Texte de l’homélie :
Nous sommes à Jéricho. Dans le récit biblique – qui est aussi un récit un peu mythologique – Jéricho, rappelle cette cité imprenable qui est le point d’accès, le verrou d’accès pour arriver à Jérusalem. Et géographiquement c’est comme ça : c’est ce chemin c’est ce chemin que jésus empreinte pour aller à Jérusalem.
En même temps, à propos de cette cité réputée imprenable, c’est pour nous toujours la question de comment rentrer dans l’intelligence du mystère de Jésus, comment recevoir la grâce de Dieu. Et ici, il nous est donné une clé. Souvenez-vous de dimanche dernier : une clé pour la prière nous a été donnée. Il s’agit pour avancer de s’ouvrir à Dieu pour recevoir Sa grâce.
Vous aviez les proches de Jésus, les plus proches - Jacques et Jean - qui, voyant que l’on s’approche de Jérusalem, que l’on s’approche un peu du dévouement, font une demande à Jésus : « Est-ce que nous pourrons siéger à ta droite et à gauche dans le royaume ? »
Ils attendent une « promotion »…
L’aveugle témoigne d’une grande force de vie
Ici à la sortie de Jéricho, on a un aveugle qui est assis dans sa misère. Non pas sur des sièges où il va trôner comme demandent les autres, mais il est assis dans sa misère. Et il crie vers le Seigneur pour qu’Il le guérisse, pour qu’Il lui permette de se lever.
Dans la première lecture, on a aussi entendu dans un moment tragique - puisque c’est le moment de l’exil - le prophète qui pousse des cris de joie, qui appelle à faire résonner, c’est-à-dire fais entendre la voix avec force :
« Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! »… »
L’infirmité au cœur de la Parole de Dieu est un signe
Souvent peut se sentir perdu dans notre foi car on ne comprend pas très bien, parce que l’on se sent tout seul, parce que l’on sent l’Église un peu loin du monde et regrette de ne pouvoir en avoir la fierté comme on le voudrait. C’est ce cri : « Sauve-nous Seigneur ! » « Sauve Ton peuple, le reste d’Israël… »
Et c’est intéressant d’entendre le Seigneur répondre : « Je vais venir sauver le peuple. Je vous rassemble, c’est la fin de l’exil ». Mais c’est un peuple boiteux avec l’aveugle, la femme enceinte la femme, la jeune accouchée etc… Ce n’est pas un peuple vaillant, un peuple qui veut tout gagner, c’est celui qui a soif de la vie, de la vraie vie.
Et l’on voit ici cette aveugle de Jéricho qui fait entendre sa voix, lui aussi d’une manière très forte, malgré cette foule infranchissable. Et c’est étonnant de voir que dans les récits de l’Evangile - ici l’évangile de Saint Marc - les parties où Jésus Se montre comme « le pain qui viennent nourrir », ces passages sur le Messie qui viennent ici se terminer par cet aveugle. Parce que finalement, Dieu nul ne l’a jamais vu. Nous l’avons entendu par ouï dire.
Nous avons peut-être des moments de doute où nous ne comprenons pas. On a beau s’illusionner, être quelquefois comme Jacques et Jean auprès du Seigneur, on « connaît tout sur Dieu », on « connaît tout sur le catéchisme », tout sur toutes les choses mais finalement, on croit savoir et on veut de la promotion comme Jacques et Jean…
Mais le Seigneur est venu pour nous donner la vie, Il est venu pour ouvrir notre cœur et faire de nous Ses disciples afin que nous puissions aussi, avec Lui par Lui et en Lui, ouvrir les cœurs aussi, et apporter la simple charité fraternelle.
La charité fraternelle comme rempart
Ici, elle s’exprime d’une manière intéressante, avec le rôle de la communauté, de la foule qui est auprès de cet aveugle : dans un premier temps, elle veut le faire taire parce qu’il dérange. Puis, dans un second temps, quand elle a compris que Jésus l’appelait, elle l’aide et l’encourage :
« Confiance lève-toi, Il t’appelle ! »
Elle le fait se lever. Se lever, on sait bien ce que signifie ce mot car c’est le même qui est utilisé pour la Résurrection de Jésus :
« Il s’est levé »
Et nous sommes toujours appelés à nous à nous relever. Non pas parce que nous sommes un « peuple champion », mais parce que si nous avons un vrai désir de vie, le Seigneur vient combler nos cœurs.
Alors demandons au Seigneur de progresser, d’avancer dans notre foi, de prendre les moyens pour connaître Sa parole.
Nous allons avoir maintenant l’engagement de ce qu’on appelle les Familles du père Lamy. Ce sont, parents et enfants, des familles qui veulent suivre le Seigneur au plus près et Lui répondre en participant un peu la spiritualité de la Communauté.
Demandons d’avancer.
« Sauve-nous Seigneur ! »
Vous entendez, c’est le mot qu’on redire dans le Sanctus : « Hosanna ! » « Sauve-nous, sauve ton peuple, Seigneur ! »
Oui, il s’agit vraiment de cette soif de vie. Et si tu as soif de vie, écoute la voix du Seigneur, et Il te comblera.
Amen !
Références des lectures du jour :
- Livre de Jérémie 31,7-9.
- Psaume 126(125),1-2ab.2cd-3.4-5.6.
- Lettre aux Hébreux 5,1-6.
- Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,46b-52 :
En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit :
— « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
— « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Et Jésus lui dit :
— « Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.