Texte de l’homélie
Aujourd’hui, Dieu nous fait le don de l’Esprit, Il nous donne Son esprit pour que nous puissions les uns et les autres avancer sur ce chemin à la rencontre du Seigneur.
La solennité de la Pentecôte qui arrive cinquante jours après la résurrection du Christ après Pâques nous donne cet Esprit-Saint qui nous aide à avancer vers Dieu.
Comme je le disais au départ, l’Esprit-Saint qui nous est donné aujourd’hui fait de nous un peuple en marche. Sans Lui, nous serions toujours perdus, immobiles, tournés non pas vers Dieu mais vers nous-mêmes.
Et dans la première lecture, nous avons entendu quels sont les signes auxquels on reconnaît l’Esprit-Saint : il s’est manifesté comme un coup de vent, sous forme de langues de feu et reposant sur les disciples présents au Cénacle, il les a amenés à parler dans d’autres langues. Et cette manifestation de l’Esprit-Saint nous dit quelque chose d’important : Dieu ne nous laisse pas seuls. Il se rend présent à nous et désire profondément que nous soyons capables de l’accueillir et de vivre de Sa présence.
De plus, Il fait de nous un seul peuple. Cette manifestation du parler en langues et de pouvoir se comprendre les uns et les autres montre que le Seigneur veut faire notre unité.
Dans le livre de la Genèse, vous vous souvenez de l’épisode de Babel. Les hommes s’étaient unis entre eux, et bâtissant une tour jusqu’au ciel, ils voulaient ainsi atteindre Dieu. Voyant cela, Dieu a dispersé tous les hommes à la surface de la Terre.
La Pentecôte, c’est « l’anti-Babel ». Au contraire, Dieu veut faire l’unité des hommes. Autant à Babel les hommes voulaient construire et atteindre Dieu sans Dieu, sans s’appuyer sur Lui, aujourd’hui, Dieu fait ici un seul peuple parce qu’Il nous a envoyé Son esprit. C’est déjà important pour nous de méditer cela : nous sommes tous réunis au nom de Jésus-Christ. C’est Lui le pivot de notre unité, Il est Celui qui fait notre unité les uns avec les autres.
Un autre point important qui nous est donné dans les lectures de ce jour est de voir les apôtres qui sont réunis en cénacle, c’est à dire dans une pièce, et ils sont en attente de l’Esprit-Saint. Il n’y a pas que les douze, il y a aussi les saintes femmes qui sont présentes dont la Vierge-Marie. Et c’est important de se rendre compte qu’ils ne passent pas cette attente de manière stérile : ils sont en prière.
De la même façon, si nous voulons recevoir l’Esprit-Saint, nous devons devenir des hommes et des femmes de prière. Nous devons être dans cette attitude de l’attente de la lumière de l’Esprit-Saint pour qu’il vienne nous éclairer et nous conduire. Nous devons disposer notre cœur à le recevoir et à l’accueillir.
Nous avons déjà reçu l’Esprit-Saint lorsque nous avons été baptisés. Et si nous ne le sommes pas encore, Il travaille notre cœur pour nous mettre en route vers le Seigneur. Pour l’Église, le baptême est la porte d’entrée des sacrements, dons que Dieu nous fait pour nous aider à faire grandir notre vie, à répondre à la grâce qu’Il nous fait.
La question que l’on peut se poser est : « qui est appelé ? ». Vous voyez que l’Esprit-Saint ne sélectionne pas : il est disponible à tous ceux qui ouvrent leur cœur à la présence de Dieu.
Si nous sommes ouverts, si nous attendons véritablement que quelque chose change dans notre vie, un sens à notre existence, un sens que seul Dieu peut nous donner, l’Esprit-Saint vient nous éclairer.
C’est ce que l’on appelle la conversion. Quand on se convertit, on se met en route, on désire profondément changer notre cœur, changer en profondeur. Et les signes de cette conversion sont visibles – pas nécessairement aussi extraordinaires que ceux rapportés pour Saint Paul – montrent un changement de vie. Il y a autour de nous, des personnes qui ont fait cette rencontre de Dieu et qui ont changé de vie et de comportement.
