« Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Lc 1, 26-38)

Méditation du 25 mars - Annonciation

Comment advient le salut du monde ? … L’Annonciation nous le montre : par dans un dialogue. Dieu ne force pas la porte. Il veut que le salut commence par cet acte de liberté, cette réponse que donne Marie.
Pour que ce “oui” soit libre, le Seigneur laisse la place à la réflexion (« Marie réfléchissait à ce que pouvait signifier cette salutation »)


Bien plus, par l’intermédiaire de son ange, Il accepte de se laisser interroger :

« Comment cela va-t-il se faire ? »

Et l’ange ne répond pas « à côté », comme pour mettre à l’épreuve la foi de Marie… Il éclaire son intelligence, il lui montre comment cela est réalisable :

« l’Esprit Saint viendra sur toi… »

Alors Marie dit « oui » à Dieu. Voilà comment Dieu nous respecte infiniment.

Autre point : le premier acte qui inaugure le salut, ce n’est pas de prendre l’épée, ni même de se dévouer, de se faire sauveur de l’humanité… Non : c’est un humble consentement.
Parfois nous avons le sentiment que le sommet de notre liberté se trouve dans l’héroïsme de nos initiatives. Saint Thomas nous rappelle ceci : le premier acte de la volonté, ce n’est pas de faire des projets et de vouloir réformer, c’est d’aimer ce que la volonté « possède déjà et de s’en réjouir ».
Avant d’être un héros, il faut être un serviteur : accepter la volonté d’un Autre et l’aimer. Consentir en profondeur aux circonstances qui nous entourent, sans vouloir d’abord tout changer. Car le réel est en chaque moment gros d’un nouvel avènement du Sauveur.

Seul notre consentement donnera à Dieu de poursuivre son Incarnation.

Homélie du mercredi 25 mars 2020 - Solennité de l’Annonciation du Seigneur - Père Maximilien-Marie
Parabole : Quelques conseils d’un expert en confinement !
  1. “Vivre l’instant présent !” : « Dieu se donne dans l’instant présent, même en temps de crise ! » « Se concentrer sur ce que je fais, à l’instant, et quand le temps est écoulé, s’arrêter pour passer à autre chose », voilà une façon « constructive » de passer le temps…
  2. Avec discipline : « Paradoxalement, un temps de confinement peut être un temps de dispersion, et d’anxiété surtout à l’heure de réseaux sociaux, si chronophages ». « La liberté intérieure peut être anéantie par la vacuité d’internet tout comme par l’absence de discipline ». En cette période de confinement, on peut utiliser les écrans qui nous permettent de nous relier au monde, mais à bon escient. « Le chapelet en direct avec le Pape sur le site du Vatican, n’est pas du temps perdu ! Mais pas trois heures à réactualiser sa page Twitter… » Avec plus de temps on peut se poser aussi les bonnes questions, « qu’est-ce que je ne fais pas d’habitude et que je peux faire à présent ? »
  3. La communion : « Le confinement touche à notre désir de sociabilité, un désir qu’il faut également cultiver ». Là encore, rien ne vaut le contact humain, et donc plutôt le téléphone, la voix qui communique qu’un réseau social ! Comme les moines cette communion on peut la vivre à travers l’union de prière. Là est le secret, vivre en communion avec les autres, tout éloignés qu’ils soient.

Un moine de Saint Wandrille (cf. Alétheia 25 mars)


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 7,10-14.8,10b.
  • Psaume 40(39),7-8a.8b-9.10.11.
  • Lettre aux Hébreux 10,4-10.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,26-38 :

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors :
— « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange :
— « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit :
— « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors :
— « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.