(6) La prière de demande et l’intercession

Enseignement de la halte spirituelle pour femmes (Mars 2019 - Ourscamp)

« Un homme désespéré ne prie plus car il n’espère plus.
Un homme sûr de lui et de son pouvoir ne prie pas, car il ne compte que sur lui-même.
Celui qui prie espère une bonté et un pouvoir qui dépassent ses propres capacités… »
Cardinal Ratzinger.

Vous est-il arrivé de rencontrer des personnes qui disent ne pas avoir la Foi, mais vous confient des intentions de prières ? Reconnaître que l’on a besoin d’aide est aussi un commencement de la prière…

Père Éric

« C’est la prière de demande que nous traduisons la conscience de notre relation à Dieu. Créature, nous ne sommes ni notre origine, ni maître des adversités, ni notre fin ultime. Mais aussi, pécheurs, nous savons comme que lorsque nous nous détournons de notre Père, la demande est déjà un retour vers Lui… »
CEC 2629.

« Louange, adoration, abandon à l’amour divin sont, me dites-vous, les grands ressorts de votre oraison. Je m’en réjouis. Mais ne négligez pas cependant la prière de demande, comme si elle était inférieure, ou stade déjà dépassé. Il ne faut jamais abandonner une seule de ce qu’on appelle les fins de la prière : l’adoration, l’action de grâces, le repentir, la demande. J’ai souvent constaté que la prière de demande est un sûr critère pour juger de l’authenticité d’une vie spirituelle : les faux mystiques la dédaignent, les vrais s’y complaisent. Un saint est toujours un mendiant, non pas nécessairement aux portes des hommes, mais à la porte de Dieu. Il se plaît à attendre du Seigneur son pain quotidien, et surtout il sollicite de lui les biens spirituels dont il est encore plus affamé : l’accroissement des vertus théologales, l’intelligence et l’amour de la Croix, l’humilité, la componction, les dons du Saint Esprit.

J’ai trouvé l’écho de ce besoin et de cette joie de donner dans une lettre de saint Thomas More à sa fille : ’Tu me demandes de l’argent, ma chère enfant, avec trop de timidité et d’hésitation. Ton père, tu le sais bien, est toujours prêt à t’en donner, et d’autant plus que ta lettre mériterait, non pas deux philippes d’or pour chaque ligne, comme le fit Alexandre pour les vers du poète Cherilus, mais, si ma bourse se mesurait à mes désirs, deux onces d’or pour chaque syllabe… Pourtant je t’envoie juste ce que tu me demandes.
J’aurais bien ajouté quelque chose, mais si j’aime donner, j’aime aussi beaucoup que ma fille chérie me demande gentiment, comme elle sait le faire. Aussi dépêche-toi de dépenser cet argent - je suis certain que tu en feras bon emploi.
Plus tôt tu reviendras à la charge, et plus je serai content.’ »
(cf. Père Caffarel, Présence à Dieu, pp 69-70)