Texte de l’homélie
Chers frères et sœurs, pour ce premier jour de l’année civile 2012, en cette magnifique solennité de Marie, Mère de Dieu, reprenons les trois lectures pour en retirer trois thèmes de méditations tant pour aujourd’hui que pour vivre cette année de façon plus chrétienne.
Le jour de l’An : le jour du souhait
Nous nous souhaitons une bonne année, une bonne santé, des réussites professionnelles et la réalisation de tout ce que nous désirons dans notre cœur de façon humaine. Tous les moyens sont bons pour cela : cartes de vœux, fax, mails ou même FaceBook pour les plus modernes !
Il est très important de s’y appliquer car cela fait partie de notre humanité : prendre le temps de se souhaiter beaucoup de bonnes choses pour cette année 2012.
Pour nous les chrétiens, il ne s’agit pas de rester à de simples mots, même si ceux-ci sont sincères. Ne pas rester au porte-bonheur, au succès humain, à l’assurance « tout-risques » pour cette année. Il s’agit d’abord de s’attacher à donner et à recevoir une bénédiction. C’est la première lecture qui nous le rappelle dans ce passage magnifique du livre des nombres :
C’est en ce jour que le Seigneur te bénit, dit du bien sur toi, dit du bien sur notre monde « _ Il te garde tous les jours du mal qui pourrait te rendre mal-heureux
Il fait resplendir sur toi son visage.
Il se penche sur toi pour t’offrir un cœur joyeux, un visage souriant pour devenir un homme de paix, car Il se donne et Il donne Sa paix. »
Sous le sens hébraïque, le mot bénédiction prend une signification très profonde : cela exprime l’abondance des bienfaits de Dieu, la profusion, les largesses de Dieu.
Forts de cette foi, ne perdons alors pas du temps à rester sur des superficialités : entrons dans notre héritage de chrétiens. Sachons, chers frères et sœurs, reconnaître à travers cette messe la main du Père : le bon Père du Ciel, qui nous bénit chacun maintenant, personnellement.
Sachons reconnaître à temps et à contre temps cette assistance divine, qui redonne sans cesse confiance avant tout.
Les jeunes méditent actuellement à Berlin sur le grand thème de la confiance reliée à la foi. Benoît XVI nous invite aussi à méditer sur cette confiance : faire confiance en soi-même, faire confiance les uns dans les autres : c’est la base de notre vie chrétienne.
Demandons à nos prêtres de nous bénir souvent, de bénir nos enfants, nos vies, nos activités, nos maisons…
Parents, bénissez vos enfants : c’est beau de faire une petit croix sur le front des enfants avant d’aller se coucher.
Entre époux, bénissez-vous !
Bénissez vos parents, bénissons nos anciens, bénissons nos malades…
Frères et sœurs, rien que cela, peut nous apporter du bonheur en ce début d’année. Peut-être le savez-vous si vous le faites déjà. Je ne peux que vous encourager à le faire davantage. Prenons le temps, comme Jésus, comme Marie, de dire du bien les uns des autres, de dire du bien sur Dieu…
Le jour de l’An : le jour des évocations
Une année se termine, une autre commence. Nous avons des raisons d’être un peu inquiets : que va nous apporter cette année 2012 ? nous sommes inexorablement mis en face du temps. Et c’est important de méditer sur cet aspect du temps. Nous en avons tous un sens particulier : les enfants ne le comptent pas, tout à leurs jeux, les parents n’en ont jamais assez et courent toujours après !… pour les personnes âgées, le temps est trop long, ils s’ennuient souvent ; les amoureux, quand à eux, aimeraient bien arrêter le temps. Les prisonniers préfèrent tuer le temps, les malades préfèrent l’adoucir. Le temps touche notre psychologie profonde, et peut nous inquiéter, nous disperser.
La deuxième lecture nous rappelle que nous sommes des fils de Dieu. C’est extraordinaire : nous avons une filiation éternelle ; rappelons-nous que nous sommes branchés sur l’éternité.
Que ce soit avant, après, ou plus tard : tout voir sous la vision de l’éternité.
Nous avons donc à offrir notre temps - notre histoire passée, notre présent, notre avenir – à Jésus, celui que nous contemplons à la crèche. Il est l’Emmanuel : Dieu avec nous, concrètement, à chaque instant, dans mon histoire, là où je suis.
« Le temps, c’est quelqu’un qui vient à notre rencontre. »
Maurice Zindel
Ne trouvez-vous pas que cette définition de Marice Zindel est apaisante ? Jésus lui-même, « l‘aujourd’hui » de Dieu, le Christ Sauveur qui entre à chaque instant dans notre histoire personnelle. Et nous avons la chance de le rencontrer : c’est le sens de la messe que nous célébrons : Dieu avec nous, pour nous donner plus de confiance et plus d’unité dans notre vie, pour quelle soit centrée sur le Christ, peu importe le niveau de remplissage de notre agenda…
Le jour de l’An : le jour d’une Maman
Et… pas n’importe laquelle : c’est vraiment Marie qui nous est donnée comme mère de Dieu. C’est le titre le plus fondamental de Marie, même s’il est difficile à comprendre. Marie a été conçue sans péché, elle est restée vierge, elle est montée au Ciel et a été couronnée, parce qu’elle était Mère de Dieu, et c’est sa vocation ultime.
Marie est vraiment le chef d’œuvre de toute la Création, et c’est ce chef d’œuvre qui nous est donné dès le début de la nouvelle année. Ce n’est pas par hasard : elle est là pour nous rappeler la finalité de notre vie.
Il n’y a rien de plus beau, rien de plus noble que le Verbe qui prend chair à travers une femme. On y retrouve toute la beauté de la femme, dans toute sa splendeur : mission ultime d’enfanter Dieu en ce monde : celle de conduire, de manifester celui qui est le Vivant.
Méditons, aimons cette maternité qui nous est confiée. Frères et sœurs, sachons la contempler et en vivre plus intensément. Demandons là l’Esprit-Saint de nous faire redécouvrir cette grandeur de la maternité, dans ce monde où nous pourrions risquer de l’oublier.
Car ce cadeau que Marie a reçu, nous y participons aussi aujourd’hui. Nous sommes appelés à être des Mères de Dieu en écoutant et en mettant en pratique la Parole de l’Evangile.
« Marie méditait tous ces événements dans son cœur. »
Prenons Marie à cœur pour cette année 2012. qu’avec elle, nous sachions toujours plus et d’avantage « enfanter Jésus » dans notre cœur, là où nous sommes, que nous sachions toujours plus être des êtres de bénédiction les uns pour les autres, et non pas des êtres de malédiction, des êtres de confiance et d’espérance dans ce monde si inquiets. Que nous sachions toujours demeurer - à travers les inquiétudes inévitables de notre vie - demeurer dans la Paix de Dieu. Que nous sachions revenir vers cet enfant de Bethléem : cette année se passera bien, qu’avec Lui, nous serons toujours dans le bonheur,
Amen.
Références des lectures du jour :
- Livre des Nombres 6,22-27.
- Psaume 67(66),2-3.5.6.8.
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 4,4-7.
- Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,16-21 :
Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire.
Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers.Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.