La première fondation
Le Père Lamy se sent bien incapable d’une telle mission mais, dans l’obéissance, il cherche à trouver des collaborateurs plus jeunes que lui pour instaurer l’œuvre. Il rédige également les divers éléments d’une règle religieuse ainsi que des directives spirituelles et des conseils pratiques pour les futures vocations.
Vers la fin de l’année 1929, des jeunes gens se déclarent prêts à se lancer dans l’aventure qu’est une fondation et le 25 mars 1930 ils s’installent à Chambourg (Indre-et-Loire). Le Père Lamy assume les fonctions de supérieur général. Il doit constater très vite bien des lacunes dans le groupe des postulants comme parmi les prêtres collaborateurs chargés de les former. Ne parvenant pas à redresser la situation il quitte Chambourg le 6 janvier 1931, confiant au Comte Paul Biver et à Charles Emmenecker, un des postulants, la mission de continuer, plus tard, son œuvre. Le Père Lamy meurt le 1er décembre 1931.
Installation à Ourscamp
Dix ans après la mort du Père Lamy, le Comte Biver et Charles Emmenecker se rapprochent du monastère cistercien de Porchefontaine pour placer le petit groupe de postulants qu’ils ont formé sous son patronage.
Le Père abbé, Dom Janssens, est intéressé par le projet mais pose deux conditions : que le groupe soit au moins de douze membres, dont deux prêtres et qu’il s’installe dans une ancienne abbaye cistercienne.
Le 2 octobre 1941, les premiers candidats arrivent à l’abbaye d’Ourscamp, près de Noyon dans l’Oise, qui vient d’être achetée. La vie religieuse s’organise, sous la juridiction de l’ordre de Citeaux, au milieu des difficultés nombreuses dues à l’occupation. Cependant, la présence, parmi les frères, de jeunes gens fuyant le travail obligatoire ou la déportation ne sera jamais découverte et ce, malgré plusieurs perquisitions. Après la guerre, un groupe de frères se rend en Suisse, à l’abbaye cistercienne d’Hauterive, pour y recevoir une formation monastique. Au terme de ce temps de formation, il apparaît que le projet élaboré par le Père Lamy, ne pourra pas se concilier aisément avec les exigences du style essentiellement contemplatif de la vocation cistercienne. Il faut donc trouver une autre voie. Le 15 juillet 1948, avec l’approbation du Saint Siège, Monseigneur Roeder, évêque de Beauvais, érige la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie en institut de droit diocésain.
L’enracinement
De Père André à Père Laurent-Marie, l’actuel Supérieur Général, un peu plus de 50 ans de la vie des Serviteurs de Jésus et de Marie
Père André ou la persévérance
Jusqu’en 1955 le rayonnement de la Congrégation s’étend puis, peu à peu le recrutement baisse : entre 1961 et 1971 les frères ne sont plus que cinq.
Pourtant, grâce à la persévérance du Père André, Supérieur Général, la Communauté survit et, peu à peu, attire de nouveaux postulants.
« À pleines voiles »
Dans les années 80-90, la Congrégation grandit en nombre et développe diverses activités, à la rencontre des jeunes notamment. Un prieuré est fondé en Alsace (1991) et un autre en Argentine.
Ce sont également les débuts de l’œuvre Points-Cœur, aujourd’hui indépendante, fondée par le Supérieur d’alors, le Père Thierry de Roucy. En 10 ans Points-Cœur enverra plus de 1000 jeunes, pour un an ou plus, porter l’amour de Dieu aux enfants des rues, dans 20 pays.
Une branche féminine est également créée : les Servantes de Jésus et de Marie, reconnues en 2001 par l’évêque de Beauvais. Elles sont aujourd’hui rattachées à la famille Points-Cœur.
Puiser à la source
En 2001, c’est le Père Pierre-Marie Castaignos qui est élu Supérieur. Il va enraciner et consolider la communauté.
Père Élie Ferrandon lui succédera en 2007, puis Père Laurent-Marie en 2013.
Élu en 2021, c’est Père Eric qui est l’actuel Supérieur Général.
Aujourd’hui, les Serviteurs de Jésus et de Marie sont 28, répartis dans trois maisons : 5 sont en Argentine, 7 en Alsace et 16 à Ourscamp.
- leur nom « Serviteurs » à l’exemple de Saint Joseph et de Saint Jean ;
- leur fête patronale, celle du Cœur Immaculé de Marie, Refuge des Pécheurs, auprès de qui ils puisent miséricorde, force et amour ;
- l’exemple donné par le Père Lamy, exemple d’intimité avec Jésus et Marie.