On préfère aujourd’hui parler d’accompagnement spirituel, le terme de « direction » étant jugé trop négatif. Et pourtant l’accompagnement spirituel vise à donner une direction, à indiquer un chemin.
Le père spirituel est là pour aider la vie à grandir, pour « engendrer » en quelque sorte.
A quoi sert l’accompagnement spirituel ? Est-il nécessaire ?
En partant de l’histoire de Tobie dans l’Ancien Testament, le Père Stéphane rejoint notre désir de rencontrer Dieu, de vivre en plénitude, de porter du fruit.
Or, en voulant vivre de l’Evangile, nous pouvons être pris de vertige. Une interprétation souvent trop limitée de la volonté de Dieu nous décourage : « Je ne saurai pas répondre à cette volonté », « je ne peux pas faire ce que Dieu attend de moi »…
Il faut que quelqu’un nous accompagne pour connaître vraiment notre coeur, nos limites et nos ressources. Il nous faut descendre au plus profond de nous-même pour aller au delà de notre personnage et cela demande du courage, le courage de devenir soi-même.
Il faut que quelqu’un nous accompagne pour sortir de nos vieilles manières de prier, de nous dévouer pour les autres…
Un jour nous entendons plus fort l’appel du Seigneur à vivre de sa grâce en plénitude et à laisser descendre l’Evangile jusqu’au fond de notre coeur. Pour y parvenir, nous avons besoin d’être accompagnés.
Quel est le rôle de l’accompagnateur spirituel et comment le choisir ?
Comme Moïse a choisi Hobab (Livre des nombres 10, 29-32) pour le guider dans le désert, nous avons besoin de quelqu’un qui nous aide à passer les « chemins de ténèbres », quelqu’un qui voit l’invisible.
Le directeur spirituel ne remplace pas Dieu bien sûr. Il m’aide, au contraire, à être attentif au maître intérieur. Il va être le témoin de l’œuvre de Dieu dans mon cœur et me la faire discerner.
L’accompagnateur spirituel n’est pas une boîte à réponses mais celui qui posera la bonne question.
Il s’agit le plus souvent d’un prêtre (cependant tous les prêtres n’ont pas le charisme d’accompagnateur) mais peut être aussi un laïc bien formé.
Pour choisir un accompagnateur spirituel, voici quelques critères donnés par Sainte Thérèse d’Avila (qui a elle-même « usé » un certain nombre de conseillers !) :
- Il faut se sentir à l’aise, qu’il y ait une consonnance ;
- Choisir quelqu’un qui soit saint c’est-à-dire qui soit humble et plein de charité. Pas quelqu’un qui accapare ceux qu’il accompagne pour sa mission. Pas quelqu’un d’autoritariste, qui enferme. Seule la sainteté sait respecter les droits absolus de Dieu sur l’âme ;
- Il convient également de choisir quelqu’un de prudent, c’est-à-dire qui saura concilier les exigences de Dieu et la faiblesse humaine. Quelqu’un qui va m’aider à naître à une fidélité à ce que Dieu veut pour moi.
Parfois c’est l’Esprit-Saint lui-même qui se charge de nous désigner quelqu’un mais ce n’est pas le plus fréquent !
Il est à noter que l’accompagnateur et le confesseur ne sont pas obligatoirement la même personne.
Comment progresser dans l’accompagnement spirituel ?
Écoute Israël, l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est un."
(Deutéronome 6, 4)
Dans un chemin spirituel, nous nous mettons à l’écoute pour faire fructifier la Parole. Beaucoup de saints se sont mis en route après avoir entendu une parole qui les a touchés or nous sommes tous appelés à la sainteté !
Il y a deux dangers :
- ne jamais boire à la Parole
- entendre beaucoup de paroles mais ne jamais les retenir.
Il nous faut apprendre à entendre la musique de Dieu, voir sa pédagogie, sa fidélité.
Le chemin qui nous est proposé est unique car, dans la grâce nous sommes uniques (seul le péché n’est pas original : c’est toujours la même chose !)
Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et tout le reste vous sera donné par surcroit"
saint Matthieu 6, 33-34
Dans l’accompagnement spirituel, nous cherchons, nous nous mettons en route. Mais que cherchons-nous ?
Nous cherchons à aimer et à être aimés dans le concret de nos vies. Or il nous faut prendre de la hauteur, nous remettre dans l’axe de l’unique nécessaire. Comme Jésus qui se donne dans toute sa Passion, moi aussi je dois chercher comment je peux me donner, là où je suis, pour devenir celle (celui) que Dieu veut que je sois.
La rencontre de Jésus avec la Samaritaine (saint Jean 4, 5-30) est un bon exemple d’accompagnement spirituel. Au départ, la Samaritaine est axée sur sa problématique (son incapacité à aimer vraiment) mais Jésus l’emmène sur son terrain à lui en faisant surgir des questions. Il oblige cette femme à se confronter à sa blessure pour qu’elle ne se mente plus à elle-même. Puis il lui révèle qui Il est pour qu’elle devienne à son tour évangélisatrice, source pour les autres.
Questions pratiques
- Quelle doit-être la fréquence des rencontres ?
En général (sauf problème passager particulier) le rythme est d’une rencontre toutes les 4 à 6 semaines.
- Peut-on changer d’accompagnateur ?
Bien sûr, si l’on n’est pas à l’aise mais il convient de prévenir, d’expliquer. De toutes façons, il est bien de faire le point, de part et d’autre, de temps en temps : est-ce qu’on continue ? Est-ce que le suivi me convient toujours ? Et à l’accompagnateur ?
- Les enfants peuvent-ils être accompagnés ?
Il est bien qu’ils le soient (avec une fréquence moindre que pour les adultes) si une question les « travaille » particulièrement (la vocation par exemple).
- Un couple peut-il être accompagné en tant que couple ?
Oui, s’il en ressent le besoin mais, dans ce cas, il est important que l’accompagnateur ne soit pas le même que celui qui suit chaque membre du couple à titre personnel.
– Les Serviteurs de Jésus et de Marie proposent l’accompagnement spirituel, n’hésitez pas à nous contacter !! Contact Hôtellerie
Poursuivez votre méditation en lisant : La direction spirituelle.