Homélie du premier dimanche du Carême

15 mars 2011

« Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. »

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Texte de l’homélie :

Carême 2011, c’est parti, nous y voilà !
Nous sommes invités à revivre cette belle course, de la grande victoire avec Jésus, de la vie sur toutes les puissances du mal et des ténèbres.
L’Église nous offre chaque année cet entrainement qui dure 40 jours pour libérer ces puissances de vie qui sont en nous, comme un trésor, contre toutes ces tentations du mal qui souvent nous font tomber.
C’est comme participer à un rallye… On passe d’un poste à un autre grâce à des messages pas toujours faciles à décoder… Parfois on se trompe de direction ! L’interprétation de la parole transmise n’est pas la bonne, et alors il faut changer d’itinéraire…
Pas facile de changer d’itinéraire !
Processus de conversion pendant ce Carême. Tourner son cœur vers Jésus. Avoir le courage de faire de très bons choix, libres, concrets, quand il le faut, pour réajuster notre vie à l’essentiel. Se détacher de l’éphémère.

Pour garder le bon cap, il nous faut :

  • un très bon entraîneur
  • un bon copilote
  • une bonne carte routière que l’on a étudiée
  • du carburant dans la « bagnole ».

Pour gagner la couronne qui ne flétrira pas, nous avons tous à retrouver notre unique entraineur : Jésus Lui-même ! Lui qui a su passer les tentations, la Passion, la mort pour être ce vainqueur définitif !!
Le mal dans le Christ n’existe plus. Vraiment, l’Amour de Dieu est toujours plus fort.
Il nous faut nous entraîner à le regarder, l’adorer, le vénérer…reprendre un crucifix et contempler Jésus en croix, l’embrasser, Lui redire notre amour. Reprendre la méditation des saintes scènes de la passion du Christ (Chemin de Croix en l’adaptant à notre vie de tous les jours) pour trouver là la force de vaincre les tentations.

Mais cela ne suffit pas parce que nous sommes fragiles.
Il nous faut un coéquipier : l’Esprit de Jésus, l’Esprit Saint.
C’est Lui qui insuffle à chaque instant les bons réflexes à prendre. Les 7 dons du Saint-Esprit reçus le jour de la confirmation. N’hésitons pas à fréquenter plus l’Esprit Saint pendant ce Carême, L’écouter, Lui parler.

La carte routière : la Bible. Pendant ce Carême, ouvrir, lire, méditer, prendre du temps gratuit pour que cette parole soit vivante et que cette carte soit utile pour la route, pas simplement une lettre morte.

Le carburant : les 3 P : Prière, Pénitence, Partage. Ce sont des dons de Dieu pour nous faire avancer.

  • La prière : carburant de notre union à Dieu. Prendre du temps pour le goûter dans notre âme. Les sacrements (surtout la confession) sont là pour nous « re-brancher » sur Dieu.
  • La pénitence vient compléter la première. Le carburant de notre union à nous-même. Pour nous redécouvrir, si nous sommes capables avec la grâce de Dieu de nous priver de ce qui nous encombre : les nourritures inutiles, les images négatives, les paroles de critique… qui nous empêchent de nous aimer nous-même. Cela nous conduira à nous retrouver avec le Seigneur dans notre cœur.
  • Le partage : le carburant de la communion avec les autres, de toutes nos amitiés, de nos communautés, là où nous sommes appelés à vivre ensemble la charité fraternelle. Carburant de l’entraide, l’évangélisation, la compassion, l’humanitaire…

Pendant ce temps de Carême, remplissons au maximum les réservoir de nos âmes afin que cette force que Dieu veut nous donner puisse porter des fruits dans les moments où nous sommes le plus tentés.

Dans la parole de Dieu de ce dimanche, les trois tentations sont celle de ce vouloir être tout puissant. Le démon nous flatte toujours de l’extérieur.

  • 1re : toute puissance qui va tout mettre au service du corps. « Meilleur standing matériel, cherche le plaisir corporel, soucie-toi de ton compte en banque ! »
  • 2e : mettre toute sa vie au service d’une gloriole : sensationnel qui flache !! on t’admirera. Se croire le meilleur en éblouissant , en éclaboussant les autres.
  • 3e : pactiser avec le monde du pouvoir… petits dictateurs qui peuvent se cramponner en nous à nos tâches, nos responsabilités…

    « Je te donnerai tous les pouvoirs de ce monde, il faut que tu m’adores ! »

Alors allez vites à vos marques, vraiment, concrètement.
Demandez à l’Esprit-Saint ce que Jésus veut pour vous durant ce temps de Carême comme entrainement, quels moyens prendre.
Avec Marie, prenons aujourd’hui de bonnes résolutions.
Nous avons 40 jours (les dimanches sont tels des aires de repos) pour devenir un peu plus des athlètes de l’espérance qui laissons transparaître à travers toute notre vie Celui qui a vaincu définitivement le Prince des Ténèbres,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre de la Genèse 2,7-9.3,1-7a.
  • Psaume 51(50),3-4.5-6ab.12-13.14.17.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,12-19.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4,1-11 :

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit :
— « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit :
— « Il est écrit : ‘L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.’ »

Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit :
— « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : ‘Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre.’ »
Jésus lui déclara :
— « Il est encore écrit : ‘Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.’ »

Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit :
— « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
Alors, Jésus lui dit :
— « Arrière, Satan ! car il est écrit : ‘C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte.’ »

Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. »