La Joie de l’Évangile : Introduction

Enseignement de la halte spirituelle pour femmes (septembre 2015 - Ourscamp)

L’exhortation apostolique Evangelii Gaudium du pape François nous délivre tout le programme de son pontificat.
Par une lecture détaillée de ce texte au fil des rencontres, Père Éric nous invite à la suite du Saint Père pour connaître en profondeur ce que son ministère nous apporte.


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« Je n’ignore pas qu’aujourd’hui les documents ne provoquent pas le même intérêt qu’à d’autres époques, et qu’ils sont vite oubliés. Cependant, je souligne que ce que je veux exprimer ici a une signification programmatique et des conséquences importantes. J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. Ce n’est pas d’une « simple administration » [Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes, Document d’Aparecida (29 juin 2007), n. 201] dont nous avons besoin. Constituons-nous dans toutes les régions de la terre en un « état permanent de mission ».[Ibid., n. 551] » (PF EG n° 25)

Résumé de la conférence

Comment "classer" le pape François ?

Nous sommes quelquefois marqués par une manière de voir un peu manichéenne, … Nous aimons mettre des étiquettes progressistes-traditionalistes, … A une certaine époque, les gens ne savaient pas très bien comment classer des communautés issues du renouveau charismatique : d’un certain côté, elles leur semblaient progressistes (mixité, côté charismatique, …) ; d’un autre côté traditionalistes (adoration du saint Sacrement, récitation du chapelet, emploi de l’encens et attention à la liturgie, …).

Il en va un peu de même avec le pape François, les gens sont quelquefois un peu déroutés pour le classer : est-il de gauche (grande attention à la dimension sociale) ou de droite (assez traditionnel par certains côtés) ? …

Il y a quelques semaines, il y a eu une interview de l’un des secrétaires du pape François, Mgr Gänswein. À la question : « On a entendu dire : « Jean Paul II est le pape de l’espérance, Benoît XVI le pape de la foi, François le pape de la charité » : c’est une bonne analyse de la réalité ? », il avait cette réponse assez sage :
« Il est difficile de résumer en un mot tout un pontificat. A chaque fois que l’on cherche à enfermer quelque chose de complexe dans un mot, on court toujours un risque. Je dirais que le pape François est le pape des gestes, le pape de la miséricorde. (…) Dire qu’il est le pape des gestes peut servir à donner une idée. »

De fait, il n’est pas un docteur à la manière de Benoît XVI.

Autre question : « Pour le pape Ratzinger la lutte contre le relativisme a été très importante : quel est le thème de prédilection du pape actuel ? »

« La question de la vérité reste très importante et je crois que François est du même avis. Cela ne veut pas dire que la lutte contre le relativisme ne l’intéresse pas, mais il voit clairement que Dieu lui demande de centrer son pontificat sur d’autres questions, d’autres défis. Il tient beaucoup à parler d’une Église missionnaire, pauvre’ ; il aime le concept de l’Église comme un ‘hôpital de campagne après une guerre’ ou comme une Église qui sort’. C’est en ce sens que le pape François mène sa lutte. »

Un catholicisme évangélique

Au mois de mars 2015, Famille Chrétienne a donné une interview très intéressante de George Weigel, biographe de Jean-Paul II et de Benoît XVI. George Weigel a écrit le livre Le catholicisme évangélique qui est paru aux États-Unis en 2013 juste avant l’élection du pape François et qui a été traduit en Français et publié chez Desclée de Brouwer en mars 2015.

Il montre que le pape François s’inscrit dans un mouvement, une continuité. Sa contribution peut aider à mettre en perspective le Synode sur la famille et le pontificat du pape François.

Voici en effet quelle est la thèse centrale du Catholicisme évangélique :
« Nous sommes en train de quitter le catholicisme de la Contre-Réforme et nous entrons dans l’ère de la nouvelle évangélisation que j’appelle, avec d’autres, catholicisme évangélique. Je désigne ainsi une manière d’être du catholicisme née avec les réformes de Léon XIII, réformes qui ont été affinées par le deuxième Concile du Vatican et dont une interprétation autorisée a été donnée par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Cette façon évangélique d’être catholique est en réalité la redécouverte d’une vérité antique : l’Église est une communion de disciples en mission. »

« Tout renouveau catholique passe par la redécouverte du caractère essentiellement missionnaire du catholicisme par tous les membres de l’Église. »

Cela n’a pas de sens de s’épuiser dans des querelles liturgiques et politiques, ou encore de concentrer notre attention pour manifester pour ou contre les “réformes sociétales” !

« Dans une Église réformée selon l’Évangile, tous les fidèles et toutes les institutions savent qu’ils sont missionnaires. S’ils sont disciples de Jésus, alors ils le donnent effectivement aux autres. Cela implique un déplacement de mentalité. L’enjeu est de passer d’une Église où l’on se concentre sur le maintien des institutions à une Église passionnée par l’Évangile – une « Église en état permanent de mission », comme dit le pape François. »

« Evangelii Gaudium est le document qui exprime la grande stratégie du pontificat. Il exprime très bien le changement, avec l’émergence d’une mentalité catholique dynamique. »

Plus précisément, qu’est-ce qu’un catholicisme évangélique ?

C’est un catholicisme qui met les choses « en terme missionnaire ». C’est « l’angle d’attaque ». De temps à autre, je fais de l’évangélisation de rue. Je ne sais si beaucoup d’entre vous s’y sont lancés. Cependant, l’évangélisation fait bouger beaucoup de choses en nous.

  • Est-ce que je crois vraiment en ce que j’annonce ? Sinon, cela ne vaut pas la peine de prendre des risques (cf. St François qui propose l’épreuve du feu au Sultan). Je ne peux en rester à une religion de la tête ; ce que je crois doit se traduire dans ma vie.
  • Comment puis-je transmettre le message ? On s’aperçoit bien vite que réciter le catéchisme tel quel ne sert pas à grand chose. La dimension pastorale et pédagogique a une grande importance.
  • Quel est mon regard sur les gens ? D’abord, j’ai conscience, dans la foi, que Jésus a offert sa vie pour ces personnes. Ensuite, je me rends compte que ce ne sont pas forcément les gens que j’aurais imaginés qui sont le plus accueillants. Dans cette perspective, on ne classe pas les gens en bons et en méchants ; Jésus a offert sa vie pour tous et on travaille à ce qu’ils s’ouvrent au salut. Ce n’est plus la période où on lance des anathèmes.
  • Quelles sont les priorités dans ce que j’annonce ? Bien entendu, on ne commence pas par les questions d’ordre moral. Nous partons de ce qui est le plus essentiel qui est la rencontre avec Jésus.
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