Jean-Paul II nous dit :
Au moment même de son sacrifice, Jésus dit à sa mère ces paroles fondamentales : « Femme, voici ton Fils » et au disciple : « Voici ta mère »(Jean 19,26). Et l’Evangile note qu’après les avoir prononcées, Jésus était conscient que tout était consommé. Le don de la mère était le don final qu’Il accordait à l’humanité comme fruit de son sacrifice. Il s’agit donc d’un geste qui veut couronner l’oeuvre rédemptrice."
Frères, en avons-nous pris assez conscience ? Dès ce moment, chacun de nous est son Jésus. C’est merveilleux : la mère de Jésus est mienne. Et son coeur ne cesse de battre pour nous de la miséricorde même de Dieu qui nous l’offre. Elle est pour de vrai notre mère. Voyez : Elle demeure avec Jésus jusqu’au dernier soupir, Elle accepte tout, Elle consent à tout, Elle souffre là, comme jamais maman n’a souffert pour donner la vie à un enfant :
« Mes petits enfants pour qui je souffre les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous ! » (Galates 4,19). Ce mot de saint Paul aux premiers chrétiens est d’abord le sien. Ne l’oublions jamais : nés de la croix de son fils, nous sommes enfants de ses douleurs.
Elle n’a pas deux coeurs, l’un qu’Elle aurait pour aimer Dieu, l’autre qu’Elle aurait pour nous aimer nous. Elle agit pour nous comme Elle fit pour Lui, de la même manière, avec le même soin, de tout son amour. C’est dire si Elle s’occupe de nous, si Elle se donne du mal pour nous, si Elle veille continuellement auprès de nous. Chacune de nos douleurs est la sienne. Dans son coeur se répercute vraiment toute l’amertume, toute la misère, toute la souffrance du monde. Elle est admirablement mère pour chacun. Elle a de nous les soucis d’une mère, Elle a pour nous les gestes d’une mère.
Frères, est-ce que nous le savons assez ? Est-ce que nous en vivons assez ? Est-ce que nous faisons vie commune avec Elle, comme c’est le désir du Christ ? Cela va beaucoup plus loin qu’une prière que nous lui adressons, même chaque jour ! L’Evangile nous donne l’attitude de saint Jean comme modèle de la nôtre : « Et le disciple la prit chez lui ». Est-ce que nous la prenons chez nous ? Chez moi, se sent-elle chez Elle ?
Prendre quelqu’un chez soi, prendre quelqu’un avec soi, c’est la plus belle manière de l’accueillir, c’est la meilleure façon de le recevoir. C’est l’introduire dans notre intimité, c’est lui faire partager notre vie, c’est tenir compte de sa présence à nos côtés, c’est modifier ce qui peut le contrarier, l’attrister, le faire souffrir. C’est au contraire s’accorder à ce qu’il aime, même à ce qu’il préfère, c’est débattre avec lui de ce qui est à décider, c’est réfléchir avec son aide aux moyens à prendre, c’est exécuter en tenant compte de sa manière de faire les choses. Voilà le vrai accueil de quelqu’un sous notre toit. Voilà le vrai partage de notre vie avec Elle.
Frères, prions pour toutes les mères : qu’elles se mettent à l’école de Marie. Alors, elles sauront respecter la vie qui s’éveille en elles, être éducatrices de la foi au coeur des enfants que Dieu leur donne, vivre leur mission de pivot d’unité dans leur famille et, pour un renouveau de la famille, apporter ce supplément d’âme dont l’humanité de notre temps a le plus grand besoin.