Saint Jean-Paul II

Résumé de la vie et de l’oeuvre du saint pape

Le Pape Jean-Paul II a été élevé au rang de bienheureux le dimanche 1er mai 2011 et canonisé le 30 septembre 2013.
Le Père Laurent-Marie revient sur son pontificat, notamment à travers l’étude brève de neuf de ses quatorze encycliques.


La vie de Jean-Paul II

Repères biographiques :

- 18 mai 1920 : naissance de Karol Wojtyla à côté de Cracovie
- 1929 : mort de sa mère
- 1932 : mort de son frère aîné, sa sœur Olga était décédée avant sa naissance
- 1941 : mort de son père
- Karol fait du théâtre et des études de philosophie
À cette époque la Pologne est écrasée par le communisme ; elle ne tiendra que grâce à sa foi.
- Karol travaille dans une usine chimique
- 1942 : entrée au séminaire de Cracovie
- 1946 : ordination
Il est envoyé à Rome pour y préparer un doctorat en théologie
- 1948 : thèse sur St Jean de la Croix
Pendant ses vacances il rencontre, à Marseille, le Père Loew responsable de la mission ouvrière. Il visite la Belgique et les Pays Bas. Entre temps il est aumônier des étudiants
- 1951 : études de philosophie
- 1953 : thèse de théologie morale à Cracovie
- 1958 : nommé évêque par Pie XII
- 1964 : nommé archevêque de Cracovie par Paul VI
- 1967 : nommé cardinal
Il participe à Vatican II et retrouve le Père de Lubac
Il travaille à la constitution de l’église dans le monde de ce temps
- 1978 : élu Pape le 16 octobre il prend le nom de Jean-Paul II
- 2 avril 2005 à 21h 37 : décès après 27 ans de pontificat
- 8 avril 2005 : obsèques
- 19 avril 2005 : ouverture du conclave pour les élections
- 28 avril 2005 : élection de Joseph Ratzinger qui prend le nom de Benoît XVI
- 28 juin 2005 : Benoît XVI ouvre la cause en béatification

Rétrospectives de son pontificat :

Voici quelques chiffres éloquents : 104 voyages, 146 visites, il réussit à visiter les 317 paroisses de son diocèse, 1166 audiences générales du mercredi, il reçoit la visite de 700 chefs d’état, il crée et participe à 19 JMJ…
Il prépare le jubilé de l’an 2000 (année de la rédemption, année mariale, année de l’eucharistie)
Il participe à 147 béatifications avec 1038 nouveaux béatifiés, 51 canonisations avec 432 nouveaux saints, il nomme docteur de l’église Ste Thérèse de l’enfant Jésus.
Il nomme 241 cardinaux. Il réunit 19 synodes des évêques. Il écrit 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 45 lettres apostoliques.

Il écrit 3 documents importants :
- Le code du droit canonique pour l’église latine
- Le code du droit canonique pour l’église orientale
- Le catéchisme de l’église catholique

Le pontificat en 14 encycliques

« Celui-ci est mon fils bien-aimé écoutez-le ! »

Le pape est la voix du Christ qui s’adresse à son troupeau.
Jean-Paul II a ouvert des chantiers, et beaucoup de travail reste à faire.

Texte 1 : Encyclique Redemptor hominis (1979)

Cette encyclique a valeur de programme. Dans ce texte nous retrouvons l’essentiel de la mission de l’Église : permettre à tout homme de rencontrer le Christ son compagnon de route, d’accueillir la présence du Christ, accueillir le plan de Dieu sur nous ; Le Christ vient nous révéler à nous même notre identité, car c’est l’amour qui me donne de me révéler.
Si j’ai la révélation que Dieu m’aime, c’est que j’ai du prix à ses yeux. L’homme créé par Dieu est sauvé par le Christ, c’est une recréation. La croix du Christ nous révèle l’amour de Dieu.

Par sa présence le Christ nous montre nos blessures, notre péché, il n’y a pas d’obstacle entre Dieu et l’homme ; grâce à l’amour nous retrouvons notre dignité. En laissant jaillir la vie de son baptême, l’homme se voit avec le regard de Dieu.

Texte II : Encyclique Dives in miséricordia (1980) (miséricorde divine)

La miséricorde c’est l’amour de Dieu pour nous. Elle peut être comparée à l’amour d’une mère pour son enfant malade.
L’amour du père se révèle dans le sacrifice de Jésus crucifié. C’est le Saint Esprit qui emplissant notre cœur nous révèle la miséricorde divine.
La conversion c’est se tourner vers le Christ, (comme le changement de direction de la conversion à ski.)
Nous avons toujours à être pénitents mais tout se fait à la lumière du Ressuscité. Une vie de pénitent c’est être libéré de tout ce qui nous empêche de nous tourner vers le Christ. Par conséquent tout dans l’église doit être tourné vers le Christ. La liturgie est uniquement là pour manifester le mystère de la rédemption.

