Texte de l’homélie :
Il est étonnant, alors que Jésus se sépare d’eux comme le dit le texte, alors qu’il est emporté dans le ciel, alors qu’il est enlevé, que les Apôtres ne sont pas tristes, mais ils s’en vont « tout joyeux », comme nous le disent les Actes des Apôtres.
C’est donc qu’il ne s’agit pas, comme nous aurions tendance à le penser, que Jésus est mort, Jésus est ressuscité, Il leur est apparu pendant 40 jours, puis après Il s’en va et on a plus qu’à se débrouiller !
C’est notre manière de lire un peu vite l’Écriture, de manière un peu bloquée, juste dans notre sensibilité, sans s’ouvrir à la grâce de ce jour.
Le mystère de l’Ascension ne fait pas nombre avec le mystère de la Passion et de la Résurrection, c’est un seul mystère. C’est cette même grâce.
Jésus ressuscité est non seulement ressuscité, mais Il est aussi assis à la droite du Père, Il est celui qui devient, qui est intronisé comme cette autorité pour comprendre dans sa réalité la plus profonde l’homme et notre cœur et toute la Création. Il est celui qui est la règle.
Quand on récite le chapelet, ce mystère de l’Ascension nous est donné comme l’image de l’espérance. Il nous est donné comme fruit du mystère le désir du Ciel et l’espérance et ce n’est pas simplement dans ce schéma que nous pourrions avoir : « aujourd’hui c’est difficile et demain au Ciel, ce sera mieux ! »…
Dans une des cantates que Bach a écrites pour ce jour de l’Ascension, il y a cette perception : « c’est sur la seule Ascension du Christ que je fonde mon ascension, ma propre ascension (ma réussite). »
Nous sommes appelés avec les disciples, qui ont fait pendant les 40 jours ce voyage en Galilée pour se remémorer, pour réimprimer à l’intérieur de leur cœur et de leur âme toutes les paroles de Jésus, à nous rappeler que c’est toutes ces paroles, c’est tout l’Évangile.
Jésus dans Sa catéchèse n’hésite pas à dire « celui qui sera abaissé sera élevé », car cette Ascension de Jésus ne procède pas d’une auto glorification, de cette réussite à la manière du monde, mais elle est le fruit comme le dira Paul dans l’épître aux Éphésiens « de cette qualité du cœur de Jésus qui ne cherche pas à ravir, à conquérir par sa propre science le rang qui l’égalait à Dieu », le rang que j’ambitionne, mais c’est de choisir la dernière place, ne pas se promouvoir, mais apprendre à recevoir sa vie de Dieu, apprendre comme Jésus à se faire obéissant à cette mission que le Seigneur Lui a donné.
Cette mission qui est salut, cette mission qui est de nous donner les clés de notre humanité de la vraie réussite selon Dieu.
Le texte dit « c’est pourquoi il a été exalté au-dessus de tout nom »
Dans ce mystère de l’Ascension nous avons a retrouvé le fondement de notre espérance qui est dans l’Évangile.
Si je m’appuie dessus je peux surmonter tous mes doutes, toutes mes angoisses, toute ma peine, puisque Lui, la tête du corps, est déjà en Dieu, il pourra bien venir me chercher au bon moment
C’est l’espérance d’apprendre à se tenir, s’appuyer sur le Seigneur, parce qu’il a déjà remporté la victoire. Cette victoire il nous la donne
Le mystère de l’Ascension du Christ ce n’est pas un mystère que le Christ a vécu pour lui-même, mais il l’a vécu pour nous, pour notre salut, pour que déjà nous vivions et que nous nous laissions, à travers les abaissements de chaque jour, élever par le Seigneur.
Demandons cette grâce de nous ouvrir à ce mystère de l’Ascension, à cette clarté, à cette lumière qu’apporte le Seigneur.
C’est un mystère de clarté et de lumière qui demande de faire la lumière sur les désirs de notre cœur : sont-ils suivant le monde où sont-ils selon cette amour du Seigneur, cet esprit de communion, cet esprit d’amour que le Seigneur nous invite ? Est-ce que nous le vivons dans les secteurs étroits de notre vie, ou est-ce que nous travaillons pour le vivre d’une manière plénière ?
Quand on tient ces discours certains seront prêts à se décourager.
N’oublions pas la Parole du Seigneur aujourd’hui « demeurez », demeurez dans cette espérance, dans cette ville de l’espérance qu’est Jérusalem, car si c’est une ville où se cristallise tous les conflits, c’est aussi cette ville qui est appelée à hériter de la paix.
Demeurez là où est votre cœur : on apprend la lumière du Seigneur en le laissant briller de sa clarté, pour que nous attendions cette promesse, cette puissance d’en haut de l’Esprit Saint.
Nous commençons aujourd’hui la grande neuvaine pour la Pentecôte pour que ce soit vraiment l’Esprit de Jésus qui habite en nous, afin que la victoire du Christ sur le monde, sur le mal soit confirmée.
Le Seigneur nous envoie :
« De cela vous êtes les témoins ! »
Demandons la grâce de ne pas être en reste et d’être vraiment ses témoins, allons annoncer « Mon Jésus est assis à la droite de Dieu et déjà notre victoire est acquise », apprenons avec le Seigneur à vivre avec Lui, en Lui, sous le souffle de l’Esprit Saint.
Amen !
Références des lectures du jour :
- Livre des Actes des Apôtres 1,1-11.
- Psaume 47(46),2-3.6-7.8-9.
- Livre aux Hébreux 9,24-28.10,19-23.
- Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24,46-53 :
En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit :
« Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins.
Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis.
Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. »Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit.
Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel.
Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.