La vocation de l’homme à l’amour
Premier principe posé : il n’est pas bon pour l’homme d’être seul.
La solitude a certes sa place en toute vie mais toute vie a pour urgence essentielle un don total de soi sans lequel il n’est pas de bonheur possible.
Or pour que ce don soit total et que rien de ce qui fait la personne ne puisse être laissé hors de ce don, il n’y a que deux recours : soit le don à Dieu dans le cadre du célibat consacré ou du sacerdoce ou le don à un individu particulier dans le cadre du mariage ; le sacerdoce et le mariage étant deux sacrements.
Ainsi le bonheur n’est accessible que dans le cadre d’une communion.
Pourquoi dès lors certains restent à la porte de cette communion, alors même qu’ils en souffrent ?
C’est que le don de soi, source de bonheur, l’est aussi de souffrance et de sacrifice. Il n’y a pas de don sans dépendance, il n’y a pas de don sans perte.
C’est donc un geste bien difficile que ce don de soi. En lui résident bien des obstacles qui peuvent arrêter l’individu sur ce qui est pourtant la seule voie qui le satisfasse.
Les peurs qui retiennent dans un célibat subi
L’homme est amour à l’image de Dieu mais l’amour humain est imparfait. Il n’y a donc dans ce monde pas d’amour sans blessure. Or la blessure d’amour conduit à la remise en cause parfois globale. Tout l’individu s’en trouve ébranlé. Deux comportements spontanés et néfastes peuvent alors apparaître.
- Pour calmer la blessure d’amour, on constate une tendance massive à la recherche du plaisir immédiat, si facile à obtenir aujourd’hui. Qu’il soit culinaire, matériel, sexuel… il conduit à un renforcement des barrières égocentriques.
Dans cette étroite forteresse, l’homme profite d’un certain bien être mais il n’y a pas de paix.
- L’autre alternative pour étayer l’individu ébranlé par la blessure d’amour consiste en une recherche de triomphe, de domination, de toute puissance qui occulte le fait que l’on soit blessé.
On recherche le contrôle total de sa vie et des autres par une agressivité constante et soutenue qui rend la communion impossible.
Les pièges et comment en sortir
Tout en reconnaissant la stérilité du célibat subit, tout en réaffirmant qu’il est meilleur qu’il soit transitoire, il faut s’élever contre l’idée que le célibat soit une parenthèse, un hors temps, un hors vie.
Si la souffrance de manque que l’on y éprouve est authentique, il n’y a pas à attendre une communion pour commencer à vivre. Le célibat est même un temps privilégié pour régler certaines questions, un temps où il faut chercher à être heureux pour pouvoir être heureux ensuite dans le mariage ou la consécration à venir.
Les pièges dans lesquels nous tombons le plus souvent, pour variés qu’ils soient, ont tous pour conséquence de prolonger le célibat.
De l’hyper-activisme qui noie l’engagement total sous un flot ininterrompu d’engagements partiels à l’appropriation des éléments du mariage qui, intériorises, deviennent incommunicables (idéalisation de l’autre à venir, rumination de l’idée du mariage, désillusion de l’autre sexe en qui il n’y a rien à attendre, idée erronée de l’amour fondé sur le sentiment seul et non plus sur la vérité), toutes ces manies de célibataire, nées du célibat, nourrissent le célibat.
Pour éviter ces écueils :
- Travailler à être une personne disponible et volontaire pour le mariage,
- se connaître sans perdre sa curiosité pour les autres,
- ne pas s’impatienter,
- rechercher la profondeur,
- pardonner pour progresser…
autant de points, autant de pistes de travail pouvant donner de beaux fruits pour la vie de chacun.
L’accueil des frères
Tout au long du week-end, scandé par les offices, les frères partagent avec simplicité et sens de l’accueil leur mode de vie.
Entre enseignements, partage autour d’un texte biblique et témoignages d’anciens célibataires, ils permettent aux participants d’envisager l’épreuve de leur célibat comme une chance d’affermir leur foi et de grandir, de cheminer vers Dieu.
Ils proposent aussi aux « solistes » une soirée d’adoration du Saint-Sacrement pendant laquelle tous les pères se mobilisent pour donner à chaque participant l’occasion d’une confession. Et pas un moment de ces deux jours qui ne soit confié par le chant et la prière à Dieu, au Christ, à la Vierge.
Paroles de « solistes »
Ca ne va sans doute pas révolutionner ma vie tout de suite, mais je suis repartie apaisée et détendue ! J’ai le sentiment qu’un état de vie, qui peut à certains jours être vécu comme une souffrance, a été accueilli sereinement. Les choses ont été dites en vérité, clairement, simplement, posément, sans culpabiliser ni paniquer ! La proximité (voire la complicité) des témoins avec les frères ont permis d’augmenter le sentiment d’unité, d’une communauté soudée autour de nous, disponible et accueillante ! Tout plein d’espérance dans ces témoignages qui m’ont surtout fait toucher du doigt que ce que je vis arrive à d’autres."
Je suis rentrée de ce week-end émerveillée, paisible et confiante. Émerveillée par la miséricorde et l’amour de Dieu qui me disent qu’il n’est jamais trop tard pour que je me convertisse et que j’aime. Paisible et confiante car les enseignements et témoignages m’ont confirmé que l’essentiel (l’essence du Ciel) est que je me reçoive et me donne aujourd’hui telle que je suis… le reste suivra en son temps, si Dieu veut… " « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains, 8, 28). Deo Gratias !"
C’est avec une confiance renouvelée que je reviens de ce week-end… avec la certitude aussi qu’il nous faut sans cesse avancer au large ! Dieu veut notre bonheur : il ne tient qu’à nous de nous mettre en marche afin de faire fructifier les talents que nous avons reçus !
Durant ce week-end, j’ai pris conscience que Dieu m’invite inlassablement à ne pas avoir peur, à lâcher prise sur le quotidien. Et cette parole de l’Apocalypse a fait écho en moi « Voici, je me tiens à la porte et je frappe » (Apocalypse 3,20)
Certes, il est parfois si difficile de lâcher prise, de ne pas s’inquiéter pour l’avenir quand voit les copains se marier, avoir des enfants ; quand parfois, involontairement, l’entourage nous « met la pression » ; quand on a rompu ses fiançailles… Mais Dieu est présent et nous invite à l’abandon.
Oui, il peut être si difficile aussi d’accepter de se laisser aider quand on a des blessures, des difficultés que l’on n’arrive pas à surmonter. Et pourtant, les différents témoignages et enseignements reçus durant cette session, n’ont cessé de rappeler que, pour aimer, il faut s’aimer soi même ! Dieu nous invite donc à nous mettre en marche et à lui faire une large place dans notre cœur.
Durant ce week-end, j’ai également redécouvert l’Hymne à la Charité où Saint Paul nous redit avec force que le fil rouge de toute vocation c’est l’Amour !
J’aimerais convaincre chaque célibataire qui lira ces lignes qu’il faut marcher avec confiance ! Dieu veut notre Bonheur ! Confiance ! La Providence veille ! Mettons nous en marche ! Lâchons prise !
Pour vous inscrire au week-end solo de février, suivez ce lien !