Comment identifier ces forces centrifuges qui nous éloignent du Christ ? Quels critères adopter pour discerner nos engagements pour l’année à venir ? A quoi reconnaît-on une vie spirituelle féconde ? Qu’est-ce qui refait nos forces intérieures ou au contraire nous épuise ?
Si on prend conscience de nous-même et de ce qui nous habite, nous serons guidés vers une plus grande profondeur. Le sujet cet enseignement est en fait la question du choix de la profondeur…
Tout d’abord, mettre le cap sur le Seigneur implique visiter un certain rapport au temps. La prière donne en effet un rapport au temps différent : dans notre société, dans vos vies professionnelles et personnelles, vous ressentez certainement une forme d’accélération, une sorte de course en avant qui est clairement un obstacle à la vie intérieure.
On enchaîne les choses sans prendre le temps de relire et de se poser la question : « qu’est-ce qui a été déposé en moi, qu’est-ce que j’ai reçu ? de quoi je m’empare, qu’est-ce qui m’a touché ? ce qui m’a rebuté… », à commencer par cet enseignement, par exemple !
Ce rapport au temps fait partie de l’humilité. Et l’humilité est par excellence la base de la prière : je choisis de prendre un temps qui est l’inverse de l’enfermement sur moi-même.
Vous entendez certainement par les courants du développement personnel – qui est intéressant en soi – de se prendre soi-même comme unique horizon, mais c’est aussi un danger.
Avoir une vie spirituelle demande du temps et exige d’établir des rituels. Quels sont les rituels que vous établissez pour avoir un contact avec le Seigneur ?
On parle beaucoup du burnout, et il est intéressant de l’entrevoir comme une maladie du don qui atteint ces personnes qui sont toujours dans le don sans prendre le temps de se ressourcer. C’est d’autant plus important quand on a des métiers qui touchent à la relation d’aide aux autres : les milieux social et médical, l’armée et les forces de l’ordre… Ces métiers vocation apportent un risque d’épuisement plus grand que d’autres si le temps nécessaire d’intériorité n’est pas respecté…