« Son heure n’était pas encore venue. » (Jn 7, 1-30)

Méditation du 27 mars - Saint Robert, Évêque de Salzbourg

Jésus doit se cacher… il ne peut pas monter ouvertement à Jérusalem. Des juifs cherchent à le faire mourir. Le voilà donc qui monte en cachette. Il ne se dérobe pas à la faiblesse de son humanité. Il accepte les conditions difficiles de sa mission, il doit ruser, prendre des précautions, alors qu’il est le Seigneur du Ciel et de la Terre. Voilà jusqu’où va son Incarnation.


En même temps, une fois à Jérusalem, le voilà qui enseigne ouvertement dans le Temple. Car il doit aussi manifester son autorité, sa seigneurie : il est homme mais aussi Dieu. Si demain il sera fait prisonnier, c’est qu’il l’aura accepté : « ma vie, nul ne la prend ». Aujourd’hui « son heure n’est pas encore venue »
Mais son auditoire veut le coincer : « tu n’es pas le Messie, on sait d’où tu viens », allusion à une croyance selon laquelle l’origine du Messie devait rester inconnue. Bien souvent, c’est notre cas… on croit le connaître trop. Le Christ, c’est la religion de nos parents, des sacrements de notre petite enfance, de notre société… Quoi de neuf ? On se tourne vers l’ailleurs. Mais Jésus rappelle : “vous ne me connaissez pas car mon origine est céleste”. En ce moment précis, le Christ reçoit tout son être du Père, son infini vitalité. Et nous nous en avons une chose banale, usée, ennuyeuse.
Jean nous parle enfin de la fête des Tentes, grande fête juive de l’automne. Elle commémorait le séjour au désert et annonçait l’établissement du règne de Dieu. Le Christ doit passer par toutes ces épreuves pour que le règne de Dieu puisse commencer à s’établir sur la terre, en s’établissant d’abord sur dans les cœurs.

Homélie du vendredi 27 mars 2020 - 4e semaine de Carême Année A - Père Maximilien-Marie
Parabole : La vraie richesse : le don

Un sage vivait reculé dans les montagnes et trouva une pierre précieuse de grande valeur. Un mendiant affamé vint à le rencontrer et lui demanda du pain. Le sage partagea la nourriture qu’il avait dans son sac. Le mendiant aperçut la pierre précieuse dans le sac. Il l’admira et demanda au sage qu’il la lui donne, ce qu’il fit sans hésitation. Le voyageur repartit heureux : cette pierre lui permettrait de vivre à l’aise jusqu’à la fin de ses jours.
Quelque temps après cependant, le voyageur revint dans les montagnes auprès du sage. L’ayant trouvé il lui dit : « je sais ce que vaut cette pierre, mais je vous la rends. Je veux obtenir en échange quelque chose de plus précieux encore : ce qui vous a permis de me la donner. »


Références des lectures du jour :

  • Livre de la Sagesse 2,1a.12-22.
  • Psaume 34(33),17-18.19-20.21.23.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 7,1-2.10.14.25-30 :

En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.

La fête juive des Tentes était proche. Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret.
On était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? _Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ?
Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria :
— « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. »

On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue.