Texte de l’homélie
Nous sommes le jour de la Résurrection, le jour de Pâques. Nous avons terminé les jours de la Passion, ayant suivi le Christ pas à pas dans son chemin de Croix, et aujourd’hui, nous participons à Sa résurrection !
Le Christ ressuscite un dimanche, le premier jour d’une nouvelle semaine. En effet, pour les Juifs, la semaine se termine le samedi. Ainsi, en ressuscitant le dimanche, Il montre qu’il s’agit d’un jour nouveau, d’une ère nouvelle.
Le Christ vient pour accomplir la Loi et Il l’accomplit jusqu’au bout, et Il ressuscite le nouveau jour de la semaine, celui qui ouvre des temps nouveaux, celui de la Foi.
C’est important pour nous de comprendre que l’Église, en nous demandant de venir le dimanche à la messe, ne le fait pas pour nous obliger mais pour inviter à participer, à vivre ce temps de la Résurrection. Nous avons besoin de la grâce du Seigneur ressuscité pour vivre jour après jour notre Foi.
Lorsque les disciples arrivent au tombeau, ils le découvrent vide. C’est le premier signe de la Résurrection. On peut dire que c’est paradoxal, puisqu’il n’y a rien à voir ! C’est un tombeau vide. Pour les disciples, en tous les cas pour les saintes femmes et pour Pierre qui sont présents, c’est une interrogation. Ils sont perplexes : il y a des pleurs et des larmes. Marie-Madeleine se lamente : « où et passé son Seigneur ? »
Devant un tombeau vide, devant le fait de la Résurrection, nous pouvons aussi nous poser la même question : « Où est-il ? »
Mais il y a Jean qui est présent. Il va rentrer à la suite de Pierre, et il va croire en la Résurrection. L’évangile nous dit :
« Il entra, il vit et il crut. »
Jean n’est pas celui qui a besoin d’un signe matériel pour croire.
Il y a aussi une autre présente qui n’est pas présente au tombeau et qui aurait pu y être : c’est la Vierge-Marie, Sa mère. Elle n’a pas eu besoin de se rendre au tombeau car, dans Son cœur, par Sa foi, Elle savait que Dieu le Père ressusciterait Son fils. Elle est le nouvel Abraham.
Rappelez-vous d’Abraham à qui Dieu demande de sacrifier son fils. Et au moment d’accomplir le geste fatal, l’ange retient le bras d’Abraham et Dieu lui dit :
« Je sais maintenant que tu me crains ! »
Et l’épître aux Hébreux nous le dira : Abraham a cru que Dieu pouvait ressusciter son fils même s’il était mort. La Vierge-Marie, Elle, a vécu la mort de Son fils et a cru contre toute espérance que Dieu pouvait le ressusciter.
Jean et Marie sont deux personnes importantes pour notre foi : elles nous aident à croire sans voir.
Il y a bien d’autres signes de la Résurrection, mais en voici un deuxième lorsque le Christ apparaîtra aux différentes personnes, à Saint Pierre et aux apôtres, aux saintes femmes et à Marie-Madeleine – qui deviendra la première apôtre de la résurrection – puis à toute la foule de ceux qui vont être témoins du Christ ressuscité. Et en dernier lieu, il y a Thomas qui va nous aider à poser notre acte de Foi en accueillant la Résurrection, non plus en cherchant à toucher et à voir quelque chose de matériel devant nous, mais à accueillir dans la Foi cette formidable événement qui vient bouleverser l’existence du monde.
Cette résurrection doit être aussi pour nous une espérance, une immense espérance, quelque chose de plus grand qu’un espoir, c’est à dire un bonheur hypothétique que l’on ne touche pas. Car nous avons la certitude que Dieu a ressuscité Son fils et qu’Il nous aime d’un amour infini, qu’Il veut nous faire participer à la résurrection de Son Fils.
Nous sommes ici présents, et Dieu veut aider chacun d’entre nous à faire de notre espérance cette certitude de la vie éternelle.
Les uns et les autres, nous sommes appelés à lever la tête, à nous redresser pour accueillir la lumière de la vie. Le Christ ressuscité nous donne cette espérance de la vie éternelle. C’est la participation de la vie même de Dieu. En ressuscitant, le Christ nous montre qu’Il a vaincu l’adversaire, qu’Il a vaincu la mort, et que le péché qui nous entrave a été vaincu lui aussi, qu’il a été mis sous Ses pieds, et que nous sommes appelés à nous redresser, à vivre en ressuscité, en hommes libres, espérant contre toute espérance malgré toutes nos pauvretés et nos faiblesses.
Cette nuit, dans l’homélie qui nous a été donnée, nous avons justement eu un rappel que dans notre vie en société est basée sur nos relations les uns avec les autres et ce que cette lumière du Ressuscité doit venir évangéliser ces relations. Nous avons à accueillir cette lumière pour nous renouveler dans nos relations les uns avec les autres. C’est comme cela que la Résurrection s’incarnera véritablement en nous.
Il y aura aussi d’autres effet, mais c’est un des éléments importants de notre vie chrétienne. En effet, nous avons fait mémoire de notre baptême en accueillant l’aspersion, ce rappel de notre baptême qui nous rappelle que nous avons été ensevelis dans Sa mort et ressuscités avec Lui. Et pour que cela devienne effectif, il faut l’accueillir avec un esprit de Foi, accepter de poser les actes de la Foi pour que nous puissions vivre véritablement de cette résurrection.
Même si notre Foi est toute petite, cela n’a pas d’importance : Dieu nous voit et Il nous accueille. Nous savons bien que les disciples iront eux-mêmes à Jésus :
« Seigneur, augmente en nous la Foi ! »
« Seigneur, fais qu’elle soit au moins aussi grosse qu’un petit grain de sénevé… »
Frères et sœurs, la Résurrection est une grâce qui nous est donnée, une espérance ouverte sur l’Éternité, c’est la vie même de Dieu qui nous est donnée. Nous sommes appelés à participer à la vie de Dieu.
Alors, accueillons avec joie et avec grâce ce qui nous est donné aujourd’hui et repartons avec la lumière de la Résurrection dans nos cœurs.
Demandons au Seigneur que, jour après jour, nous soyons capables de vivre en ressuscités. C’est pour cela qu’à chaque fois que nous posons les actes de la Foi, que nous nous confessons, que nous communions, que nous posons des actes de charité nous participons à cette résurrection, nous manifestons le Christ en ce monde qui en a tant besoin.
Si le monde n’accueille plus le Ressuscité, il se refroidira et deviendra de plus en plus dur. Alors, demandons la grâce à l’Esprit-Saint : que chacun d’entre nous reparte avec au fond du cœur cette lumière de la vie qui nous est donnée aujourd’hui,
Amen !
Références des lectures du jour :
- Livre des Actes des Apôtres 10,34a.37-43.
- Psaume 118(117),1.2.16-17.22-23.
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3,1-4.
- Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,1-9 :
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.