La vie du Père Lamy en quelques mots
- Sa jeunesse : Le Père Lamy est né le 22 juin 1853 au Pailly, petit village au nord de Dijon. Son grand amour de la Sainte Vierge le pousse vers le sacerdoce mais il est trop pauvre pour pouvoir entrer au séminaire. Après trois ans et demi de service militaire il devient oblat de saint François de Sales à Troyes et entreprend avec difficulté des études de théologie tout en prenant la responsabilité d’un patronage. Il accueille les enfants et les jeunes ouvriers pour leur donner les bases de la vie chrétienne et les distraire. Il est, enfin, ordonné prêtre le 12 décembre 1886.
- La prêtrise : Ses supérieurs l’envoient comme vicaire à Saint-Ouen, près de Paris, puis, en 1900, comme curé de La Courneuve. Il s’efforce, avec douceur, de convertir ses paroissiens, pour la plupart des maraîchers et des chiffonniers, qu’il appelle « mes chers biffins ». Il consacre sa paroisse au Cœur Immaculé de Marie, Refuge des Pécheurs.
- Les fondations : Le 9 septembre 1909, le père Lamy est chargé par la Sainte Vierge de fonder un pèlerinage à Notre-Dame-des-Bois (Haute-Marne) ainsi qu’une congrégation religieuse. Après un essai de fondation infructueux et de courte durée, le Père Lamy meurt le 1er décembre 1931 chez son ami le comte Paul Biver qui continuera son œuvre.
- L’enfance
- Le service militaire
- Oblat de saint François de Salle
- Vicaire à Saint-Ouen
- Curé de la Courneuve
- La vision de 1909
- La guerre de 1914-18
- La retraite
Les première années
Son enfance
Jean-Édouard Lamy est né au Pailly (Haute-Marne), le 22 juin 1853 et fut baptisé le lendemain, veille de la fête de saint Jean Baptiste. La Haute-Marne est l’une de ces régions frontalières rurales au relief inégal, peuplées d’arbres davantage que d’hommes,
et plus facilement oubliées par les administrations. Mais la Sainte Vierge, elle, n’oubliait pas les plus petits de ses enfants.
Si Jean-Édouard est un peu allé à l’école dans son enfance, il est certain qu’il gardait les vaches et qu’il aidait ses parents dans leur travail. Il jouait également dans le ruisseau et pêchait les écrevisses quand le garde-pêche avait le dos tourné. On sait aussi qu’il vivait dans un climat de piété : les hommes de son pays chantaient des cantiques quand ils allaient aux champs. Jean-Édouard, lui, faisait peut-être davantage, puisqu’on l’appelait « l’enfant au chapelet » ; il jouait aussi à faire des processions et servait la messe.
Peu à peu grandit en lui le désir de devenir prêtre, et l’on se mit à préparer le trousseau en vue de l’entrée au séminaire.
En 1869, la maison familiale fut incendiée, et tout fut perdu. Il dût renoncer au sacerdoce diocésain.
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Son service militaire
En 1875, Jean-Édouard fut appelé sous les drapeaux, pour une durée de trois ans et demi, selon les coutumes d’alors. Le climat de la caserne était sans doute assez différent de celui de son village ; mais Jean-Édouard, qui savait à peine écrire, fut bientôt sollicité pour écrire les lettres personnelles de ceux de ses camarades qui ne savaient pas écrire du tout.
L’aumônerie militaire était alors une nouveauté, autorisée par la loi de 1874, et l’abbé Henri Nicole fut nommé aumônier à Mézières. Jean-Édouard s’occupa d’abord de la bibliothèque du « Cercle militaire » ; puis, avec son aumônier, il fonda la « Légion de Saint-Maurice » pour aider des jeunes soldats à se maintenir dans les pratiques de la vie chrétienne et de la morale.
Des oppositions injustifiées firent retarder sa promotion au grade supérieur, mais il finit par être nommé caporal le 10 nov. 1876, puis sergent le 4 mars 1878. Le service militaire terminé, il fut sollicité pour quelques mois de travaux supplémentaires dans sa famille et pour l’église du Pailly.
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La prêtrise
Oblat de saint François de Sales
Toujours désireux de devenir prêtre, Jean-Édouard fut présenté par des amis aux Oblats de Saint-François-de-Sales, qui se fondaient à Troyes. Après une retraite, il quitta définitivement les siens le 1er septembre 1879 et s’engagea.
On le mit d’abord comme assistant à l’Œuvre de la Jeunesse, une sorte de patronage destiné à maintenir les pratiques de la vie chrétienne chez les adolescents et les jeunes gens, qui, à cette époque, travaillaient assez jeunes et rencontraient de mauvaises influences dans leurs lieux de travail.
