Texte de l’homélie de mariage :
Chers frères et sœurs,
Lorsque Florent et Tiphaine ont préparé cette célébration, avec beaucoup de sérieux, comme leur préparation au mariage en général, quand il s’est agi de choisir les textes, je leur ai donné un critère :
Et ceux d’entre vous qui ont reçu le sacrement du mariage pourraient peut-être faire mémoire aussi des textes qu’ils avaient choisi lors de cette célébration, de façon à y revenir et de voir comme la Parole de Dieu est une parole vivante, cette Parole de Dieu elle éclaire aussi votre réalité de vie matrimoniale et conjugale.
On connaît bien le passage souvent utilisée pour les messes de mariage de la maison fondée sur le roc ou de la maison fondée sur le sable.
Et peut-être, pour Florent et Tiphaine, il revêt une importance particulière car vous avez bien noté, si vous lisez attentivement, que dans les deux cas, que ce soit la maison construite sur le roc ou sur le sable, et bien l’épreuve est là. La pluie est tombée, les torrents on dévalé, la tempête à soufflé et s’est abattue sur cette maison.
L’épreuve nous révèle la présence le Seigneur qui nous habite
Une première conclusion qu’on peut tirer de ce passage d’évangile c’est que le fait de s’appuyer sur le roc, qui est le Christ, ne nous épargne pas d’avoir des épreuves.
Et, de fait, pendant ce temps de fiançailles, vous avez eu un certain nombre d’épreuves Florent et Tiphaine, qui est assez habituel durant le temps de fiançailles, qu’on compare dans la vie religieuse au temps du noviciat : épreuves de santé, épreuves professionnelles, la découverte aussi de la famille de chacun est toujours quelque chose à renouveler et puis l’épreuve peut-être plus récente et moins importante : Le bac Duclair, qui permet de traverser la Seine pour rejoindre les petits fours, est tombé en panne. Même les forces mécaniques se liguent contre les futurs époux !
Toujours est-il que cela nous dit quelque chose, ce n’est pas parce que c’est difficile que ça n’est pas béni. Pour nous, pour vous qui avez reçu ce sacrement du mariage, vous pouvez en tirer aussi leçon parce que cette parole de Dieu s’adresse tous et à chacun.
C’est vrai que l’épreuve nous révèle quelque chose qui nous habite. Au temps de la photo argentique, et non pas de la photo numérique actuelle, pour ceux qui avaient travaillé un peu dans des petits labos photos dans les caves, on imprimait le négatif sur un papier spécialisé et puis on trempait le papier dans le révélateur. Et puis une fois que la photo apparaissait, on trempait progressivement le papier dans un deuxième bain qui était le fixateur.
L’épreuve, c’est le révélateur. C’est ce que dit Saint-Paul :
« L’épreuve vérifie la qualité de votre foi ».
Le Seigneur, à travers cette Parole, nous dit : est-ce que vous avez conscience que au long de votre vie matrimoniale et familiale vous aurez à vous appuyer sur moi ? Ce n’est pas forcément une force humaine qui va vous aider, cher Florent, chère Tiphaine, à traverser les épreuves et les difficultés, comme aussi les joies qui vous attendent, non c’est une attitude de foi. Et je peux témoigner combien cette attitude de foi vous habite, combien vous avez eu à cœur à la fois dans cette célébration, dans la préparation au mariage, de vraiment mettre le Seigneur au centre, parce que d’une certaine manière vous y étiez invité par les circonstances qui entouraient vos fiançailles.
Avoir confiance devant les réalités qu’on ne maîtrise pas
Et en même temps, c’est assez beau de voir que dans ce passage de l’évangile nous sommes invités à redoubler de confiance.
Dans cette époque où on veut tout maîtriser, et parfois cela peut-être un danger pour nous-même aussi, vouloir tout maîtriser, avoir tout sous contrôle, et bien non, parfois il y a des réalités humaines, des réalités de couple, des réalités de famille qu’on ne maîtrise pas et que simplement on a à accueillir de la main du Seigneur.
Au fond, vous avez découvert que c’est le Seigneur lui-même qui vous a mis sur le chemin l’un de l’autre. Vous avez été appelé par lui, vous avez été soutenus par lui. À travers cela, vous découvrez aussi que vous avez à vous en remettre à lui de façon régulière, pas seulement pendant le temps de fiançailles, mais tout au long de votre vie.
Vous êtes appelés à vous remettre entre ses mains, à lui confier votre amour, à lui confier vos familles, a lui confier les circonstances particulières de votre vie, professionnelle, amicale, familiale.
Vous avez appris cela. Ce n’est pas simplement ceux qui disent Seigneur, Seigneur, du bout des lèvres qui entre dans le Royaume de Dieu, mais « ceux qui accomplissent la volonté de mon Père qui est aux cieux ». Il y a quelque chose à mettre en pratique.
Et on peut dire que les fiançailles de ce point de vue-là sont comme un exercice spirituel, où les jeunes fiancés sont invités à mettre en pratique cette Parole de Dieu qu’ils ont choisi pour éclairer la célébration de leurs noces.
Oui, frères et sœurs, nous sommes invités les uns et les autres à nous en remettre au Seigneur, à nous abandonner à lui.
Où est-ce qu’on en est de cette confiance qu’on lui fait ou qu’on ne lui fait pas ?
Est-ce qu’on a une profonde certitude qu’Il est là au cœur de nos vies, qu’Il nous soutient, qu’Il est là au cœur de votre amour ? Le sacrement du mariage, c’est bien ça : c’est Dieu lui-même qui se manifeste dans l’amour de Tiphaine et Florent. Il se manifeste là, parce que précisément, Il a voulu habiter parmi les hommes. Et en voulant habiter parmi les hommes Il veut habiter dans le couple et de la famille et faire rayonner cette famille bien au-delà de nos psychologies blessées.
Dieu vient habiter au creux de nos blessures
Nous sommes faits de creux et des bosses, frères et sœurs bien-aimés, et nous le savons, au niveau du caractère, s’il n’en tenait qu’à une certaine générosité humaine, on ne pourrait pas franchir les 50 années de vie matrimoniale qui vous attendent (et peut-être plus avec l’allongement de la durée de la vie) : c’est vraiment du coup sur le Seigneur que vous vous appuyez.
Vous avez pris conscience de cela ? vous l’avez expérimenté et c’est formidable ! Parce qu’à chacun d’entre nous ça dit quelque chose.
Où est-ce que chacun en est de sa confiance dans le Seigneur ? Où est-ce que chacun en est de son abandon entre Ses mains, de sa vie de prière, parce qu’il s’agit bien de cela. Si le mariage est simplement une affaire humaine, on ne tiendra pas la distance, ni vous ni moi. Mais si c’est Dieu lui-même qui vient au cœur du couple, comme c’est le cas du sacrement, le couple devient un signe, c’est ça le sacrement.
Alors oui toutes les épreuves peuvent se présenter, toutes les joies aussi peuvent se présenter mais rien ne nous éloigne du Seigneur.
Dans la bénédiction finale il y a un passage qui est assez étonnant qui dit :
… parce qu’aussi, parfois, les joies peuvent nous éloigner de Dieu, on ne lui fait pas confiance, on ne prend pas conscience à quel point sa présence est nécessaire.
Qu’à travers les épreuves et les joies vous le mettiez toujours au centre, c’est ce que je vous souhaite, chère Tiphaine, cher Florent, et pour chacun d’entre nous, que nous soyons renouvelés dans notre vie de foi, chacun a son chemin bien sûr, mais que cette célébration nous invite à nous remettre avec confiance en celui qui peut tout.
Amen !