Cet instrument, œuvre du célèbre facteur d’orgue strasbourgeois ROETHINGER, fut construit en 1947-48 et inauguré l’année suivante par Jean-Jacques GRÜNENWALD.
En 1950, l’organiste de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, M. Léonce de SAINT-MARTIN, donnait le second récital à l’occasion de la bénédiction de l’instrument par l’évêque de Beauvais.
Depuis ce jour, de nombreux maîtres ont été invités à diverses reprises pour y donner des récitals d’orgues qui furent fort appréciés et attirèrent, comme chaque année encore, un public venant tant de la région picarde que parisienne et même au-delà, étant donné l’aspect touristique du lieu Compiègnois et Noyonnais avec ses forêts, ses sites, ses cathédrales, ses châteaux et monuments historiques divers…
Composition de l’orgue
L’orgue est composé de la manière suivante : (voir le document joint pour plus de détails)
État actuel
- le tirage des registres est aléatoire du fait de l’absence de protection contre l’usure électrique (étincelage, micro-arcs électriques, dépôts de charbon sur les contacts).
- le tirage des notes est insuffisamment protégé contre l’usure électrique.
- le dispositif d’emprunt placé sous la façade, servant à piloter les tuyaux de celle-ci utilisés par plusieurs registres, est d’origine (1947) et provoque parfois de mauvais contacts.
- le manque de protection contre les poussières rend difficile la tenue de l’accord des anches et mixtures ainsi que des petits tuyaux.
- l’équilibre sonore des plein-jeux et
des anches n’est pas toujours satisfaisant, ainsi que l’égalisation des fonds ; c’est pourquoi une ré-harmonisation des tuyaux est nécessaire pour rétablir un bon équilibre d’ensemble, la tenue de l’accord et la qualité sonore de l’instrument.
Travaux déjà réalisés
Depuis sa construction, quelques travaux plus ou moins importants ont été entrepris. La découverte du système électropneumatique avait permis d’éloigner de plusieurs mètres les claviers du buffet contenant les tuyaux, ce qui était impossible auparavant dans l’histoire de l’orgue.Toutefois, en raison de l’acoustique du lieu, cette distance ne facilitait pas toujours l’exécution des pièces de virtuosité du répertoire organistique.
Ainsi, en 1985, la console de commande, alors placée dans les stalles, fut rapprochée des tuyaux et fixée sur une estrade mobile et son câblage électrique remplacé.
Cependant l’orgue, devenant de plus en plus défectueux, nécessitait de nouveaux travaux plus importants que la communauté religieuse, propriétaire ne pouvait assumer. C’est ainsi que, pour faire face aux frais qui s’imposaient alors, « l’association du Grand-Orgue », à but non lucratif, fut fondée en août 1989.
Grâce à l’aide de la commune de CHIRY-OURSCAMP et des pouvoirs publics du département, un première tranche de travaux pu s’entreprendre en 1991. Celle-ci consistait en un relevage-nettoyage de l’instrument sans en modifier la composition, ainsi qu’une simplification du câblage et de la transmission électropneumatique.
À cette occasion, une nouvelle console dotée d’un combinateur LAUKHUFF de 64 combinaisons fut installée.
Travaux à entreprendre
Aujourd’hui, en raison de pannes aléatoires et sur bon nombres de conseils d’organistes concertistes, une deuxième tranche de travaux s’impose pour une plus grande protection et amélioration des Orgues, d’autant plus qu’un affaissement du sol, lié aux inondations du printemps 2002 menace l’instrument d’un effondrement.
Ces travaux consisteraient à :
- démonter l’instrument ;
- consolider l’assise du sol sous l’orgue ;
- remonter l’instrument ;
- protéger les système d’emprunt toujours d’origine et vétuste, les circuits, les contacts et électroaimants par l’adjonction de relais à transistors et un réseaux de diodes ;
- traiter le bois et poser un plafond de protection (en harmonie avec le buffet) contre les dépôts de poussières, de gravats, d’oiseaux ou d’insectes et les courants d’air ;
- revoir l’équilibre sonore des tuyaux en révisant, égalisant et ré harmonisant les jeux d’anches, de mixtures et de fonds dans le respect de l’origine néoclassique de l’instrument. Ceci éviterait la sensation parfois agressive et aigre de la sonorité, rendrait celle-ci plus douce et agréable et permettrait ainsi une meilleure et plus large utilisation de ses jeux dans la littérature de l’orgue ;
- procéder, enfin, au ré-accord général de l’instrument.
Pour cette nouvelle phase de travaux, le devis s’élève à plus de 150 000 €uros.
- l’état actuel du sol entraîne un déséquilibre dans la répartition des charges sur la charpente de l’orgue, puisque les différents points d’appui ne sont plus au même niveau. Les poutres supportant les sommiers et la tuyauterie ont déjà fléchi et ne supporteront pas beaucoup plus sans risque de rupture.
- Par ailleurs, le soufflet reposant à même le sol est descendu d’une plus grande valeur que les sommiers qui sont encore supportés par la charpente et, de ce fait, ont provoqué un début d’arrachement des porte-vents de liaisons. Aujourd’hui, il devient donc urgent de démonter l’instrument afin de stabiliser le sol et de recréer une surface plane pour pouvoir remonter l’orgue dans de bonnes conditions.