Homélie du premier dimanche de l’Avent

30 novembre 2010

« Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

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L’Avent : le temps du désir

Texte de l’homélie :

Le temps de l’Avent est d’abord le temps du désir.
Cela n’a d’ailleurs pas échappé aux professionnels qui sont dans une logique marchande, et qui cherchent à toucher en nous ces éléments du désir…
Nous sommes des hommes et des femmes de désir : chacun d’entre nous, nous avons besoin de nous compléter ; nous ne sommes pas dans une plénitude.
Besoin de nous compléter au niveau de notre intelligence par le fait d’apprendre, au niveau de notre cœur par le fait d’aimer, au niveau de notre corps par le fait d’en prendre soin, de notre affectivité en la laissant s’exprimer….
Nous sommes des hommes et des femmes de désir parce que nous sommes incomplets.

Il y a en nous quelque chose qui désire une plénitude, et à ce désir d’infini, les champions du marketing cherchent à répondre par une réponse finie…

Nous avons à relire nos désirs, à travailler sur eux, sur notre imagination qui est liée à nos désirs.

Il y a en nous de bons et de mauvais désirs à la fois.
Le temps de l’Avent, même s’il est un temps joyeux parce que débouchant sur la naissance de Jésus, est un temps de combat spirituel, tout comme le temps du Carême.
Durant ce temps, nous allons grandir dans le désir de Dieu, et nous allons examiner nos désirs : le Seigneur le dit très clairement : « l’un sera pris, l’autre laissé ». Nous devons examiner notre cœur et voir en nous quelles sont les sources d’imaginaire qui nous entrainent loin de Dieu, loin de notre vocation première.

Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur n’a pas de repos tant qu’il ne demeure en Toi. Voilà la vocation de chaque personne humaine, voilà le désir profond qui habite notre cœur, ce désir d’infini.
Et précisément, le péché pourrait avoir cette définition : donner au désir d’infini une réponse finie. C’est le propre de l’idolâtrie : mettre quelque chose à la place de Dieu.

Le temps de l’Avent est ce temps du désir où l’on approfondit en nous-même cette volonté d’appartenir à Dieu : laisser Dieu prendre chair en nous.

L’avènement du Christ en nous nous transforme par son Esprit-Saint, et nous rend capables de revêtir le Seigneur-Jésus.

Quelles sont les sources du bonheur que je cherche sur des chemins sans issue ? Sur cela, je veux, Seigneur, travailler avec ta grâce, je veux me préparer à cet avènement du Christ dans la chair.

Demandons au Seigneur qu’Il veille sur nous. Demandons-Lui cette grâce particulière de la confiance. Que le Christ vienne répondre et combler ce désir de notre cœur qui est d’aimer.
Demandons à la Vierge Marie de nous soutenir pour arriver au temps de Noël avec un cœur pur, plein du désir de nous laisser habiter et envahir par le Seigneur,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 2,1-5.
  • Psaume 122(121),1-2.3-4ab.4cd-5.6-7.8-9.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 13,11-14a.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 24,37-44 :

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.

Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »