(Olivier Clément).
Introduction
Dévoilement
« Qu’il était glorieux, entouré de son peuple, quand il sortait de la maison du voile !
C’était comme l’étoile du matin au milieu d’un nuage
comme la lune aux jours de son plein
comme le soleil resplendissant sur le Sanctuaire du Très-Haut
comme l’arc-en-ciel brillant dans des nuages de gloire
comme la fleur des roses au jour du printemps,
comme les lys sur le bord de l’eau
comme les pousses du Liban aux jours de l’été
comme le feu et l’encens sur l’encensoir,
comme un vase d’or massif orné de toutes sortes de pierre précieuses,
comme l’olivier faisant pousser des fruits, comme le cyprès s’élevant dans les nuages.
Quand il prenait la robe de gloire et revêtait ses ornements superbes,
quand il montait au saint autel,
il remplissait de gloire l’enceinte du sanctuaire :
Mais quand il recevait les parts des mains des prêtre,
debout lui-même près du foyer de l’autel,
il était entouré d’une couronne de frères comme d’une frondaison de cèdres au Liban ;
Ils l’entouraient comme des troncs de palmiers,
tous les fils d’Aaron dans leur gloire,
avec l’offrande du Seigneur dans leurs mains,
devant toute l’assemblée d’Israël !
Tandis qu’il achevait l’office sur les autels,
pour embellir l’offrande du Très-Haut, Tout-Puissant,
il étendait la main sur la coupe et faisait la libation du sang de la grappe » (Siracide 50,1-..)
Dévoilement… Ce sont ces versets de l’Ecclésiastique appelé aussi Siracide, qui se sont imposés à nous en contemplant cette image. Texte fameux, ô combien, car il a donné nombre de symboles pour les Litanies de la Sainte Vierge. L’auteur inspiré, un fervent du culte du Temple, donne une description émerveillée de la liturgie du Jour des Expiations ; l’instant où le grand-prêtre Simon fils d’Onias (figure du Christ), sort du sanctuaire, de derrière le voile du Saint des Saint où il ne pénétrait seul qu’une fois l’an, pour offrir le sacrifice et prononcer le Nom indicible de YHWH.
Dévoilement car le christianisme n’est pas une religion mais une Révélation.
D’un Dieu qui se dévoile et révèle son amour sa créature, l’homme, pour en faire son ami et le faire participer à sa nature divine.
Dévoilement car la Révélation atteindra son sommet avec l’Incarnation dans le sein de la Vierge Marie comparée à une fontaine scellée, un jardin bien clos.
Dévoilement car l’Ancien Testament qui parlait en figure est maintenant dévoilé par le Nouveau.
Une fresque
La fresque est une technique de peinture connue depuis l’Antiquité. Sur une couche de mortier de chaux encore frais, le peintre dépose la couleur, des pigments minéraux détrempés dans de l’eau. Puis il lustre l’enduit avec une truelle pour en faire ressortir l’eau qui va ainsi aspirer le pigment et le faire pénétrer en profondeur. En séchant, grâce au contact du métal, il se produit une cristallisation de la chaux qui va fixer définitivement le pigment. Cette technique présente deux difficultés : elle ne permet pas les repentirs et les couleurs se modifient en séchant.
Une icône
Le peintre Stéphane Descours a délibérément peint sa fresque dans un style d’icône. Ce style pourra surprendre un occidental, habitués que nous sommes à une peinture descriptive car nous avons de la peinture une vision essentiellement décorative ou pédagogique. Il n’en va pas de même pour nos frères orientaux et l’art de l’icône. Leurs peintres, les iconodules, se préparent par le jeûne et la prière Ils ne diront d’ailleurs pas « peindre » mais « écrire une icône ». Car avant d’être décorative, l’image iconique cumule trois fonctions :
- ascétique d’où le style volontairement dépouillé ;
- liturgique : elle est l’objet de marques de vénération ;
- théologique : « L’icône prétend moins représenter la divinité que rendre tangible la participation de l’homme à la vie divine. » (M. Nikitine)
En effet, une icône n’illustre fondamentalement qu’un seul thème : celui de l’Incarnation divine avec son corollaire, la transfiguration de la création. Ainsi, une icône ne veut rien exprimer d’autre que le célèbre Prologue de saint Jean :
« Au commencement était le Verbe […] Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jean1,1 et 14)
La Mère de Dieu
L’emplacement est à lui seul signifiant. La fresque est située à l’est vers le soleil levant : Le Christ est le nouvel Orient ou encore comme il est dit dans le Credo, « Lumière née de la Lumière ». C’est pourquoi tant d’églises jusqu’à une époque récente étaient orientées.
Elle est située dans l’abside en forme de demi-cercle.
Le fond d’or : L’or, couleur sans mélange, couleur qui n’existe pas dans la nature, a valeur de lumière pure et situe la scène dans un espace-temps transfiguré plaçant d’emblée les figures dans l’au-delà et l’éternité.
La gestuelle : Elle est paisible et les personnages regardent de face , ce qui reflète leur paix intérieure.
Les quatre lettres majuscules grecques : Le lettres MP/ThU près de la Vierge sont les lettres initiales et finales de Mêtêr Thêou, la Mère de Dieu.
Une inscription ne vise pas d’abord à identifier une scène, évidente ici, mais veut, par l’écriture et la parole, proclamer une vérité de foi : ici, celle proclamée par le concile d’Éphèse en 431 : Marie est vraiment la Mère de Dieu.
Sa position centrale dans l’église où tous les regards convergent en entrant et ses dimensions monumentales, soulignent le rôle primordial que Marie a joué dans l’Incarnation.
Lorsque les Pères du concile d’Éphèse ont défini le dogme de la Théotokos, ils ont usé d’un terme d’un réalisme très cru : Marie a enfanté Dieu, elle est la parturiente de Dieu ! A un hérétique qui frémissait à l’idée d’un Dieu « coagulé dans l’utérus, enfanté dans la douleur, lavé , emmailloté », Tertullien (IIIe s.) superbement répondra : « C’est que le Christ a aimé l’homme et avec l’homme il a aimé sa manière de venir au monde. »
Les Pères visaient d’abord à défendre la réalité de l’Incarnation divine et sauvegarder l’unité de la personne du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Il en allait de notre salut : Dieu a vraiment assumé notre nature humaine pour sauver l’homme du péché et lui communiquer sa vie divine.
Prenons un exemple : une mère est mère du corps de son fils, non de son âme immortelle directement infusée par Dieu. Et pourtant, on dira « la mère de Pierre » et non « la mère de la chair de Pierre ». Parce que corps et âme forment une unique nature, une seule réalité. De façon analogue, Marie est appelée Mère de Dieu, même si elle n’a donné à Jésus que l’humanité et non la divinité car en Lui, humanité et divinité forment une seule personne.
Ce dogme de la maternité divine est la clef et raison d’être de tous les autres dogmes et privilèges marials qui viendront par la suite.
Le maphorion : La Mère de Dieu porte le maphorion, ce voile-manteau, caractéristique du costume féminin byzantin. Il est de couleur pourpre, la couleur impériale. Le rouge peut signifier le feu divin, le sang du sacrifice, la charité… Mais ici, il exprime la grâce divine qui enveloppe Marie et la fait participer à la gloire de son Fils. Elle est complètement revêtue de l’Amour et de la Sainteté de l’Esprit. Elle est le Toute-Sainte. A l’Annonciation, l’ange Gabriel (qui figurera sur le vitrail en face), ne l’a pas saluée par son prénom mais par « Comblée de grâce », ce qui est son identité la plus profonde.
Les étoiles : Le manteau est toujours orné de trois étoiles sur le front et les épaules. Ce motif, emprunté au costume nuptial des princesses syriennes, signifie la virginité de la Vierge Mère avant, pendant et après l’enfantement. La Vierge, la Sainte Vierge, l’Inviolata s’est entièrement donnée à Dieu : âme, corps et esprit. Sa virginité est le signe d’un cœur absolument sans partage, d’une volonté aimante complètement accordée à celle de Dieu.
Marie Reine
- La Couronne dorée : Celle-ci est ornée d’une rose, d’un lys et d’une marguerite selon la description qu’en a donnée le Père Lamy lorsqu’il eut la vision de la Sainte Vierge pendant la messe à la basilique de Gray, le 9 septembre 1909.
Marie est couronnée comme reine parce qu’elle est la Mère du Roi, le Christ. Dans l’Orient ancien (l’Égypte, l’Assyrie, Israël…), la mère du roi, la Grande Dame, avait des privilèges et honneurs particuliers et jouissait d’une dignité suréminente, plus que les épouses du roi. Ainsi, Bethsabée se prosterne devant le roi David mais son fils Salomon devenu roi, se prosterne devant elle et la fait siéger à sa droite. D’ailleurs le nom de Marie ou Mariam en araméen signifie la souveraine, la dame, la maîtresse ou princesse. La royauté de Marie sera proclamée par Pie XII en 1954.
- Sur les manches d’un bleu profond, couleur qui exprime le mystère des êtres, ressortent de somptueux bracelets « d’or à petits d’argent » comme les bijoux que porte l’Épouse du Bien Aimé dans le Cantique des Cantiques. Marie est « le lit nuptial où se sont accomplies les noces de l’humanité, le métier où fut tissée la tunique de l’union, le laboratoire où s’opéra l’union de Dieu et de l’homme. » (Saint Basile)
- Les mains très réalistes que le peintre a voulues ridées, ne contrastent que plus étrangement avec le reste de la fresque. Le Seigneur Jésus n’a pas évité à sa Mère Immaculée préservée de tout péché, ce que lui-même a connu de la condition humaine : le travail, la fatigue, la solitude, la souffrance, la tentation, la mort.
Cela est très important, Marie n’a pas échappé à la condition humaine. _ Garde-toi de faire de la mère du Verbe incarné, un être qui ne tient plus à la terre. Dotée par grâce d’un privilège inouï, elle a néanmoins cheminé comme nous sous le régime des dons et des vertus dans l’obscurité lumineuse de la foi. C’est pourquoi les Pères diront qu’elle a d’abord conçu le Christ par sa foi avant que de le concevoir dans sa chair.
La Servante du Seigneur, la pauvre de Yahvé, a pratiqué à la perfection les Béatitudes et donc la première d’entre elles : « Heureux les pauvres de cœur ; le Royaume des cieux est à eux » (L’une des deux seules dont la promesse est au présent et non au futur !). Marie est élevée dans la gloire parce qu’elle s’est abimée dans l’humilité, comme elle le chante dans son Magnificat.
Aussi, plus encore que par le privilège de la maternité divine, sa royauté lui vient par la suréminence de ses vertus.
- Le Rosaire Mais il est une deuxième couronne, tellement monumentale qu’elle pourrait t’avoir échappée. Cette grande couronne de roses, le chapelet, qui enserre la fresque. (En fait sculptée elle aussi de roses, marguerites et lys par Aymeric Pelé de Saint-Maurice, le même sculpteur de la couronne, du tabernacle et de l’ambon). C’est une couronne d’amour car dans cette prière litanique, nous ne nous lassons jamais de redire les mêmes paroles.
« Un jour quelqu’un m’a dit, en parlant de la succession litanique des « Je vous salue Marie » : L’amour ne sait dire qu’une parole et, en la disant toujours, on ne la répète jamais » (dom Bernardo Olivera)
Lorsque tu pries le chapelet, tu fais tomber Marie à genoux. Tu demandes à la Mère de Dieu d’accomplir son rôle d’intercesseur et de prier pour nous (pas seulement pour toi seul, tout comme le Notre Père) sans lui précisez davantage ta demande, persuadé qu’elle demandera à Dieu ce qui t’est le meilleur et accordé à la volonté de dieu. A la question de la Sainte Vierge lui demandant de demander tout ce qu’il voulait, elle le lui accorderait, fût-ce la science infuse ; le Père Lamy simplement répondit :« Priez pour moi à l’heure de ma mort ! »
La Vierge Orante
La Vierge figure encore sous les traits de l’Orante, debout, les bras levés dans l’attitude antique de la prière telle qu’on la retrouve dans la peinture des catacombes. Comme naguère Moïse sur la montagne priant pour la victoire de son peuple et plus tard son Fils sur la croix, elle garde les bras levés vers Dieu dans un geste de supplication et d’intercession pour l’Église en butte dans ce monde à la persécution. Marie est le prototype de l’Église priante. Marie qui s’est tenue debout au pied de la croix est la Mère de la Foi et de l’Espérance. Au calvaire, dans les ténèbres du Vendredi saint, les apôtres ayant fui, toute la foi de l’Église naissante s’est réfugiée en son cœur.