Texte III : Laborem Exercens (1981)

- 1891 : Léon XIII : c’est le début de l’enseignement social de l’Église avec la révolution industrielle et la question ouvrière.
- 1981 : Jean-Paul II explique théologiquement le travail qui s’enracine dans l’évangile et tire ses principes de la droite raison.
L’homme est associé à l’œuvre de la création à travers le travail. A travers le travail l’homme se réalise, mais en cas de chômage il perd sa dignité.
Par notre travail nous œuvrons pour le Royaume. Toute notre vie se trouve marquée par la croix à la lumière de la résurrection, c’est ce signe de miséricorde et de résurrection qui nous donne la force d’accomplir notre devoir d’état.
Tout péché introduit un désordre dans le monde. La confession permet de restaurer le mal que nous avons introduit. Tout le bien que nous faisons pose des actes pour notre conversion, le travail n’est donc jamais terminé (le travail de la femme qui accouche c’est la lueur d’un monde nouveau).

Texte IV : Slavorum Apostoli (1985)

Encyclique écrite en mémoire de Saint Cyril et de Saint Méthode décrétés co-patrons de l’Europe par Jean-Paul II.
La Pologne a toujours été catholique romaine. Cependant, elle est l’exemple de l’harmonisation des cultures. Les chrétiens d’Orient en communion avec Rome tiennent une place importante. L’Église a deux formations : celle de l’Orient et celle de l’Occident. L’église orientale a beaucoup fécondé la pensée occidentale au moment de la chute de Constantinople en 1453.
L’unité n’est pas l’uniformité. Tout ce qui est humain est récupéré par l’Église. Il y a eu rencontre des données bibliques avec la pensée philosophique grecque.
Il faut exprimer avec les mots mis à notre disposition les concepts de notre foi, et la raison permet à la foi d’être compréhensible.
Tout ce qui est bien, ce qui est beau est une ouverture pour nous permettre de révéler aux autres la présence du Christ.
Toute culture est appelée à être évangélisée et à connaître la présence du Christ sauveur.

Texte V : Dominum vivificantem (1986)

Encyclique sur l’Esprit Saint
L’Esprit Saint éclaire notre intelligence et nous fait découvrir qui est le Christ. La raison intime de l’homme est le don de lui-même. Le Saint Esprit nous permet de revenir à l’essentiel de notre vocation, et nous permet de revenir à l’Évangile.
Le Christ qui a la grâce en plénitude peut nous la donner car il est notre frère en humanité et le Saint Esprit nous redonne de la mémoire.

Texte VI : Redemptoris Mater (1987)

Encyclique écrite pour l’année mariale
Il y a 2 réalités à considérer : Le pèlerinage de foi de la Vierge Marie, qui est de notre race humaine, solidaire avec nous. Toute la foi de l’Église repose sur Marie.
La Béatitude de Marie : Bienheureuse celle qui a crue.
Comment l’imiter ? En étant croyant : « Bienheureux celui qui écoute la parole de Dieu et qui la met en pratique. » La foi de Marie est un exemple à suivre.
Marie est missionnaire par sa prière. Le don qu’elle fait d’elle-même contribue au salut du monde.

Texte VII : Sollicitudo rei socialis (1987)

Encyclique écrite pour le vingtième anniversaire de « Populorum Progrecio » écrite par Paul VI.
Si on ne sait qui est l’homme on ne peut participer à son évangélisation. Ce qui empêche le plein développement de l’homme c’est le péché. Le vrai développement dénoncera les structures du péché.
Le capitalisme a rendu l’homme consommateur.
L’échec du marxisme est sa faiblesse anthropologique.
Il est urgent de rappeler qui est l’homme.

Texte VIII : Rédemptoris Missio (1990)

Cette encyclique cherche à placer la mission au cœur de la vie de l’Église. Sa mission est de faire entrer l’homme dans la vie trinitaire.
Si nous acceptons d’être évangélisés, nous deviendrons à notre tour missionnaires, c’est l’Esprit Saint qui nous inspirera. C’est le mystère de l’alliance avec le Christ.
Un seul obstacle : l’homme a peur de ce que Dieu peut lui demander. Il suffit seulement d’accepter le Christ comme son sauveur. Convertissez-vous c’est-à-dire changez vos cœurs.

Texte IX : Centesimus annus (1991)

Cette encyclique arrive 100 ans après la publication de « Rerum Novarum ».
Entre temps il y a eu la chute du mur de Berlin.
La question qui se pose : l’Évangile peut-il encore influencer notre système juridique ?
Si le pouvoir ne laisse pas la possibilité aux personnes compétentes de donner leur avis, l’être unidimensionnel devient la proie de la dictature. Il faut arrêter de mentir, notre intelligence n’est heureuse que dans la vérité. Toute société doit avoir une conception de l’homme pour rester vraie.

Conclusion

L’enseignement monumental que nous a laissé Saint Jean-Paul II reste à digérer.
Benoît XVI nous donne les moyens de cette assimilation en revenant à l’essentiel, au fondamental : l’enseignement de la doctrine nous vient du Christ.
Ayons une liturgie qui nous centre sur l’Eucharistie. Le Christ vient à nous dans ce mystère.
C’est en croyant à la présence du Christ, à la vérité de l’Évangile et à la vie sacramentelle que nous pourrons vivre pleinement ces deux phrases prononcées l’une par Saint Jean-Paul II et l’autre par Benoît XVI , chacune au début de leur pontificat respectif :

« N’ayez pas peur, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! »