Liturgie de la Parole :
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3, 12-15
- Psaume 15
- Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 19, 25-27.
Texte de l’homélie :
Chers Frères et Sœurs, chers membres de la famille de P. Jean,
Chers Amis,
Nous venons d’entendre le secret de toute la vie de P. jean, de son ministère comme prêtre du Seigneur, de sa consécration religieuse, de son dévouement au service du bien des âmes à l’exemple et à la suite du Père Lamy. Ce secret, le voici :
A partir ce de moment, le disciple reçut la Mère de Jésus chez lui/
(Jn 19, 27).
Père Jean a bénéficié durant ses années de formation sacerdotale, au séminaire universitaire des Carmes à Paris, d’une grâce mariale toute spéciale. C’est de notre Mère du Ciel, de notre Reine, qu’il a appris le dévouement pour tous ceux que l’Église allait lui confier, d’abord comme prêtre diocésain, curé de paroisse, dans ce qui n’était pas encore le diocèse de Saint-Étienne, puis comme religieux, Serviteur de Jésus et de Marie.
Oui, à l’école de saint Jean, le nom de religion qu’il avait pris en entrant chez nous, il a vraiment été un serviteur de Jésus et de Marie, un témoin et un instrument de la miséricorde de Dieu, ayant à cœur d’annoncer à tous les merveilles de la Rédemption.
Le Père Jean est né dans une famille profondément chrétienne et fervente. Très tôt, il a ressenti l’appel au plus haut service et il a désiré être prêtre, pour communiquer la vie même de Dieu, le pardon divin et le réconfort au plus grand nombre.
Il a consacré les premières années de sa vie sacerdotale au ministère paroissial.
Alors que notre famille religieuse au début des années 60, ne comptait plus que cinq membres, Dieu l’a appelé à nous rejoindre. Après les étapes de formation spécifique à la vie religieuse, il s’est donné sans compter à sa charge de Père Maître des novices et à sa mission de prédication, ayant à cœur d’approfondir d’exposer et de diffuser l’enseignement de l’Église à propos de la royauté de la Vierge Marie, elle qui est notre mère dans l’ordre de la Grâce et notre éducatrice spirituelle.
Cette mission il l’a accomplie en profonde communion avec la communauté de Marie Reine Immaculée, de Bois-le-Roi, sa seconde famille auprès de qui il a souhaité reposer et où il sera enterré lundi.
Ce ministère de prédication, il l’a exercé en de multiples endroits, se donnant sans compter, parfois jusqu’à l’épuisement, disparaissant totalement, avec humilité, derrière la Parole qu’il annonçait, et revenant à l’abbaye toujours joyeux et enthousiaste d’avoir pu communiquer et transmettre l’essentiel de la foi chrétienne et les principes d’une authentique spiritualité eucharistique et mariale.
A tous ses frères de communauté, et spécialement à ceux qui l’ont eu comme Père Maître des novices, il est toujours apparu comme l’homme de la fidélité à la grâce. S’il avait un naturel vif, voire réactif, s’il était d’une extrême sensibilité qui pouvait aller parfois jusqu’au scrupule, il nous a toujours montré l’exemple de ce que saint Paul demande pour les disciples du Christ : la miséricorde, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience.
Il accueillait chacun avec le sourire et nous ne l’avons jamais entendu médire ou se plaindre, toujours confiant dans le travail de la Grâce opérant dans le cœur de chacun. A tous, il manifestait estime, chaleur et confiance.
Mais sa générosité sacerdotale allait bien au-delà de notre famille religieuse : Père Jean a réconforté tant et de tant de Chrétiens. Là encore, sa porte était toujours ouverte à toute détresse spirituelle et il consacrait une large part de son temps à sa correspondance, qui certains jours pouvait être écrasante.
La célébration du sacrement de pénitence était pour lui l’occasion de manifester à tous la charité du bon Pasteur qui ne se décourage jamais de nos infidélités et de nos imperfections, mais qui invite toujours à la confiance et à la conversion.
Avec Père André, il nous a offert un exemple précieux de fidélité à son appel et à sa vocation. Leurs personnalités psychologiques et spirituelles très différentes se complétaient parfaitement. Comme jeunes religieux, nous étions très impressionnés par l’estime mutuelle et la confiance qu’ils se manifestaient l’un à l’autre.
Dans les temps difficiles qu’ont connus l’Église et notre famille religieuse, Père Jean a maintenu le cap, dans l’attitude Marie au pied de la croix. Il aimait à répéter :
Tant qu’on peut encore souffrir et aimer, on peut encore beaucoup !
Il avait pour se guider l’enseignement de l’Église, et spécialement les textes pontificaux qu’il étudiait, annotait, recopiait, archivait et diffusait par sa prédication.
Nous avons aussi été témoin du soin avec lequel il préparait homélies et conférences, ayant à cœur de donner à chacun les moyens d’une fidélité toujours plus grande à sa vocation surnaturelle, aux promesses de son baptême et à l’accomplissement – à la perfection - de son devoir d’état.
Oui, Père Jean a été toujours un serviteur bon et fidèle, et il l’a été jusqu’au bout.
Durant ces derniers mois, nous l’avons accompagné dans son offrande à Dieu alors qu’il était de plus en plus profondément associé au mystère de la Pâque du Christ. Il a été entouré du dévouement et de l’affection de sa famille, de plusieurs de nos frères qui se sont relayés sans relâche autour de lui, de beaucoup aussi dont la compétence et la gentillesse l’ont soutenu dans ses derniers moments, comme médecin, infirmières ou auxiliaires de vie.
Au nom de toute notre famille religieuse, au nom du Père Jean, je vous exprime notre profonde gratitude.
La célébration des funérailles chrétiennes nous donne d’exprimer l’espérance chrétienne. Elle nous fait entrer dans l’Espérance parce que nous avons foi dans le Seigneur ressuscité sorti vainqueur du tombeau. La vie sacramentelle, et spécialement l’eucharistie, nous font participer pleinement, réellement, à cette victoire de Dieu sur le péché, sur le démon et sur la mort.
Nous pouvons tous témoigner de la ferveur et du recueillement avec lesquels Père Jean célébrait les saints mystères. Nous offrons pour lui aujourd’hui le sacrifice rédempteur de Jésus afin qu’il soit très vite introduit dans la joie du Ciel. C’est dans l’eucharistie que nous le retrouvons, puisque l’offrande du Christ fait de nous un seul corps.
Oui, rendons grâce à Dieu pour la vie et le ministère du Père Jean, et prenons dès à présent la bonne résolution ’écouter son enseignement, de suivre son exemple de fidélité, de persévérance et de courage, nous aidant de la grâce de Marie Reine Immaculée, afin de nous retrouver tous un jour dans la Maison du Père,
Amen !