La Vierge orante possède deux sens : elle offre son Fils à Dieu ; elle donne son Fils aux hommes.
Notons que la Mère de Dieu ne regarde pas l’Enfant mais est tournée vers celui qui entre ; c’est à dire vers l’humanité.
Au moment où le Fils de Dieu a assumé la nature humaine pour l’unir à sa Personne divine, il l’a inondée d’une grâce encore plus grande que celle de la Vierge Marie : c’est la Fontaine de toutes les grâces. Marie n’est pas la source de la grâce puisqu’elle même la première graciée mais la mère de l’Auteur de la grâce. C’est ainsi qu’il faut entendre sa médiation.
Jésus intercède pour nous auprès du Père, Marie intercède pour nous auprès du Fils :
« La médiation de Marie a un caractère d’intercession. » (Saint Jean-Paul II)
Ses deux mains grandes ouvertes sont faites pour donner ce qu’elle reçoit.
Le cou puissant : L’Église a été comparée à un corps dont le Christ est la Tête (le chef). Un saint du XVe s., S.Bernardin de Sienne, semblablement comparera la Mère du Christ au cou car « De même que les forces vitales se répandent de la tête vers le corps en passant par le cou, ainsi les grâces sont transmises au corps mystique depuis la Tête qui est le Christ par l’entremise de la Vierge. »
Le drapé très ample et lourd des manches du maphorion est comme une invitation à venir s’y réfugier. Il semble se déployer comme une barque… la barque de l’Église dont le Christ est le mat.
Il est émouvant d’observer qu’à la même époque (vers le XIIe s.), tant en Orient (Marie portant un voile sur les bras) qu’en Occident (Marie ouvrant son ample manteau pour qu’on s’y réfugie) se développe le thème de la Vierge protectrice des Chrétiens et de l’Église. Marie est la Mère de l’Église, ce titre sera solennellement proclamé par Paul VI lors du second Concile du Vatican.
La Vierge du Signe
La Vierge présente au monde son Fils : C’est la Vierge du Signe de l’Emmanuel, la prophétie la plus célèbre d’Isaïe (VIIIe s.av.J.C.) :
« Voici que la Vierge est enceinte, elle enfantera un fils et on lui donnera le nom d’Emmanuel c’est-à-dire Dieu-avec-nous. » (Isaïe 7,14)
Elle est aussi appelée par les Grecs : l’Hodighitria , la Vierge qui montre la Voie, le Chemin, c’est à dire Jésus.
La mandorle autour du Christ : ce halo blanc en forme d’amande est réservé au Christ et à Dieu et symbolise le rayonnement de la Gloire de Dieu. Le Christ est vêtu de blanc car le blanc est ce qui se rapproche le plus de la lumière pure. Aussi, le Christ ressuscité ou transfiguré sera toujours vêtu de blanc. Il porte un manteau pourpre (de la même couleur que les joints qui unissent les douze pierres de l’Autel, symbole du Christ) : Rouge qui évoque la charité et le sang du sacrifice. L’étole jaune signifie son pouvoir sacerdotal.
Le Christ est figuré sous les traits d’un adolescent : Il est « l’image du Dieu invisible, le premier né de toute la création », ce que confirment les inscriptions grecques toujours présentes dans le nimbe d’or crucifère du Christ : Ó ÔN (CELUI QUI EST), c’est le Nom divin et transcendant que Dieu a révélé à Moïse dans le Buisson ardent qui brûlait sans se consumer (préfiguration de l’Incarnation.)
IC/XC dans la mandorle, est le monogramme de Jésus Christ, le nom humain de Dieu qui signifie Sauveur (en hébreu Jésus) et Oint (en hébreu Messie = en grec Christ).
Les rayons verts : Ils signifient la théophanie de l’Emmanuel. Les petits traits d’or sont des assistes et représentent la lumière qui en émane. C’est la Personne du Fils qui s’incarne mais l’Incarnation est l’œuvre des Trois Personnes divines : « Le sein de Marie (est devenu) plus vaste que les cieux ».
En Marie, le Verbe qui était avant le commencement du monde s’est fait homme. Révélation tellement inouïe qu’il a fallu à Dieu quatorze siècles pour y préparer son peuple.
