Jean-Paul II nous donne ce commentaire :
Le fils semble invité à cause de la Mère. Ce qui va se passer manifeste l’entente profonde entre Jésus et sa mère, leur union spirituelle intime. C’est Elle qui provoque le commencement des signes !"
Nous connaissons bien la scène, je ne vous la rappelle pas. Ce ne sont pas les époux qui demandent, qui se plaignent de manquer, qui murmurent contre l’imprévoyance du maître du repas. C’est Marie qui perçoit, qui devine, qui découvre le malaise dû à l’absence de vin pour les invités ! C’est Elle encore qui se tourne vers Jésus, qui intercède, qui implore : « Ils n’ont plus de vin ». Elle est sûre de Lui, Elle a la manière de toucher son coeur, la manière de l’amour. Ainsi, dans toute notre vie, comme à Cana, c’est Elle qui devine, qui pressent, qui découvre notre détresse, même si nous la tenons cachée, à plus forte raison si nous Lui en parlons.
C’est Elle qui la transmet à Jésus (voilà la médiation), Lui exprimant notre besoin, notre faiblesse, notre indigence : il n’a plus la foi, elle se décourage, il durcit son coeur, elle se laisse entraîner, il a perdu son travail, elle n’a plus de santé, etc. Et chaque fois, sachons-le bien, Elle est entendue : c’est là sa toute puissance de Reine Immaculée, la toute puissance suppliante.
Et c’est Lui qui exauce, c’est Lui qui accorde, c’est Lui qui donne. « Remplissez d’eau ces jarres, puisez maintenant et portez-en au maître du repas ! ».
C’est Lui que le miracle glorifie, c’est à Lui que les disciples s’attachent. « Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en Lui ! ».
Ecoutons Jean-Paul II nous dire cela si bien :
"Marie va au-devant de toute la gamme des besoins des hommes et de leurs nécessités, et c’est en vue de les introduire dans le rayonnement de la mission messianique et de la puissance salvifique du Christ. Il y a donc une médiation. Marie se situe entre son Fils et les hommes dans la réalité de leurs privations, de leur pauvreté, de leurs souffrances. Elle se place « au milieu », c’est à dire qu’Elle agit en médiatrice, non pas de l’extérieur, mais à sa place de Mère, consciente comme telle de pouvoir montrer au Fils les besoins des hommes ou plutôt d’en avoir le droit. Sa médiation a donc un caractère d’intercession. Marie intercède pour les hommes.
Ne craignons donc pas, en La mettant dans notre vie à sa vraie place de Mère et de Reine, de nous détourner de Jésus. Tout au contraire, une fois son intervention faite pour nous auprès de Jésus, elle nous dit comme aux serviteurs des noces :
Tout ce qu’il vous dira de faire, faites-le"
Elle ne nous retient pas à Elle, Elle nous conduit à Lui, Elle nous porte à Lui, Elle n’a pas d’autre rôle, pas d’autre mission, pas d’autre raison de vivre. C’est là toute sa joie, tout son bonheur : faire de nous des copies ressemblantes de Jésus-Christ."