Managers et managés : faire de l’autorité une bonne nouvelle !

Conférence Spi&Spi - Père Pierre-Marie

Harcèlement, angoisse, dépression, burn-out… Que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public, la question de la gouvernance va de pair avec celle du vécu de l’autorité, qui nous renvoie parfois à des expériences personnelles difficiles.
En prenant notre condition humaine, Jésus a éclairé de la lumière de l’Évangile toutes les réalités de notre vie et en fait une bonne nouvelle !

« Plus on a de responsabilités, plus on peut faire du bien. Alors, écoutez vos grands désirs, même celui de l’ambition… Visez l’excellence ! »

Père Pierre-Marie

Résumé :

L’être humain passe une grande partie de sa vie au travail, et comme la nature humaine est complexe, il est important de prendre un temps de recul pour envisager cette question sous une dimension chrétienne.

Ainsi, en tant que Chrétien, nous pouvons poser un autre regard sur celles et ceux qui nous entourent dans le monde professionnel : passer du psychologique au spirituel, pour adopter la bonne attitude en toute circonstance, et en particulier lorsque l’on est manager : se rappeler que « toute autorité vient de Dieu » comme le dit Saint Paul, et que l’autorité est avant tout un service.


Plan de la conférence :

Introduction :

  • La plupart des souffrances au travail sont liées à l’exercice de l’autorité (burn out, harcèlement, stress, pression et dépression…)
  • Rappelons l’étymologie du mot autorité : augere signidie faire grandir, devenir l’auteur
  • Notre époque est marquée par une crise de l’autorité : nous sommes passés du père au pair, et des dérives sont désormais possibles (mode affectif, manipulation)
  • Notons la particularité de l’autorité au travail : elle mélange le pouvoir et l’argent…

Les différents composantes d’exercice du management

  • Les différents modes :
    • Mode directif,
    • Mode explicatif,
    • Mode délégatif,
    • Mode participatif.
  • Deux approches opposées de management :
    • par le stress,
    • par la confiance.

Le principe de subsidiarité :

  • Définition : fonctionnement hiérarchique basé sur le principe d’aide, de suppléance. Il est clairement expliqué par la doctrine sociale de l’Église
  • La subsidiarité est ascendante ou descendante (toujours selon le principe d’aide)
  • Les conséquences de l’application du principe de subsidiarité :
    • l’installation de la confiance,
    • le respect du travail de chacun en particulier du plus faible,
    • la solidarité entre les niveaux de décisions.

Le rôle de l’autorité au travail :

L’autorité sert à discerne le cap et à donner la vision. Elle fixe les règles et le cadre du poste, elle travaille au bien commun (en vue de la communion). Lorsqu’elle respecte le principe de subsidiarité, elle corrige, elle accompagne, elle encourage, elle reconnaît les dons et invite au dépassement de soi-même. L’autorité sécurise et remet dans la finalité. Lorsque cela est nécessaire, elle endosse l’échec et laisse la place à l’erreur…

Détecter et contrecarrer les abus de l’autorité au travail :

Le Manque de clarté dans la définition du poste et de l’organigramme, l’absence de limites, la culpabilisation, le manipulation, le manque de distance entre managers-managés sont des signes de mauvais exercice de l’autorité. De même lorsque l’on joue sur les affects, que l’on mélange les genres, avec des pratiques de communication indirecte, avec abus de pouvoir, et la division pour régner : ce sont des alertes qui ne trompent pas.

Pour lutter contre cela, il faut être un bon professionnel, demander des rencontres directes et relire la définition de poste, objectiver ses remarques. Il faut également se méfier de la communication écrite, prier Notre-Dame du « non », renoncer à plaire, garder la bonne distance (le patron n’est pas un copain), et accroître ses capacités d’observation. Il faut aussi prendre garde au rôle de l’argent et analyser la progressivité dans la confiance dans l’autre, celle qui favorise la bonne confiance en soi. En tous les cas, il faut marquer à l’autorité les limites, dire les choses, ne pas se laisser humilier… prévoir un plan B.
Il faut surtout fuir l’autorité qui détruit.

Le management : une bonne nouvelle !

Être junior : une école de sainteté :

L’évangile des juniors : être un bon professionnel, c’est :

  • Avoir un regard de foi sur son manager, « toute autorité vient de Dieu » Saint Paul aux Romains 13,1),
  • prier pour son N+1,
  • considérer que les difficultés dans mon rapport à l’autorité me font grandir, elle sont source de conversion d’abord en moi, car elle m’apprennent l’amour des ennemis,
  • unir distance et empathie : trouver la juste mesure
  • lui pardonner ses erreurs
  • encourager en lui (elle) le bien, le beau, le vrai
  • se rappeler que fuir la critique qui ne construit pas.

    « Être rusés comme des serpents et simples comme des colombes » Evangile de Saint Mathieu 10, 16.

Être manager : une école de sainteté :

L’évangile des managers : être un bon professionnel et une personne unifiée.

  • Avoir une vraie vie de prière,
  • demander l’aide de l’Esprit-Saint,
  • livrer un combat spirituel contre soi-même
  • se rappeler qu’il n’est pas Dieu et qu’il aura à répondre de son autorité
  • savoir demander pardon,
  • accepter de ne pas être un manager parfait,
  • se libérer du regard des autres,
  • prier pour ses N-1,
  • unir distance et empathie : trouver la bonne mesure
  • encourager,
  • rentrer dans la confiance et la foi par rapport à sa fonction,
  • Imiter Jésus : Il est un rocher, un berger et un vigneron
  • viser la fécondité pour l’entreprise et pour la personne,
  • aimer les personnes dont il a la charge jusqu’à savoir leur dire que leur place n’est pas là,
  • le pire ennemi du manager c’est la peur.
« Toute autorité vient de Dieu et doit Lui en rendre compte » Jean Vanier.

L’autorité est un service. Comme Jésus ce service passera par la Croix, la solitude.

« Rusés comme des serpents mais simples comme des colombes » (Mt 10, 16).

Simples, c’est à dire sans mélange et avec droiture d’intention.

Il faut favoriser l’alliage du Saint-Esprit en nous. Être manager demande assurance, exigence et humilité : c’est une conversion permanente. Les défauts et les qualités sont mis sans cesse en lumière. Mais, un bon manager peut faire beaucoup de bien.

Plaidoyer pour la belle ambition

Rappelons-nous l’évangile des talents : il s’agit de répondre à un appel, de faire confiance. Ainsi, désirer d’être dans le top 10 de votre entreprise et/ou une référence dans votre profession est une bonne ambition.

Il faut viser l’excellence par amour : il y a tant de bien à faire…

Écoutez vos grands désirs et méditez sur l’exemple de Jésus.

« La grandeur d’âme est le signe d’une grande humilité »
(Saint Thomas d’Aquin)

« Je ne pensais pas avoir cette énergie en moi…
Je ne ferai jamais le Vendée Globe si je n’ai pas la foi »
François Gabart (29 ans) Vainqueur 2013 du Vendée Globe