En même temps, il étudiait, quand il en avait le temps. Il n’eut jamais beaucoup de succès aux examens, et fut tenté par le découragement ; mais saint Joseph vint à son secours, et un jour il lui commanda nettement : « Soyez prêtre ! » et fixa sa vocation en lui redonnant courage.
Après ses vœux perpétuels, le 29 août 1885, il fut finalement admis à l’ordination : ce fut le 12 décembre 1886, dans la chapelle des Spiritains, rue Lhomond à Paris.
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Directeur de l’œuvre
Aussitôt ordonné les Oblats le nommèrent directeur de l’œuvre. Il la réorganisa, renvoyant d’abord la plupart des sujets pour ne garder que les meilleurs, avec
lesquels il reconstruisit l’œuvre. Ce sera une école de respect : respect de Dieu, des parents, du bien d’autrui, des autres et de soi-même.
L’œuvre prospéra. Le Père Lamy devint le confesseur de « tous les enfants de la ville », et fut connu comme « le curé des voyous », celui qui venait plaider auprès du juge pour qu’on ne les condamne pas pour des bagatelles. Il aimait aussi visiter les fabriques, pour voir dans quels milieux travaillaient ses jeunes.
« Que de misères, mais aussi que de cœur ! », disait-il.
Les austérités, volontaires ou non, - nuits trop courtes, nourriture insuffisante…- eurent raison de sa santé. Au printemps 1892, il était sérieusement malade et le médecin prédit sa fin prochaine. Les Oblats l’envoyèrent respirer l’air pur, à Guéret dans la Creuse, où on espérait fonder une œuvre grâce au don d’une propriété. Seul, sans moyens, il se laissa nommer vicaire de la paroisse de Guéret en attendant les directives.
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Vicaire à Saint-Ouen
À l’été 1892, il fut rappelé par ses supérieurs et envoyé comme vicaire à Saint-Ouen dans la banlieue parisienne. Là il s’occupa des catéchismes et développa les patronages. Mais en 1900, il eut un pressentiment : l’État français allait bientôt expulser les congrégations enseignantes, dont faisaient partie les Oblats. Il demanda, et obtint, d’être nommé curé de paroisse dans le diocèse de Paris. Ainsi cessa-t-il d’être Oblat, tout en « restant de cœur attaché » à sa Congrégation, comme le lui demandait son supérieur le P. Brisson.
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Curé de la Courneuve
Le 14 septembre 1900, P. Lamy était installé à La Courneuve. C’était une paroisse de maraîchers où, au début, l’on venait à la messe autant pour vendre ses légumes que pour prier… doucement il s’efforça de remettre les choses à leur place.
Il commença par consacrer sa paroisse au Cœur Immaculé de Marie, Refuge des Pécheurs, et fonder les confréries du Sacré-Cœur et du Cœur de Marie… Il était surtout triste de voir combien les enfants s’éloignaient rapidement de Dieu, et résolut de fonder pour eux des patronages. Malgré l’opposition des Francs-Maçons et quelques persécutions, la Sainte Vierge l’aida : dès 1905, on inaugure rue Villot un patronage pour les filles, et en 1906, celui des garçons, rue de la Convention.
C’était l’époque où l’État français entrait en guerre ouverte avec l’Église. Lorsqu’en mars 1906, on vint inventorier son église, P. Lamy protesta vivement, et même se barricada dans l’église, ce pourquoi la Sainte Vierge le félicitera plus tard. Mais elle ne permit pas, lui dira-t-elle alors, qu’il fût arrêté car il n’aurait pas compris, à cette époque, quel honneur est celui de souffrir pour Jésus.
La Courneuve grandit rapidement, comme ces banlieues de la « zone » où l’on vient s’entasser. Le Père Lamy aimait beaucoup ces populations d’humbles gens, de chiffonniers :
« Mes chers biffins ! disait-il. Voilà mes palais et mes princes ! »
Il entrait partout, portait la communion aux malades, visitait les familles, allait chercher les âmes en perdition ou simplement semer une bonne parole.
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Une fondation difficile
La vision de 1909
Le 9 septembre 1909, en pèlerinage à Gray, P. Lamy fut touché par un événement très spécial. Dans une vision, la Sainte Vierge lui demanda de fonder un pèlerinage à Notre-Dame-des-Bois (Haute-Marne), tout près de son village natal, « car, dit-elle, ils n’ont rien dans ces contrées » : elle lui montra le lieu, la statue qu’il devait y mettre, et la maison qui servirait de chapelle. Elle lui demanda aussi de fonder une congrégation religieuse.
Peu de temps après, le terrain sur lequel se situait la maison fut mis en vente : il l’acheta. En janvier 1913, dans un magasin de Paris, il trouva la statue qu’il avait vue pour ce pèlerinage. Le 20 avril 1914, il porta la statue, et la maison se transforma en chapelle. Les pèlerins affluèrent. Plus tard l’endroit fut confié à l’évêché de Langres qui devint le gardien de ce lieu de pèlerinage, dont la fête annuelle est fixée au dimanche proche du 8 septembre. Avec l’autorisation de l’évêque, P. Lamy y célébrera la première messe le 14 juin 1922.
Un détail qui a étonné certaines personnes, c’est que le P. Lamy voyait en même temps la Sainte Vierge et le diable dialoguant entre eux, mais ce dernier ne venait qu’avec « la permission du Père ». Un jour Père Lamy vit le diable et la Sainte Vierge au moment du jugement d’une pauvre dame, qu’on appelait la « mère Ripaton ». Le diable dit : « Elle ne vaut rien, elle est à moi ». La Mère de Dieu répondit : « Oui mais elle a donné un jour un chandelier à la paroisse : vous me la donnerez, cette âme ». Et le démon : « Il le faut bien ! ». P. Lamy en conclut que la Sainte Vierge est une chiffonnière admirable : elle sait trouver quelque chose là où il n’y a presque rien.
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La guerre de 1914-18
P. Lamy avait annoncé longtemps à l’avance la guerre, demandant à ses fidèles de prier et de se convertir : les causes de la guerre, disait-il, sont le travail du dimanche, les blasphèmes et ce qu’il appelait la « prostitution dans le mariage ». La guerre venue, P. Lamy exerça un ministère tout particulier, confessant des centaines et des milliers de soldats de passage à la gare de la Courneuve, assistant les mourants, enterrant les morts, recevant dans son église les aumôniers de passage.
Le 15 mars 1918, un dépôt de munitions près de la Courneuve produisit une immense explosion. Le P. Lamy, prévenu par le ciel, avait prié pour que les vies soient épargnées : il n’y eut pas un mort. Un prodige se produisit dans l’église : le tabernacle ayant été arraché, la dalle du tabernacle partie, « le ciboire est resté sur le corporal et le corporal en l’air » (P. BIVER, Apôtre et mystique, p. 156).
Le cardinal Amette, qui tenait P. Lamy pour « un vrai saint », interpréta le fait comme le « signe que, malgré l’effondrement d’une partie de l’église, l’Hôte divin voulait continuer de rester au milieu de cette population pour la soutenir et la consoler ». (Semaine Religieuse de Paris,1918, p 326-7).
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La retraite
P. Lamy, se trouvant trop infirme, voulut démissionner déjà en 1920, mais on ne trouva pas de solution satisfaisante ; enfin en 1923 on accepta et il se retira à l’Infirmerie Marie-Thérèse et se dédia au pèlerinage de Notre-Dame-des-Bois. P. Lamy fréquentait à cette époque les cercles d’étude de Jacques et Raïssa Maritain. Il rencontra le comte Paul Biver, qui devait l’aider à fonder la Congrégation demandée par la Sainte Vierge. Des jeunes gens se présentèrent, et peu à peu l’œuvre prit corps.
Cependant ce fut vite une déception, les postulants n’étant pas à la hauteur. Finalement l’œuvre fut dissoute.
Le Père Lamy mourut le 1er décembre 1931, lors d’une visite chez son ami le comte Biver, sans avoir vu la réalisation de son œuvre.
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Neuvaine pour la béatification du Père Lamy
Nous croyons que, depuis son retour à Dieu, le 1er décembre 1931, notre fondateur œuvre au bien des âmes qui se confient à lui.
Par cette neuvaine, vous pouvez avoir recours à son intercession et, peut-être, permettre qu’il soit un jour déclaré bienheureux.
"Très sainte Vierge Marie, qui avez eu en la personne de Jean-Édouard Lamy, un serviteur si respectueux, si zélé et si confiant, plaçant toute entreprise sous votre patronage et toujours désireux de faire en toute chose votre volonté qui n’est autre que celle de vote divin fils, accordez-nous, nous vous en prions, (telle faveur), qui contribue à la sanctification de nos âmes et puisse le faire placer un jour prochain par la sainte Église au rang des bienheureux.
Saint archange Gabriel, messager de la miséricorde de Dieu en faveur des pauvres humains, vous qui avez salué la très sainte Vierge par ces paroles : « Je vous salue Marie, pleine de grâce », et qui en avez reçu une réponse d’une si grande humilité, protecteur des âmes, aidez-nous à devenir les imitateurs de son humilité et de son obéissance."
Prière de bien vouloir signaler les faveurs reçues à l’abbaye d’Ourscamp :
Abbaye d’Ourscamp
60138 Chiry-Ourscamp
ou par mail au contact ci-dessous.