Texte de l’homélie de mariage :
Quel bel évangile, frères et sœurs biens aimés, que nous offrent Anne-Laure et Gauthier pour la célébration du jour de leur mariage.
Cet évangile n’est pas si courant, et pourtant il dit beaucoup de ce que signifie l’union de l’homme et de la femme devant Dieu pour toujours. Il signifie beaucoup, parce que, d’une manière ou d’une autre, découvrir le don de Dieu qu’est l’autre c’est toujours un regard de foi.
Dans la longue et très sérieuse préparation que Anne-Laure et Gauthier ont faite, je leur ai posé la question de savoir s’il voyaient l’autre comme un don de Dieu. L’autre est une miséricorde notre vie, une grâce pour notre vie.C’est d’abord dans un regard de foi que Anne-Laure et Gauthier se regardent pour découvrir la présence dans leur couple.
A travers cette lecture de Matthieu 25, lue pour la fête du Christ-Roi, qui rappelle l’urgence de la miséricorde, c’est l’invitation pour Anne-Laure et Gauthier et vous tous qui avez reçu ici le sacrement du mariage virgule à changer de regard ou plutôt à cheminer dans le regard. La foi c’est d’abord le chemin du regard, une certaine manière de regarder l’autre. on peut regarder l’autre à travers ses défauts, la vie commune charge des époux de découvrir les petits travers de l’un et de l’autre, les petites exaspérations, mais ce n’est pas de ce côté-là que nous voulons aller. Nous voulons avoir un regard d’émerveillement, qui passe aussi par l’accueil de la fragilité :
« J’étais pauvre et vous m’avez recueilli, j’étais malade et vous m’avez visité. »
Au fond, est-ce que le mariage ce n’est pas d’abord l’union de deux pauvres, qui devant Dieu demandent la grâce d’un amour pour toujours ? si nous passons à côté de cela, nous passons à côté de la grâce propre des noces, c’est en découvrant l’autre dans sa fragilité et en osant montrer sa fragilité à l’autre que l’amour grandit. Vous avez eu, pendant ce temps de fiançailles, le temps aussi de découvrir la fragilité de l’un et de l’autre et cela vous a aidé à cheminer dans la foi, vous avez voulu découvrir dans la fragilité de l’autre la présence aussi du Seigneur.
Cette lecture nous permet aussi de nous poser la question de savoir quel regard nous avons sur nos propres fragilités, nos propres blessures, nos propres moment de faiblesse, nos « faims », nos « soifs », nos maladies, qui sont le signe de la faiblesse. J’aime le Seigneur dans le couple en aimant aussi l’autre dans sa faiblesse. C’est vrai pour les jeunes mariés, mais c’est vrai aussi pour le grand âge, quand les époux cheminent après de longues années, de découvrir dans ce grand âge quelque chose de beau et que de la faiblesse peut renaître quelque chose qui a à voir avec l’éternité, et c’est le sens de toute la vie chrétienne.
Nous sommes dans un lieu mythique : nous sommes dans une église qui a été blessée pendant la Première Guerre mondiale, c’est un lieu qui a souffert et qui s’est relevé de ses cendres et de sa souffrance et qui a découvert dans sa souffrance quelque chose de beau. C’est aussi un lieu mythique parce qu’en contrebas du village se trouve le monument des « fantômes ». Ce monument sculpté par Paul Landowski, qui a réalisé la grande sculpture du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, a été réalisé en mémoire de tous ceux qui, lors de la deuxième bataille de la Marne, ont amené les Français jusqu’à l’Armistice. Ceux qui ont donné ici leur vie ont aimé leur terre plus que leur propre vie.
Nous sommes toujours précédé par un amour, l’amour de vos parents de votre famille, qui vous permet de faire ce pas dans la confiance. Dans cet acte de confiance de Anne-laure et Gauthier il y a quelque chose à voir avec nous-même aussi et le plus profond de notre attachement au Christ. c’est par les actes que nous voulons dire notre foi et c’est le sens de la première lecture.
Vous m’avez confié Anne-Laure et Gauthier, vouloir après votre mariage avoir un engagement humanitaire. Celui-ci sera aussi le signe de votre engagement à deux à la suite de Jésus. Les époux grandissent dans l’amour en se mettant au service, cet amour n’est pas au sommet comme on le croit souvent le jour du mariage, c’est un amour qui débute et qui sera amené à grandir petit à petit et se mettre au service des pauvres dont l’Évangile nous parle. C’est le lieu magnifique pour pouvoir grandir dans une gratuité intérieure et en même temps se découvrir l’un l’autre. Se mettre au service des plus petits que soi c’est aussi se mettre au service l’un de l’autre.
Demandons au Seigneur pour Anne-Laure et Gauthier beaucoup de grâces pour qu’ils puissent témoigner. Dans l’acte de confiance que vous vous faites, vous nous fait du bien et en même temps dans cet engagement de servir les plus petits, vous rappelez que tout acte d’amour retentit dans l’éternité.
Cet acte d’amour que vous posez aujourd’hui on vous engageant l’un envers l’autre pour toujours, vous le retrouverez d’une manière ou d’une autre dans l’éternité.
Nous sommes en communion avec les fidèles défunts, nous voulons les implorer, priez pour eux et qu’ils prient pour nous. Nous voulons avoir cette grâce d’avoir déjà dans le regard cette éternité, c’est l’éternité qui nous donne la force d’avancer jour après jour.
Anne-Laure et Gauthier, nous voulons à travers cette célébration, vous redire notre affection et à la fois recevoir un témoignage de votre enthousiasme, le témoignage de votre confiance. pour ceux d’entre vous qui ont reçu le sacrement du mariage, c’est un bon moment aussi pour renouveler avec les fiancés cet engagement, parce que la vie commune peut avoir ses moments d’usure, redécouvrir un couple qui s’engage pour toujours nous redonne de la confiance, espérance et force pour avancer.
Demandons au Seigneur, que par l’intercession de la Vierge Marie nous puissions découvrir l’appel d’un Dieu qui nous appelle des ténèbres à son admirable lumière.
Amen !