple âgé d’être mieux installé. D’autres ajustent la canalisation d’évacuation d’un évier extérieur où ils pourront laver leur linge.
La journée se passe sans encombre hormis un incident en fin de soirée : trois jeunes reçoivent des pierres lancées par trois enfants de moins de 10 ans. Nous sommes de ce fait nous aussi confrontés à la dure réalité de la violence dans ces quartiers. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal…

Le mercredi est l’occasion de finaliser les derniers travaux et de faire un peu de rangement. Le jardin est bien nettoyé grâce à la proximité de la décharge. Les tranchées des canalisations sont refermées.
Tout paraît bien terminé, même si il est fort possible que ce lieu ne reste pas propre très longtemps !

Au moment de nous quitter, nous prenons un chant en Français. Très spontanément, la vieille dame en marque le rythme en battant des mains. C’est sur cette note touchante que nous les quittons.

Nous bouclons nos bagages et déjeunons à la paroisse avec quelques personnes venues faire leurs adieux, notamment sœur Marie. Le déjeuner gargantuesque se fait en présence de plusieurs Argentins et se termine par un énorme gâteau gentiment préparé par des gens du quartier.
Après un dernier temps de prière dans la chapelle, le Père Gustavo nous bénit et nous prenons le bus en direction de la casa où nous aurons la messe.

Argentine et tes habitants bien-aimés, nous ne pouvons que te dire « à bientôt » !!



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