Homélie de la Pentecôte

1er juin 2015

« Je m’en vais, et je reviens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi. »

Dimanche 7 juin 2015 - Forme extraordinaire du rite romain.

Il n’y a pas d’enregistrement de cette homélie, veuillez nous en excuser…

Texte de l’homélie :

Mes biens chers frères,

Au matin de la Pentecôte, la foule rassemblée à Jérusalem est dans la stupéfaction. Les nombreux juifs rassemblés dans la ville sainte sont les témoins d’un événement extraordinaire. Ils sont déconcertés et émerveillés, nous dit encore saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres.
Quel est donc cet événement ? Rien d’autre que la fondation de l’Église. Le Christ ressuscité a promis à ses disciples d’être toujours avec eux jusqu’à la fin des temps en même temps qu’il envoyait ces mêmes disciples jusqu’au bout du monde pour annoncer à tous les hommes l’évangile du salut. Et parce qu’Il donne ce qu’il ordonne, Notre Seigneur répand aujourd’hui son Saint-Esprit sur les apôtres, faisant d’eux les colonnes et les hérauts de la religion nouvelle qu’il est venu instituée.

Dans notre credo, notre profession de foi, nous proclamons : Je crois au Saint-Esprit, qui est Seigneur et qui donne la vie. Il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire. Il a parlé par les prophètes. Il est en effet l’amour réciproque, le don mutuel du Père et du Fils. C’est l’Esprit-Saint qui a revêtu la Vierge Marie de sa puissance, qui l’a couverte de son ombre afin qu’elle puisse donner au monde le Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu et sauveur. Et c’est ce même Esprit-Saint qui est donné aujourd’hui à l’Église pour qu’elle puisse à son tour donner aux hommes Jésus-Christ.
Nous mêmes, chacun d’entre nous avons reçu le Saint-Esprit au jour de notre baptême et de notre confirmation pour la rémission de nos péchés. Participants à la vie divine, nous sommes devenus membres de l’Église, membres du Corps du Christ et nous sommes invités par ce même Esprit à annoncer aux hommes les merveilles de Dieu.

Le Saint-Esprit a parlé par les prophètes. C’est lui qui a inspiré l’Écriture Sainte et qui a provoqué toutes les grandes péripéties de l’histoire sainte. Encore caché, il a préparé l’intelligence et le cœur du peuple d’Israël à la venue du Messie. La vie dans la chair du Verbe de Dieu manifeste une parfaite fidélité à l’Esprit-Saint puisque Jésus en son humanité en a été comblé dès le premier instant de sa conception. Seul Dieu parle bien de Dieu : aussi Jésus, spécialement dans les derniers instants de sa vie terrestre a préparé ses disciples au grand don qu’il leur ferait de son Esprit. Il est le trésor commun du Père et du Fils. Par la mort de Jésus, ce même Esprit est donné à tous ceux qui reconnaissent en Jésus-Christ leur sauveur et qui veulent le suivre par une vie sainte et une courageuse fidélité à l’Évangile.

Voilà, mes bien chers frères, la raison la plus profonde de notre présence ici. C’est le Saint-Esprit qui nous réunit en ce matin de fête, en cette solennité de la Pentecôte. Nous ne nous sommes pas choisis les uns les autres et notre assemblée n’est pas le fruit d’une commune adhésion à des valeurs naturelles ou humaines, même les plus nobles. Il existe pour cela d’autres lieux et d’autres moments. Non, notre raison d’être, notre honneur et notre unité, c’est le Saint-Esprit qui est l’âme et la vie de l’Église.
Tous, nous faisons dans le Christ et par son Esprit un seul corps. Dans une même communion, nous sommes proches de Notre SP le pape comme du dernier des fidèles. Et cette unité n’est pas seulement à travers l’espace. Elle est aussi à travers le temps. Notre communion embrasse tout à a fois les premiers disciples de Jésus comme ceux qui sans voir la mort connaîtront le retour glorieux du Christ et qui pour l’instant n’existent que dans le projet de Dieu, dans l’intelligence divine et dans son amour infini.

C’est le même Jésus-Christ, c’est le même Saint-Esprit qui font l’unité de l’unique et même Église et de chaque chrétien, une offrande agréable à Dieu le Père.

Certes les dons de la grâce sont variés, tout comme les fonctions et les activités dans l’Église sont variés. Mais c’est toujours le Saint-Esprit qui sanctifie tous les membres du Corps dans la diversité des états de vie et des ministères dans l’Église. Chacun a une place dans la communion et dans la mission de l’Église. Et cependant les fidèles laïcs n’accomplissent pas le même service que les ministres ordonnés, les prêtres et les évêques.
De même les religieux, les consacrés participent selon des modalités qui leur est propre à la vie de l’Église et à sa mission. Certains assument le célibat pour être pleinement disponible et servir Dieu par un cœur sans partage. D’autres sont appelés à fonder une famille, témoignant ainsi de la fécondité et du rayonnement de l’amour chrétien. Mais c’est toujours le Saint-Esprit qui est à l’origine de toutes ces vocations saintes.

Mais l’Esprit Saint est aussi à la source de notre sanctification. Le Christ ne nous laisse pas orphelins. Il demeure éternellement présents à nos cotés. Mais nous, bien souvent, nous ne sommes pas présents ou attentifs à son action en nous. La sagesse divine met toute sa joie à habiter au milieu des hommes, à faire sa demeure en nos cœurs. Il ne nous est demandé qu’un peu de docilité et d’abandon à cette action toute puissante.

Alors tous nos actes, toutes nos paroles, notre simple présence sera le signe de la présence de Dieu en ce monde. Fidèles à notre vocation de baptisé, nous témoignerons de la vérité de l’Évangile à la face du monde. Avec confiance, nous appuyant non sur nos mérites mais sur le projet de Dieu, sur la grâce du Christ, sur la prière et l’intercession toute puissante de la TSVM, demandons pour nous et pour tous ceux qui nous sont chers une fidélité toujours plus grande au Saint Esprit de Dieu.

Ainsi soit-il.


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Référence des lectures du jour :

  • Livre des Actes des Apôtres 2,1-11.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,23-31 :

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples :
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure.
Celui qui ne m’aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.
Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.
Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble point et ne s’effraye point.
Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi.
Et maintenant, je vous ai dit ces choses avant qu’elles n’arrivent, afin que, quand elles seront arrivées, vous croyiez.
Je ne m’entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n’a rien en moi.
Mais afin que le monde sache que j’aime mon Père, et que j’agis selon le commandement que mon Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici. »