Homélie du quatrième dimanche de carême

5 avril 2011

« Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait »

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Résumé de l’homélie :

Nous n’avons pas, pour faire un bon Carême, à faire une tête longue de six pieds six pouces, … une face de Carême !!
Et même si nous avons choisi de faire des efforts, invités à cela le mercredi des Cendres, il faut regarder ce qui nous convient en propre.
La liturgie de ce Carême nous donne d’approfondir la mort et la résurrection de Jésus appliquées à nous, c’est-à-dire la grâce de notre baptême.

Et en ce dimanche de l’aveugle-né, l’évangile nous montre cette démarche de la foi qu’ est l’illumination.
Croire, c’est voir. Voir avec les yeux du cœur comme Samuel (1re lecture) et non pas en choisissant de l’extérieur.

Ce texte nous montre tout le processus de la foi à accomplir cette semaine.
Il est beau de voir cet homme touché, guéri par Jésus, progresser dans sa foi, dans son regard sur Jésus. Il faut commencer par regarder le Seigneur, prendre du temps pour Lui, se laisser toucher par Lui. Le regard de l’aveugle va évoluer tout au long de ce passage :

  • « l’homme qu’on appelle Jésus »
  • « c’est un prophète »
  • « si cet homme ne venait pas de Dieu il ne pourrait rien faire »
  • et dans la rencontre finale avec Jésus : il le reconnait comme le fils de l’homme, le Seigneur qui vient vers nous et nous établit dans son royaume.

Telle est la grâce de la Pâque.

Le Baptême marque un temps nouveau dans notre vie (Eph.).
"Autrefois, nous étions pêcheurs, maintenant nous avons été ressuscité.
Autrefois, vous étiez ténèbres, aujourd’hui, vous êtes devenus lumière.

« Pour que vous puissiez porter du fruit… »

Nous pouvons être tentés…
Tentés d’avoir plein de voix qui nous donnent pleins d’avis différents sur le Seigneur. Comme les personnages qui sont autour de Jésus dans cet évangile : Être comme les gens qui entourent l’aveugle : pleins d’incrédulités.
Comme les parents de cet aveugle , nous pouvons avoir peur, ne pas oser nous déclarer pour le Seigneur, que ce soit intérieurement, ou aux milieu des autres. Or notre foi ne grandit que lorsque nous pouvons l’affirmer et poser des actes à la suite du Seigneur.
Comme les pharisiens : du haut de ce que nous connaissons avoir une intelligence fermée qui ne recherche plus la vérité et conduit à mettre de côté le Seigneur.
Alors nous sommes l’aveugle, et notre péché demeure - nous dit Jésus. Nous restons dans un état de séparation d’avec le Seigneur, d’avec les autres et d’avec nous-même.

Demandons la grâce au Seigneur de pouvoir laver nos yeux.
Que nous puissions trouver cette eau pure dans notre cœur et dans nos partages.
Que nous puissions en cette nuit de Pâques, entrer dans cette joie plénière, dans cette grâce de Dieu, du Seigneur qui est avec nous, en nous, qui nous transfigure chaque jour,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Premier livre de Samuel 16,1b.6-7.10-13a.
  • Psaume 23(22),1-2ab.2c-3.4.5.6.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5,8-14.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 9,1-41 :

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance.
Ses disciples l’interrogèrent :
— « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? »
Jésus répondit :
— « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui.
Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler.
Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »

Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle,
et lui dit :
— « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé.
L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant - car il était mendiant - dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. »
Et on lui demandait :
— « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? »
Il répondit :
— « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. »
Ils lui dirent :
— « Et lui, où est-il ? »
Il répondit :
— « Je ne sais pas. »

On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle.
Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir.
Il leur répondit :
— « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. »
Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. »
D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? ». Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle :
— « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? »
Il dit :
— « C’est un prophète. »
Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent :
— « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? »
Les parents répondirent :
— « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. »
Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ.
Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »

Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent :
— « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »
Il répondit :
- « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. »
Ils lui dirent alors :
— « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? »
Il leur répondit :
— « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’ave z pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? »
Ils se mirent à l’injurier :
— « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. »
L’homme leur répondit :
— « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »
Ils répliquèrent :
— « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors.
Il le retrouva et lui dit :
— « Crois-tu au Fils de l’homme ? »
Il répondit :
— « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
Jésus lui dit :
— « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. »
Il dit :
— « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.
Jésus dit alors : — « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. »