Il nous arrive de poursuivre des chimères, qui n’ont rien à voir avec notre nature profonde, car nous ignorons notre but… nous nous épuisons alors, nous tournons en rond, en cage… Mais Jésus vient nous révéler ce but. Il le connaît, et il en connaît aussi le chemin véritable : « je dis la vérité que j’ai entendue de Dieu ». Le but, c’est l’amitié avec le Père, le chemin, c’est la loi de l’évangile, les béatitudes, l’imitation du Christ.
Mais voilà, il faut nous en remettre à lui, parce que Lui voit. C’est cela, la foi qui éclaire d’un coup le chemin et le but. Vraiment ? Pas tout à fait, le chemin et le but manquent souvent d’évidence. Mais ce qui est évident, c’est que celui qui nous les révèle, Jésus, lui, est infiniment digne de confiance et d’amour. Ce fut l’expérience d’Abraham : dans l’obscurité de la foi, mais avec l’évidence intime que Dieu voulait son bien, Abraham s’est levé, a marché. Car la foi, c’est cela aussi, une marche. Si je cesse de marcher, cette évidence intime disparaît. Mais la foi vivante devient une porte, elle fait entrer dans la Maison du Père, et connaître la familiarité avec Dieu. Elle fait de moi un fils qui partage tout avec lui.
Jean-François Gravelet, surnommé Blondin, était un funambule célèbre. En 1859 il entreprit de traverser au-dessus des chutes du Niagara sur un câble de 400 mètres de long, à 60 mètres au-dessus des chutes. Le jour fixé, il se lança Il reprit sa marche, s’arrêta de nouveau et fit un saut périlleux arrière. Un jour il lance une cordelette en bas du ravin, à destination du bateau à vapeur Maid of the Mist. Il remonte une bouteille de vin, porte le goulot à ses lèvres, avale une large rasade pour se donner du courage. Successivement Blondin traversa sur le câble à vélo, marcha les yeux bandés, et se fit cuire une omelette au milieu du parcours Une autre fois, une délégation royale vint d’Angleterre menée par le Duc de Newcastle. Blondin mit un sac de pommes de terre dans une brouette et traversa en avant et en arrière sous les ovations. Le Duc était ravi. Blondin dit au Duc : « Croyez-vous que je pourrais mettre quelqu’un dans la brouette et l’amener de l’autre côté ? » Le Duc répondit : « J’en suis sûr ! » Blondin lui dit : « Eh bien, montez ! » Là, il n’était plus aussi sûr ! Alors Blondin a demandé un volontaire, et les gens ont regardé leurs chaussures. Finalement, une vieille dame a levé le doigt et accepté d’aller dans la brouette. C’était sa maman ! Et si la foi, c’était cela, monter dans la brouette !
Références des lectures du jour :
- Livre de Daniel 3,14-20.91-92.95.
- Livre de Daniel 3,52.53.54.55.56.
- Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 8,31-42 :
En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui :
— « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent :
— « Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? »
Jésus leur répondit :
— « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché.
L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours.
Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres.
Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous.
Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent :
— « Notre père, c’est Abraham. »
Jésus leur dit :
— « Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham.
Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait. Vous, vous faites les œuvres de votre père. »
Ils lui dirent :
— « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. »
Jésus leur dit :
— « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c’est lui qui m’a envoyé. »