Et nous connaissons les fruits de l’Esprit-Saint, selon la liste que Saint Paul nous donne : la douceur, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la maîtrise de soi et l’amour. Il s’agit de cet amour où l’on cherche à aimer l’autre, non pour soi-même mais pour lui-même, qui apprend à se donner. Tous ces éléments viennent de l’action de l’Esprit-Saint dans nos cœurs.
Ainsi, si la Pentecôte est un événement que nous célébrons aujourd’hui, c’est que nous sommes tous appelés à la vivre. Et lorsque l’on relit les évangiles et les Actes de Apôtres, se rend compte que cette descente de l’Esprit-Saint est arrivée plusieurs fois : il y a au moins trois passages qui y font mention. Cela signifie que nous sommes appelés à toujours être dans cette attitude de la prière, de la sollicitation et de l’imploration de l’Esprit-Saint pour qu’il vienne nous éclairer et nous faire avancer. Car nous sommes toujours en marche et nous avons toujours besoin de l’aide de l’Esprit-Saint.
C’est lui qui vient me visiter, mais c’est moi qui dois l’appeler. Car nous ne pouvons pas le commander mais nous pouvons simplement ouvrir notre cœur et désirer profondément qu’il vienne nous visiter.
Et, comme Saint Jean nous aide à le comprendre, lorsque nous recevons cet Esprit-Saint, c’est aussi Jésus qui se révèle à nous, pour que j’apprenne à Le connaître, à mettre mes pas dans Ses pas, c’est à dire à vivre l’Évangile.
Nous avons à le vivre et à le mettre en œuvre, même si c’est difficile : c’est un véritable défi ! Et nous avons besoin de l’aide de l’Esprit-Saint et des Saints pour qui nous montrent le chemin. Et c’est ainsi que l’Église se construit, c’est l’Esprit-Saint qui œuvre en son cœur. Lorsqu’un prêtre donne un sacrement dans l’Église, par l’Église et avec l’Église, il le fait sous l’action de l’Esprit-Saint.
Cette Église est elle-même appelée à la sanctification des âmes. Et c’est dans l’Église que nous faisons notre unité. Cette unité peut s’accomplir car Dieu nous adopte : Il fait de nous ses fils et ses filles. C’est une grâce filiale qui nous est faite : nous devenons fils d’adoption dans le Christ. Et c’est pour cela que l’on peut dire et redire, sous l’action de l’Esprit-Saint : Abba, Père !, que nous sommes capables d’implorer le Père.
Finalement, nous sommes appelés à retourner vers le Père et la grâce que nous recevons nous fait ressembler au verbe et elle fait de nous d’autres fils. Cette vie divine qui nous est donnée c’est la vie du Christ lui-même. Et la question que nous pouvons nous poser c’est : « Est-ce que je veux vivre, connaître et aimer Dieu ? » C’est à moi de décider, de dire « Je le veux », Comme la Vierge-Marie qui a dit « Oui » au moment de l’Annonciation.
Nous avons nous aussi à nous positionner par rapport à Dieu en le choisissant, en Lui disant :
Cette action est très importante car Dieu de nous rend ainsi libres, libres comme Il nous a faits. Il nous donne cette capacité pour le choisir pour l’éternité. Il est vrai que cela peut nous faire peur, mais ce sentiment est à chasser de notre cœur car justement, nous recevons l’Esprit-Saint qui est cet esprit de force et de sagesse. C’est lui qui nous conduit et nous devons y mettre notre confiance, notre foi et notre espérance pour qu’il nous apprenne à aimer en vérité,
Amen !
Références des lectures du jour :
- Livre des Actes des Apôtres 2,1-11.
- Psaume 104(103),1-2a.24.35c.27-28.29bc.30.
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 5,16-25.
- Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,26-27.16,12-15 :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »