Les personnes sont accueillies pour un CDD de 6 mois renouvelable une fois. Tout au long de cette période, les activités physiques sur le chantier s’alternent pour la moitié du temps avec un accompagnement spécifique à la réinsertion : suivi social, travail sur le CV, recherche d’annonces et réponse à des offres d’emploi, ou formation dans les entreprise en vue du futur emploi. De fait, ils sont 13 à l’ouvrage au maximum, car, le reste de la semaine, ils travaillent à leur réinsertion, recherche d’emploi, travail sur permis de conduire, démarches administratives…
Ce qui est marquant dès le premier contact, c’est la bienveillance et la fraternité qui règne au sein de l’équipe, sous l’œil attentif de Carole. C’est elle qui tient le cahier avec régularité et précision : mois par mois, l’avancement de chaque ouvrage y est consigné.
Après la rénovation des chemins pavés qui s’est étalée sur plusieurs années, la plus grande partie qui occupe le chantier de réinsertion est maintenant le colmatage des 14 brèches identifiées dans le mur de clôture de l’Abbaye. La première était si importante qu’il a fallu plus d’un an pour la terminer. Le travail consiste à répertorier toutes les pierres tombées du mur, parfois les déchausser pour mieux les remettre en place, les nettoyer des anciens enduits, les numéroter, et enfin… à rebâtir la muraille à double parements et ses contreforts, réaliser le chapeautage.
Il leur arrive parfois d’effectuer des tâches en lien avec d’autres travaux réalisés par des entreprises extérieures, comme c’est le cas en ce moment avec l’installation d’une nouvelle chaudière : débroussaillage, remblai des tranchées.
Il est à noter que la connaissance du travail spécifique sur les monuments historiques est un plus pour les personnes qui interviennent sur le chantier.
Une fois par an, les frères invitent les personnes du chantier de réinsertion pour un repas de fête. Ce contact là aussi est important pour avancer sur le chemin de l’Espérance…
Thibault : Les principaux travaux que nous réalisons ici sont en rapport avec la maçonnerie. Mais, ce que je préfère, ce sont les activités en rapport avec la nature : le débroussaillage, l’aménagement paysager. Ces tâches sont souvent imposantes, et c’est en fonction du programme. Lorsqu’il fait trop froid, on ne peut pas travailler sur la clôture par exemple.
Cela va bientôt faire un an que je suis sur le chantier. J’ai travaillé dans l’industrie au paravent ; c’est assez répétitif comme activité. Ce que j’ai découvert ici, ce sont les tâches en rapport avec les espaces verts. J’aimerais bien m’y orienter, mais ce n’est pas facile de trouver un travail stable…
Fabrice : J’arrive à la fin de mon CDD sur le chantier. Ces 6 mois m’ont permis de finaliser mon projet professionnel. Ce matin, j’ai terminé une lettre de motivation pour répondre à une offre.
Ce que j’aime ici, c’est que l’on peut apprendre beaucoup de choses que l’on ne connaissait pas : on se renouvelle, on se débrouille. La connaissance de tout ce qui touche aux monuments historiques m’a aussi beaucoup intéressé.
C’est très différent dans la vie de l’industrie ! Mon changement de voie m’ouvre de nouvelles perspectives, et je n’oublierai pas tout ce que j’ai reçu ici, à l’Abbaye.