Les petits poissons et les ancres dans les angles, sont les premiers symboles du Christ bien avant la croix. Les premiers Chrétiens mettront beaucoup de temps avant d’oser représenter, la croix, instrument d’un supplice infamant. Le poisson est un acrostiche grec sur Jésus Fils de Dieu Sauveur. L’ancre signifie le port et l’espérance.
L’ocre des visages : Les carnations des visages sont dans les tons ocres, couleurs de l’argile dont Adam fut modelé dans le récit de la Genèse. Le Christ est le Nouvel Adam venu remodeler l’homme que le péché avait défiguré. De même, Marie a pu être appelée la Nouvelle Eve car par son fiat et son obéissance lors de l’Annonciation, elle a dénoué le nœud formé par la désobéissance d’Eve.
Ces couleurs disent aussi l’unité fondamentale de tous les hommes fils de Dieu et évoque la densité de la matière : « Je n’adore pas la matière mais mon Créateur qui s’est fait matière à cause de moi. » (saint Jean Damascène, Défense des icônes).
Marie, l’Arche d’Alliance
- Le Livre-Tabernacle : Le Christ lève la main droite dans un geste de bénédiction et tient dans sa main le Livre de Vie. Ce livre que tient le Christ est aussi le tabernacle où est écrit en lettres d’or, en grec, le verset de saint Jean : « le Verbe s’est fait chair ».
Marie est le premier tabernacle de l’histoire. Elle a été couverte par l’ombre du Très-Haut comme la nuée lumineuse dans le désert. L’arche des Hébreux en acacia et en or, matières incorruptibles contenait : un vase d’or contenant de la manne, le bâton d’Aaron, le premier grand prêtre et les Tables de la Loi.
Marie, préservée par son Immaculée Conception de la corruption du péché, est l’Arche de la Nouvelle Alliance ; elle a contenu le Pain vivant descendu du Ciel, l’unique Grand Prêtre et Médiateur, la Parole de Dieu. _ Lors de la Visitation, saint Luc y fera une allusion transparente en usant d’un verbe rare : Pour dire que saint Jean-Baptiste a tressailli dans les entrailles d’Élisabeth, il emploiera le même mot que lorsque le roi David a dansé devant l’Arche. Le fœtus Jean a dansé devant l’embryon Jésus !
- L’Hostie : A chaque messe, lors de l’épiclèse (invocation à l’Esprit Saint), l’Esprit Saint, celui-là même qui a couvert Marie de son ombre, est appelé sur le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Christ puis sur le peuple pour en faire le corps ecclésial du Seigneur.
« L’homme depuis toujours cherche Dieu dans les hauteurs. […] Il ne comprend pas que Dieu est descendu, a renversé la pyramide et s’est mis lui-même à la base pour tout porter et nous porter tous avec lui. Dieu se fait présent silencieusement dans le sein d’une femme. Vraiment il faut le dire : cela est croyable parce que c’est une folie […] Le Dieu qui se fait chair dans le sein d’une femme est le même qui ensuite se rend présent au cœur de la matière du monde dans l’eucharistie. » (Père Yves Cantalamessa)
Humilité et pauvreté du Dieu Très-Haut qui s’est fait le Très-Bas.
Maintenant, sache-le donc, quand tu t’avanceras vers le saint autel pour communier au Corps et au Sang du Seigneur. Tu peux toi-aussi imiter la Mère du Seigneur. Sois attentif : il y a une analogie profonde entre le Fiat de Marie à l’Annonciation et l’Amen que tu prononces en recevant le Corps du Seigneur. Car à quoi te sert-il que le Christ soit né une fois à Bethléem s’il ne naît pas aussi par la foi dans ton âme ?(Origène) Tu peux concevoir et enfanter le Christ. Le Seigneur nous a dit comment : en écoutant sa parole et en la mettant en pratique (Luc 8,21). Le concevoir par la foi ; l’enfanter par tes œuvres.
Conclusion
Avez-vous remarqué ? Le pavement du sanctuaire et de la nef est en granit, d’une matière identique à celle de l’autel ! L’autel, en granit naturel ; le dallage, en granit poli et travaillé. Il y a là un symbolisme très profond qui veut te faire comprendre quelque chose.