Père Lamy était un peu le curé des voyous, des bidonvilles, il s’occupait des jeunes en difficulté. Il avait grand souci de l’accueil du jeune.
Et il voulait aider les jeunes à recevoir une humanité. Il les accueillait profondément.
Jésus est venu pour les pécheurs.
Et, pour ceux qui suivent Jésus, comme les pharisiens, c’était une chose difficile à comprendre. Et alors que chacun aurait voulu recevoir Jésus chez lui, Jésus va chez Zachée, le pécheur… Quel scandale pour les pharisiens, pour les bien pensants de tous les temps !
Grâce à l’expérience mystique, le père Lamy – qui était un curé classique de son époque – s’ouvre à une autre réalité.
Marie est le Refuge des pécheurs… Le père Lamy comprend plus profondément cet amour de Jésus et de Marie venus pour les pécheurs qui va surgir dans sa vie. Il rentre dans le cœur de Jésus par le cœur de Marie.
La présence de Marie assure et fixe le Père Lamy dans l’amour de Jésus qui se donne sans conditions, pour tous.
Jésus est vraiment venu pour les pécheurs.
Qui que nous soyons, nous pouvons nous tourner vers le Seigneur et nous laisser regarder par Lui.
Dieu vient, Il est là.
A l’école de Jésus et de Marie, Il ne s’agit pas de faire des choses. Il nous faut apprendre à être présent, à entrer dans le silence, à accueillir, à recevoir, à être attentif à ce qui se passe autour de nous et en nous. Pour aimer, il faut accueillir l’autre dans ce qu’il est, pleinement.
L’expérience du Cœur de Marie, Refuge des pécheurs va de pair avec une prise de conscience de son péché.
Après la révélation de son cœur, Marie montre au Père Lamy ses péchés.
Lorsque nous entrons dans la prière, surgissent les obstacles, la prise de conscience que chacun porte en lui le bien et le mal. Partout, nous emmenons notre part d’obscurité, malgré nous.
Quelles sont ces obscurités ? Ce sont les sentiments négatifs que l’on a en nous… (la jalousie, la convoitise, la peur du regard de l’autre…) Ces obscurités viennent de l’intérieur, elles ne viennent pas des autres.
Le véritable péché, ce sont ces tendances négatives : tout ce qui nous sépare de Dieu et des autres. Se confesser c’est accuser aussi ces tendances que nous sentons en nous.
Le fond de l’homme est immaculé (par le baptême), mais ce fond est recouvert d’une couche épaisse, qui se révèle parfois être une plaque de béton ! Il est impossible alors de voir à l’intérieur, si l’on ne soulève pas la dalle… il faut demander à Dieu de faire sauter cette couche épaisse.
Le Père Lamy vit de cette intelligence du cœur de Dieu.
Notre apostolat tient là : vivre de ce pardon du Seigneur et le communiquer.
Par notre baptême, nous sommes plongés dans la mort du Christ, nous laissons tomber tout ce qui est mort en nous pour vivre !